L'action se déroule dans une petite ville près de Marseille, la semaine de Noël. Un ancien repris de justice repenti, père de famille travaille comme mécanicien dans un garage. Un matin, il est réveillé aux aurores par deux policiers de façon musclée. Ceux-ci l'accusent d'être l'auteur d'un « casse » au chalumeau, survenu la nuit même chez son employeur. Ils se fondent sur les empreintes digitales et, surtout, sur le fait qu'il a été condamné cinq ans auparavant pour une affaire similaire. Ils l'emmènent au commissariat, d'où il ressortira à treize heures, soit quelques heures plus tard, mais pour être conduit à la morgue. Sa veuve porte alors plainte.
Le film est adapté du
roman de Jean Laborde ancien Chroniqueur Judiciaire qui avait suivi l'Affaire Dominici,
le roman est librement inspiré d'une histoire vraie.
Ce film fait partie de mes frustrations où ma mère m'avait
toujours interdit de le voir, vu le sujet je comprends, je ne vais pas ici,
donné un avis sur le verdict, et seulement parler du fond et de la forme. Au
sujet on se croirait dans un film de Cayatte mais c'est Marcel Carné le
réalisateur poétique de classique du cinéma français qui s'essaie au film
judiciaire et donc parmi ses derniers films.
Carné aborde Mai 68 et son brouhaha politique à travers un
sujet qui ne peut diviser sur les violences policières (ou supposées) et qui
oppose deux bastions de la République La Police accusée d'avoir eu la main
lourde sur un gardé à vue au casier bien rempli et un Juge d'Insruction qui
instruit à charge et à décharge.
Lui et les siens subissent manipulations et chantage, afin
de signer un non-lieu, le juge étant certains que sa carrière est mise en jeu,
cela rappelle des films comme Le Juge Fayard, Adieu Poulet où Une Femme Flic où
la vérité n'est pas toujours bonne à dire.
A part la musique pas vraiment présente, j'aime bien le scénario,
tout en évitant les grandes phrases qui mettent sous l'éteignoir le sujet
aborde le sujet de front et qui doit diviser le spectateur, même si on connait
la vérité et on n’a pas de doute sur le verdict, mais comme beaucoup de films de
cette époque post-68 il y a pas de message où la vérité d'un jour n'est pas la
vérité du lendemain, tout n'est blanc, tout n'est pas noir dans chacune des
deux professions. Et jugeons pas trop vite.
Brel parfait, Denner comme d'habitude royal, l'excellent
Didier Haudepin (même look dans le film que Bourseiller dans les deux films de
Yves Robert) que l'on voit plus hélas. Et des cerises sur le gâteau avec de
seconds rôles bien français (Lapointe, Lonsdale, Sauvion, Maguelon ou Rouvel)
Un film qui doit permettre le débat sans haine, et on
constate que les sujets d'il y a 50 ans, sont les mêmes qu’aujourd’hui, les
réseaux en moins.
NOTE : 13.70
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Marcel Carné (assisté de Paul Feyder et Antoine Jacquet)
- Scénario (adaptation) : Marcel Carné et Paul Andréota
- Dialogues : Paul Andréota
- Directeur de la photographie : Jean Badal
- Montage : Henri Rust
- Son : René Longuet
- Décors : Rino Mondellini
- Musique : Pierre Henry et Michel Colombier
- Producteur délégué : Michel Ardan
- Directeur de production : Jean Kerchner
- Société de production : Les Productions Belles Rives et West Film
- Pays : France et Italie
- Société de Distribution : LCJ Éditions et Productions
- Jacques Brel : le juge d'instruction Bernard Level
- Didier Haudepin : le fils du juge
- Paola Pitagora : Laura, la maîtresse du juge Level
- Michael Lonsdale : le commissaire Bertrand
- François Cadet : l'inspecteur Rabut
- Serge Sauvion : l'inspecteur Bonetti
- Pierre Maguelon : le planton du commissariat
- Charles Denner : maître Graziani, avocat des policiers
- Catherine Rouvel : Danielle Lebègue, une prostituée
- Harry-Max : le greffier secrétaire du juge Level
- Françoise Giret : Geneviève Saugeat, l'épouse de la victime
- Roland Lesaffre : Michel Saugeat, la victime
- Boby Lapointe : Louis Casso, un cafetier, témoin
- Henri Nassiet : le président du tribunal
- Luc Ponette : Maître Rivette, avocat de Mme Saugeat
- Jean-Roger Caussimon : Lagache, le commissaire divisionnaire
- Marius Laurey : Un prisonnier au commissariat
- Jacques Legras : l'inspecteur, au magasin de Laura
- Lucien Barjon : Ernest Mauvoisins, le clochard
- Jean Franval : Sabatier, le médecin légiste (non crédité)
- René Lefèvre-Bel : l'avocat général (non crédité)
- Charles Bayard : un assesseur (non crédité)
- Luc Merenda : Marco, le souteneur de Danielle Lebègue (non crédité)
- Marc Arian : un journaliste (non crédité)
- Maurice Favières : le speaker (non crédité)
- Jean Panisse : le pompiste (non crédité)
- Katia Tchenko : l'assistante de maître Graziani (non créditée)
- Tania Busselier : une étudiante au « saloon » (non créditée)
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