L’actrice japonaise Machiko Kyo est décédée. Retracer la carrière de Machiko Kyo revient à raconter pratiquement toute l’Histoire du cinéma japonais, l’actrice s’étant illustrée parmi les plus grands. Kyo apparaît pour la première fois au cinéma au cours des années 40 avant d’exploser en 1950 avec son rôle dans l’un des grands chefs d’œuvre du cinéma japonais : Rashomon de Akira Kurosawa. Le film obtient à l’époque le Lion d’or à la Mostra de Venise. L’année suivante, elle joue dans l’adaptation du classique littéraire Le Roman de Genji réalisé par Kôzaburô Yoshimura.
En 1953, elle est immortalisée par Kenji Mizoguchi dans Les Contes de la lune vague après la pluie où elle incarne un inoubliable fantôme. La même année, elle figure dans la Palme d’or La Porte de l’enfer de Teinosuke Kinugasa et est dirigée par Mikio Naruse dans Frère aîné, sœur cadette. L’actrice retrouve Mizoguchi en jouant le rôle-titre de L’Impératrice Yang Kwei-Fei puis fait partie du casting de son film-somme La Rue de la honte. Entre temps, elle fait une incartade dans le cinéma américain avec La Petite Maison de thé de Daniel Mann, aux côtés de Marlon Brando.
Parmi les autres grands noms japonais qui ont croisé son chemin dans les années 50 : Kon Ichikawa (Le Trou, L’Étrange obsession), Kaneto Shindo (La Tristesse est aux femmes) et Yasujiro Ozu (Herbes flottantes). En 1960, elle est dirigée par une autre actrice légendaire, devenue l’une des premières réalisatrices japonaises : Kinuyo Tanaka, pour son film La Princesse errante. Elle tourne par Yasuzo Masumura dans La Vie d’une femme. Quelques années plus tard, Machiko Kyo joue dans l’un des joyaux de la Nouvelle Vague japonaise des 60 : Le Visage d’un autre de Hiroshi Teshigahara. Elle retrouve Masumura pour Nuée d’oiseaux blancs.
Dans les années 70, on peut voir Kyo dans l’un des épisodes de la série de films à succès des Tora, réalisé par Yoji Yamada. Sa dernière apparition au cinéma remonte à 1984 avec le film Kesho de Kazuo Ikehiro. Machiko Kyo avait 95 ans.
Source : Le Polyester
FILMOGRAPHIE
- 1944 : Tengudaoshi (天狗倒し ) de Kintarō Inoue (ja)7
- 1944 : Trois générations de Danjurō (団十郎三代, Danjurō sandai ) de Kenji Mizoguchi : Ohiro
- 1949 : Saigo ni warau otoko (最後に笑う男 ) de Kimiyoshi Yasuda
- 1949 : Hanakurabe tanuki goten (花くらべ狸御殿 ) de Keigo Kimura
- 1949 : Chikagai no dankon (地下街の弾痕 ) de Kazuo Mori
- 1949 : Mittsu no shinju (三つの真珠 ) de Nobuo Adachi
- 1949 : Un amour insensé (痴人の愛, Chijin no ai ) de Keigo Kimura
- 1949 : Hebihime dōchū (蛇姫道中 ) de Keigo Kimura et Santarō Marune
- 1950 : Zoku Hebihime dōchū (続蛇姫道中 ) de Keigo Kimura et Santarō Marune
- 1950 : Le Lointain Pays de ma mère (遙かなり母の国, Harukanari haha no kuni ) de Daisuke Itō
- 1950 : Asakusa no hada (浅草の肌 ) de Keigo Kimura
- 1950 : Bibō no umi (美貌の海 ) de Seiji Hisamatsu
- 1950 : Fukkatsu (復活 ) d'Akira Nobuchi
- 1950 : Rashōmon (羅生門 ) d'Akira Kurosawa
- 1950 : Hi no tori (火の鳥 ) de Shigeo Tanaka
- 1951 : Les Habits de la vanité (偽れる盛装, Itsuwareru seiso ) de Kōzaburō Yoshimura : Kimicho
- 1951 : Koi no omoneran hebisaka (恋の阿蘭蛇坂 ) de Hideo Suzuki
- 1951 : L'École de la liberté (自由学校, Jiyū gakkō ) de Kōzaburō Yoshimura
- 1951 : Jōen no hatoba (情炎の波止場 ) de Kimiyoshi Yasuda
- 1951 : L'Enchanteresse (牝犬, Mesu inu ) de Keigo Kimura
- 1951 : Le Roman de Genji (源氏物語, Genji monogatori ) de Kōzaburō Yoshimura
- 1951 : La Vie d'un marchand de chevaux (馬喰一代, Bakurō ichidai ) de Keigo Kimura
- 1952 : Asakusa kurenai-dan (浅草紅団 ) de Seiji Hisamatsu
- 1952 : Je n'oublierai pas la chanson de Nagasaki (長崎の歌は忘れじ, Nagasaki no uta wa wasureji ) de Tomotaka Tasaka
- 1952 : Taki no shiraito (滝の白糸 ) d'Akira Nobuchi
- 1952 : La Belle et le Voleur (美女と盗賊, Bijo to tozoku ) de Keigo Kimura
- 1952 : La Légende du Grand Bouddha (大仏開眼, Daibutsu kaigen ) de Teinosuke Kinugasa
- 1952 : Sōri daijin to onna kameraman: Kanojo no tokudane (総理大臣と女カメラマン 彼女の特ダネ ) de Shigeo Nakaki
- 1953 : Les Contes de la lune vague après la pluie (雨月物語, Ugetsu monogatori ) de Kenji Mizoguchi
- 1953 : Kurohyō (黒豹 ) de Shigeo Tanaka
- 1953 : Frère aîné, sœur cadette (あにいもうと, Ani imōto ) de Mikio Naruse
- 1953 : La Porte de l'enfer (地獄門, Jigokumon ) de Teinosuke Kinugasa
- 1954 : La Princesse Sen (千姫, Sen Hime ) de Keigo Kimura
- 1955 : L'Impératrice Yang Kwei-Fei (楊貴妃, Yōkihi ) de Kenji Mizoguchi
- 1956 : La Petite Maison de thé (The Teahouse of the August Moon) de Daniel Mann3
- 1956 : La Rue de la honte (赤線地帯, Akasen chitai ) de Kenji Mizoguchi
- 1956 : Tsukigata Hanpeita (月形半平太 ) de Teinosuke Kinugasa
- 1957 : Le Trou (穴, Ana ) de Kon Ichikawa
- 1958 : La tristesse est aux femmes (悲しみは女だけに, Kanashimi wa onna dakeni ) de Kaneto Shindō : Michiko
- 1958 : La Vengeance des loyaux serviteurs (忠臣蔵, Chūshingura ) de Kunio Watanabe : Orui
- 1958 : Yūrakuchō de aimashō (有楽町で逢いましょう ) de Kōji Shima : Aya Koyanagi
- 1959 : L'Étrange Obsession (鍵, Kagi ) de Kon Ichikawa
- 1959 : Herbes flottantes (浮草, Ukikusa ) de Yasujirō Ozu
- 1960 : La Princesse errante (流転の王妃, Ruten no ōhi ) de Kinuyo Tanaka : Ryūkō
- 1960 : Le Fils de famille (ぼんち, Bonchi ) de Kon Ichikawa
- 1962 : La Grande Muraille (秦・始皇帝, Shin shikōtei ) de Shigeo Tanaka
- 1964 : Sueur douce (甘い汗, Amai ase ) de Shirō Toyoda
- 1966 : Le Visage d'un autre (他人の顔, Tanin no kao ) de Hiroshi Teshigahara
- 1975 : Kenji Mizoguchi, ou la vie d'un cinéaste (ある映画監督の生涯 溝口健二の記録, Aru eiga-kantoku no shogai ) de Kaneto Shindō (documentaire) : elle-même
- 1984 : Keshō (化粧 ) de Kazuo Ikehiro (en)
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