Vu le film Babygirl de Halina Reijn (2024) avec Nicole Kidman Harris Dickinson Antonio Banderas Sophie Wilde Esther McGregor Vaughan Reilly Gaite Jansen Izabel Mar
Romy Mathis, PDG d'une entreprise de technologie à New York,
est insatisfaite de sa vie sexuelle avec son mari, Jacob, un metteur en scène
de théâtre. Un jour, alors qu'elle se rend au travail, elle est presque
attaquée par un chien jusqu'à ce qu'un type s'arrête et le calme. Il s'agit de
Samuel, qui s'avère être un stagiaire dans l'entreprise de Romy et choisit Romy
comme son « mentor » dans le cadre du programme de mentorat de
l'entreprise. Samuel fait des propositions à Romy lors d'une réunion
privée ; elle s'y oppose, puis cède et l'embrasse.
Dans Babygirl, le jeu de
domination et de séduction se dessine avec une certaine élégance, porté par le
duo magnétique formé par Nicole Kidman et Harris Dickinson. Si l’ombre de 50
Nuances de Grey plane sur le récit, le film s’éloigne de ses clichés les
plus éculés en laissant de côté le volet masochiste pour explorer une dynamique
de pouvoir plus subtile et insidieuse.
Romy, femme d’affaires impérieuse
dans son quotidien, perd pied face à Samuel, ange déchu à la beauté troublante,
qui prend un malin plaisir à la faire vaciller. Kidman excelle dans ce rôle de
femme qui, en apparence, maîtrise tout mais se révèle vulnérable dès qu’il
s’agit d’intimité. Son interprétation, tout en nuances, oscille entre assurance
et fragilité, entre désir et crainte.
Face à elle, Harris Dickinson
brille d’un charisme vénéneux. Son Samuel est un prédateur charmeur, à la fois
fascinant et inquiétant, un serpent dont on sait qu’il finira par mordre mais
dont on ne peut détourner le regard. Sa présence à l’écran électrise chaque
scène, conférant au film une tension sensuelle presque palpable.
La relation entre Romy et Samuel
est un jeu dangereux où chacun cherche à tester les limites de l’autre. Romy,
d’abord méfiante, est rapidement prise au piège d’une fascination presque
obsessionnelle. Samuel, lui, semble tout contrôler, dictant les règles de leur
liaison, s’amusant de la fragilité qu’il perçoit chez elle. Pourtant, derrière
ses airs de prédateur, il y a chez lui une noirceur mystérieuse, un vide
intérieur qu’il tente de combler en jouant avec le désir des autres.
Leur relation oscille entre
attraction et destruction. Romy, qui a toujours dicté sa loi dans le monde des
affaires, se retrouve dans une posture inverse, livrée aux caprices d’un jeune
homme qui sait manier les mots aussi bien que son regard perçant. Chaque
rencontre est une danse où le plaisir flirte avec le danger, où la quête de
sensations fortes masque une blessure plus profonde.
Si Babygirl ne révolutionne
pas le genre, il s’impose néanmoins comme une œuvre intrigante, troublante,
jouant habilement sur les non-dits et la mécanique du désir. L’alchimie
indéniable entre ses deux interprètes lui donne une aura hypnotique, même si le
récit souffre parfois d’une certaine prévisibilité. Un film qui éveille les
sens, sans pour autant marquer durablement les esprits.
NOTE ; 13.10
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation et scénario : Halina Reijn
- Direction artistique : Molly Mikula
- Costumes : Kurt and Bart
- Photographie : Jasper Wolf
- Montage : Matthew Hannam
- Musique : Cristobal Tapia de Veer
- Pays de production : États-Unis
- Nicole Kidman (VF : Danièle Douet) : Romy Mathis
- Harris Dickinson (VF : Alexis Gilot) : Samuel
- Antonio Banderas (VF : Bernard Gabay) : Jacob Mathis, le mari de Romy
- Sophie Wilde (VF : Déborah Claude) : Esme
- Esther McGregor (VF : Sarah Huguet) : Isabel, la fille aînée de Romy et Jacob
- Vaughan Reilly (VF : Coralie Thuilier) : Nora, la fille cadette de Romy et Jacob
- Gaite Jansen : Hedda / Scarlett
- Izabel Mar : Anna
- Victor Slezak (VF : Stefan Godin) : Mr. Missel
- John Cenatiempo : David
- Leslie Silva : Hazal
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