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jeudi 22 septembre 2016

MON AVIS SUR LE FILM : JUSTE AVANT LA FIN DU MONDE de Xavier Dolan (Quand les silences sont plus fort que les maux)

JUSTE LA FIN DU MONDE de Xavier Dolan est un Drame Canado-Français qui a obtenu le Grand Prix du Jury à Cannes en 2016 et le Prix du Jury Oecuménique.

Synopsis : Après 12 ans d'absence, un écrivain reconnu retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine du Sida.
Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l'on se dit l'amour que l'on porte à travers les éternelles querelles, et où l'on dit malgré nous les rancoeurs qui parlent au nom du doute et de la solitude.

ATTENTION SPOILERS : ELECTRISANT, PASSIONNANT , LUMINEUX, TRISTE

J'idolâtre tellement Xavier Dolan, que ce soit en tant que réalisateur, homme ou acteur que j'ai peur un jour d'être déçu, maintenant après avoir vu le film ici, l'étape de mon admiration est toujours intacte et c'est dans un premier temps le principal.

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Et comme je serais toujours subjectif à son égard, je peut ici défendre le garçon, qui a du encore subir de la presse américaine dans un premier temps, et du certaine presse française, qui déteste non pas le film, mais l'homme, ce qui est un comble pour un critique, et j'ai noté au passage que certains de ces journalistes mettaient 1 étoile (pourquoi pas) au film de Dolan, mais mettait 4 ou 5 étoiles à des films comme Lolo, Victoria, Le Radin et des tas d'exemple de ce genre, qui prouve encore que ce qui est important pour eux c'est la couverture de leur journal avec de Kev Adams ou Dany Boon, et non de réalisateur talentueux comme Dolan.

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On parle que Dolan n'arrête pas de tourner, mais Xavier n'a tourné que 7 films en 7 ans, rien d'extraordinaire, les jeunes d'aujourd'hui (Dolan à 27 ans) ont besoin de composer vite et longtemps, c'est la génération Y, et peut-être que Dolan pour une raison ou non qui le regarde a ce besoin de toujours travailler, il faut quand même dire qu'il a commencé très jeune dans des séries au Canada, c'est un vrai enfant de la balle , mais depuis Mommy il faut pas exagérer il n'a sorti que 2 films avec celui-là donc pour son public c'est cohérent.

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Dolan a cette capacité et de parler un langage de jeunes, des mêmes motivations, des mêmes doutes ou des mêmes questions et va devenir dans quelques années un cinéaste majeur (pour moi il l'est déjà) et certains reviendront lui lécher les pieds. Moi je serais toujours là à admirer son parcours.

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Le film est l'adaptation d'une pièce de théâtre éponyme de Jean Luc Lagarce , un auteur français très apprécié et étudié après sa mort du Sida à 38 ans en 1995.

C'est son actrice Anne Dorval qui l'avait jouée sur scène en 2001qui lui avait conseilé, après un refus de Dolan qui se souciait plus de sa prochaine coiffure (comme il le dit lui même) avant de vraiment le lire par la suite et décidé d'en faire son premier film d'adulte.

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C'est l'acteur Reda Kateb qui devait jouer le rôle de Vincent Cassel, préférant finalement allez sur le film de Wim Wenders "Les beaux jours d'Aranjuez".

Je veut bien l'admettre ce n'est pas un film pour un public avide de TPMP ou Télé Réalité, car le concept et le sujet sont extrêmement difficile et comprendre cette anxiété, cette violence des mots pour un maux incompris , dans cette famille qui parle beaucoup au contraire de Louis, mais par maladresse ne permet pas au jeune homme de dire ce que pourquoi il est venu.

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Par des coups d'oeil à travers la vitre d'un Taxi, de jeune homme vers Louis, on c'est qu'elle est son orientation et peut-être aussi les raisons de son exil pendant 12 ans au loin de cette famille, qui ne parle que par cris et par douleurs.

Dans cette famille il y a Martine la mère (Nathalie Baye) sous un maquillage très colorée (des ongles très bleu, un rouge à lèvres flamboyant) qui ne pense qu'à cuisiner pour le retour de l'enfant prodigue, en étant la plus maladroite, mais pas la plus méchante sur les orientations de Louis (Gaspard Ulliel), étant autant excité (et c'est le mot) par son retour, mais également traumatisé de le voir partir. Une performance très Dorvalienne.

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Il y a sa soeur Suzanne (Léa Seydoux) qui devait être jeune quand il est parti, probablement celle qui comprend le mieux Louis, mais ne c'est pas lui dire, et finalement ne l'écoute pas beaucoup.

Il y a son frère Antoine (Vincent Cassel) qui est le patriarche de la famille en l'absence du père, qui semble avoir réussit, et n'accepte peu de voir Louis dans la maison et surtout ne veut pas l'entendre , ne pas l'écouter, lui insufflant des ondes négatives avec des propos homophobes et donc de douleurs pour lui, venant de son propre frère. Comprenant que son idée de venir dans sa famille, leur annoncé le pire n'est pas la meilleure qui soit.

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Et puis il y a Catherine (Marion Cotillard) celle qui n'a pas de lien direct avec la famille ,s'étant mariée avec Antoine, et ne connaissant pas Louis, cette femme qui a du mal dialogué et pourtant celle qui va le mieux comprendre Louis, et peut-être découvrir son secret.

Copyright Shayne Laverdière, courtesy of Sons of Manual

Enfin il y a Louis (Gaspard Ulliel) artiste dans le sang qui écrit des livres très appréciés (un double de Lagarce) qui jusqu'ici à part les anniversaires de chacun, à préféré allez loin de cette famille, pour vivre son orientation sans contrainte et surtout sans explication, pas tellement sur qu'il les avait informé au moment de son départ.



Dolan arrive avec ces 5 personnages , avec des plans sur les visages admirables , où ont voit l'incompréhension, la tristesse, la douleur et même la chaleur (on est dans une période de canicule) qui donne encore plus de tension , à nous subjuguer , à nous attendrir, à nous mettre en colère , mais avoir un coup de foudre pour ses acteurs au service d'une histoire.

Copyright Shayne Laverdière, courtesy of Sons of Manual

Souvent pendant le film on est dans l'urgence, dans l'explosif, dans la terreur des mots, mais comme souvent, comme on a besoin d'oxygène, Dolan nous donne des fenêtres d'apaisement comme une danse en apnée sur Ozone, un rêve d'amour imaginaire de son amour de jeunesse ou de ce coucou qui sort de son horloge (une sorte d'un écran élargi), mais comme dans cette histoire de mort, le coucou finira seul sur la moquette agonisant, un peu comme si c'était Louis qui donnait un message qu'il n'a pu exprimer.

Comme d'habitude, la bande originale est important dans les films de Dolan , sur la musique de Gabriel Yared, avec des morceaux de Camille, ou Exotica et Moby.

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 Le film est un manifeste sur le droit à la différence, l'homosexualité de Louis et surtout son état de Sida, qui colle pourtant à sa peau, Louis semble fatigué, usé , qui l'empêche de s'exprimer ou de donner des émotions; manifeste cher non seulement à la filmographie de Dolan, mais également à son engagement quotidien.

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Le film et le lieu n'est pas daté, on peut sembler être dans la province du Sud de la France, mais les habitations et les gens que l'on envoie pendant le voyage en Taxi, me semble d'un autre pays, également les habits des uns et des autres , plus la musique et leurs prénoms place le film dans la fin des années 80 , pique de décès du Sida.

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Dolan dans un sujet difficile ou la mort règne et surplombe cette famille, nous éblouie dans la maîtrise de son sujet et de sa mise en scène, brillante, donnant encore plus d'ampleur à son talent, mais c'est surtout au niveau de sa direction d'acteur qu'il donne sa pleine mesure, et démontre qu'il est un très grand dans ce domaine, De Vincent Cassel, bourru , plein de certitude, et grande gueule quand il le faut, ou plutôt quand il ne le faut pas. Une Léa Seydoux jeune fille destroy qui aime son frère mais qui a loupé des étapes d'amour, une Seydoux fragile et magnifique. Une Nathalie Baye outrancière quand on a du mal à reconnaître et qui est l'incarnation de ses mères que Dolan, aime et déteste par dessus tout, envahissante  et pimpante, un grand numéro à la Marguerite.

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Il y a Marion Cotillard, dans son meilleur rôle au cinéma, avec un regard de chien battu qui vous tire les larmes , ou les larmes pourraient coulés pour se cacher comme les oiseaux, un très beau rôle.

Et puis il y a Gaspard Ulliel, après son immense prestation de Yves Saint Laurent, revient dans un registre tout aussi brillant, de ce garçon qui sait que la mort approche à grand pas, chaque regard de Gaspard nous bouleverse , nous étreint, nous donne des frissons qu'on a envie de le prendre dans nos bras, un Gaspard encore plus beau, quand il est fatigué, usé par le temps et la maladie, et c'est pas ces quelques heures passées dans cette famille, qui va le soulager. C'est lui dans cette famille, qui m'a le plus bouleverser me faisant pensent à des copains partis trop tôt de cette saloperie.

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Dolan à l'arrivée nous démontre qu'à chacun de ses films il progresse dans sa narration, dans sa mise en image (tellement belle ici) même s'il y a encore quelques tics mais plus symboliques que réellement gênant. C'est une nouvelle fois magnifique, prenant, et je n'oublierai pas ses regards, de haine, de compassion, d'inutilité et de chagrin.

Un récit est d'une tragédie théâtrale avec des touches de Vaudeville grâce ou à cause de cette famille, d'effet revendicatif devant les insultes homophobes de sa mère, qui s'en fout qu'il soit PD, mais elle refuse qu'il soit habillé comme un travelo (sic).

J'ai lu que le film est hystérique, de quoi !!  Louis est muré dans son silence presque autiste ou mortifère, Catherine exprime difficilement ces pensées pour ce bel inconnu, Nathalie exprime sa joie et son excitation d'avoir son fils maudit à la maison, Suzanne est encore jeune et impétueuse et pas très à l'aise dans cette famille spéciale, reste Antoine grande gueule pas toujours approprié, mais en aucun cas hystérique. Une famille comme beaucoup d'autres qui refuse la différence de leurs enfants, et on le voit de plus en plus.

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Le film se finit sur un silence, un silence qui reste plus fort que les maux.

Il serait dommage que le monde du cinéma dans ces festivals se prive de ce brillant réalisateur et orateur.

Note : 18.00

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FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Xavier Dolan
Scénario :Xavier Dolan
D'après l'oeuvre de : Jean Luc Lagarce
Musique : Gabriel Yared
Production : Nancy Grant, Xavier Dolan, Sylvain Corbeil, Nathanaël et Elisha Karmitz et Michel Merkt et Patrick Roy
Maquillage et Coiffure : Maina Militza
Superviseur Sonore : Sylvain Brassard
Son ; Sylvain Brassard
1er Assistant Réalisateur : Sinan Saber
Décors : Colombe Raby
Montage ; Xavier Dolan
Etalonneur : Jérôme Cloutier
Photographie : André Turpin



DISTRIBUTION




Gaspard Ulliel

Gaspard Ulliel
Rôle : Louis


Nathalie Baye

Nathalie Baye
Rôle : La mère


Léa Seydoux

Léa Seydoux
Rôle : Suzanne


Vincent Cassel

Vincent Cassel
Rôle : Antoine


Marion Cotillard

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