Synopsis : Au lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un jeune Français, Adrien, est venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Cette présence à la suite de la défaite allemande va provoquer des réactions passionnelles dans la ville.
Frantz est le remake très libre du film "Broken Lullaby" de Ernst Lubitsch de 1932 lui même adapté d'une pièce de Maurice Rostand de 1930.
Le film de François Ozon est plus centrée sur le personnage d'Anna que sur Frantz par rapport à l'original surtout dans la deuxième partie du film.
La première impression à la vision du film et la qualité de l'image et des décors (manque pas un bouton de guêtre, et on a même droit à un interrupteur dans la chambre d'école que je n'avais pas vu depuis au moins ouhhhhhhh) que nous étions dans Le Ruban Blanc de Michael Haneke, bien vu car j'ai lu après que François Ozon avait demandé à ses deux acteurs de regarder le film afin de s'en imprégner comme La fièvre dans le sang en plus.
Je suis toujours étonné quand je vois chaque année (cela devient une bonne habitude, comme Xavier Dolan) que François Ozon fait à chaque fois un film différent dans sa conception et par son sujet, mais que finalement on sait à chaque fois qu'on regarde le film qu'il s'agit un film de lui.
Je suis fidèle contrairement à beaucoup qui ont pris le train en marche, à François Ozon depuis ces débuts, ces formidables courts-métrages et son premier Film "Sitcom" qui m'a fait marré surtout en voyant les gens sortirent de la salle par peur de je ne sais quoi .... j'ai même eu l'occasion de lui poser une question et je me suis pris un vent terrible, mais cela fait rien, je reste fan. Fan comme le public français qui depuis plusieurs films le suit régulièrement avec son sens de raconter des histoires.
Frantz est une synthèse des films de Ozon, basée sur le deuil (même dans son premier), le mensonge, la double personnalité et bien sur le sexe ou son initiation , même si ici c'est plutôt soft.
Frantz est un film français en version originale (là c'est la vanne devant la caisse) car le film est majoritairement parlé en allemand , ce qui est une très bonne idée, car cela rend plus crédible la situation de l'action.
Le film est également majoritairement en noir et blanc pas pour faire joli (même si cela donne un charme fou à cette histoire d'amour frustrée) mais par économie par peur de ne pas trouver les bonnes couleurs faute de budget, mais quand on voit les scènes dans la gare parisienne, la sortie du métro à l'Opéra et dans les rues de prostitution on est subjugué par tant de justesse et de poésie même dans un décor, les décors, les costumes et la lumière font beaucoup à la beauté générale du film.
Frantz (avec un T, contrairement en Allemagne, pour montrer que c'est finalement Adrien qui est le centre de cette histoire, mais "Frantz" comme dans Le Grand Meaulnes) est un film magnifique sur le mensonge, le mensonge d'Adrien envers Anna et sa belle famille, concernant sa relation avec Frantz , qu'on peut penser ambiguë , mais plus simple et plus terrible encore, mais je suis encore plus subjugué par le mensonge jusqu'au bout de Anna vers sa nouvelle famille, en l'occurrence les parents de Frantz, qu'elle pense à juste titre pas près d'entendre la vérité.
Cette partie de cache cache entre la vérité et le mensonge m'a intrigué, et me rappelle en l'adaptant que quand la Vérité n'est pas bonne à dire vaut mieux créer un mensonge.
C'est aussi un film sur le pardon, que les parents et Anna accepte mais que la population n'est pas encore prête d'accepter quelque soit le côté de la frontière. Un film qui a sa résonance même à notre époque , ou l'amitié des peuples est mis à mal.
Un film sur le deuil cher à Ozon, le deuil de cette jeune fille qui devait se marier avec Frantz, des parents de Frantz qui était leur fils unique et auquel on ne peut mentir, le deuil aussi pour Adrien qui a vécu la mort de Frantz de près. Le deuil présent par le fantôme de Frantz dans les visions d'Anna et Adrien, des fleurs dans un cimetière, celle que Adrien en pleurs en sortant du cimetière est bouleversante que pour un mensonge.
Frantz c'est la chronique des éclatements des coeurs, des symboles, des mensonges et de cette guerre qui a rendu plein d'âmes sur le carreau et une amitié détruite entre deux peuples heureusement dévolus.
Esthétiquement et dans la construction de l'histoire, Frantz est l'un des films les plus aboutis de François Ozon, l'un des plus beaux ou les larmes caressent nos joues.
Pierre Niney est impeccable comme toujours avec un look de jeune premier idéal, il arrive à chaque fois à nous faire croire à son personnage, comme dans Five, à l'opposé de ce rôle d'Adrien plus introverti, avec son petit air de Terrasson.
La révélation du film est évidemment Paula Bier qui a obtenue un prix à la Mostra de Venise et dont c'est le premier film en France (elle a été coupée au montage de Diplomatie en 2014) superbement filmée, quand on envie de consoler de ces mensonges, elle nous donne des frissons quand elle est prêt a briser le coeur d'Adrien.
Deux acteurs m'on particulièrement séduits ce sont les parents de Frantz , entre une mère Magda (Marie Gruber vu dans le live de La Belle et la Bête) qui ne veut qu'une image douce de son fils et d'Adrien qui pour elle pourrait la remplacer et son père Hoffmeister (Ernst Stozner vu dans Victoria) qui ne veut qu'une image séduisante de la mémoire de son fils, d'ou les mensonges d'Adrien et de Anna par la suite.
Pour mes amis Deauvillais, on retrouve dans le rôle de la mère d'Adrien, Cyrielle Claire habituée du Festival de Deauville.
A l'arrivée un très beau film, qui confirme film après film le talent de François Ozon et de Pierre Niney, un grand film français.
Note : 17.40
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : François Ozon
Scénario ; François Ozon et Philippe Piazzo
D'après l'oeuvre de : Ernts Lubistch
Musique ; Philippe Rombi
Production; Eric et Nicholas Altmayer
Co-Production ; stefan Arndt et Uwe Schott
Costumes ; Pascaline Chavanne
1er Assistant réalisateur ; Mathieu Schiffman
Directeur de Production ; Aude Cathelin
Casting : Simone Bar, Sarah Teper, Leila Fournier et Anais Duran
Décors ; Catherine Jarrier-Prieur et Michel Barthélémy
Montage : Laure Gardette
Photographie : Pascal Marti
Son : Martin Boissau
Mixage : Jean Paul Hurier
Montage Son : Benoit Gargonne
Coiffure : Franck-Pascal Alquinet
Maquillage : Liliane Rametta
DISTRIBUTION
On peut se relire ? Nombre de fautes +++++!!!!!
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