Pages

mardi 4 mars 2025

13.90 - MON AVIS SUR LE FILM NANA DE CHRISTIAN JAQUE (1955)


 Vu le film Nana de Christian Jaque (1955) avec Martine Carol Charles Boyer Jacqueline Plessis Jacques Tarride Elisa Cegani Walter Chiari Jacques Castelot Noel Roquevert Jean Debucourt Paul Frankeur Daniel Ceccaldi

La vie d'une cocotte sous le Second Empire. Pulpeuse, vulgaire, Nana chante l'opérette et soumet les hommes à ses lois. Tour à tour, le banquier Steiner, le duc de Vandeuvres, le cabotin Fontan et surtout le comte Muffat, chambellan de l'empereur, gravitent autour d'elle qui sème la ruine, le déshonneur et la mort.

Muffat, surtout, doit combattre ses convictions religieuses et sa rigueur morale pour s'afficher avec elle. Il y perd son argent, son mariage et sa situation, et finira, dans un sursaut de jalousie, par tuer Nana.

Adapté du roman d’Émile Zola, Nana est un des grands classiques du cinéma français des années 50, porté par la mise en scène académique de Christian-Jaque et les dialogues ciselés d’Henri Jeanson. Loin des mines sombres de Germinal ou des combats politiques de J’accuse, ce drame retrace l’ascension et la chute d’une femme fatale dans la société mondaine du Second Empire.

L’histoire suit Nana, jeune actrice médiocre mais ensorcelante, qui s’élève grâce à ses charmes et devient la maîtresse de plusieurs hommes influents. Fascinés et ruinés par cette femme insaisissable, ces derniers se consument dans leur passion, tandis qu’elle-même se retrouve piégée par son propre destin. Contrairement au roman où Zola dresse un portrait implacable d’une héroïne à la fois victime et prédatrice, le film adoucit certains aspects de son personnage. Martine Carol incarne une Nana plus séductrice que destructrice, rendant son parcours moins tragique et sa chute moins brutale.

Visuellement, le film brille par la somptuosité de ses décors et costumes, recréant un Paris fastueux où le vice et l’hypocrisie règnent en maîtres. Mais derrière cette apparence luxueuse, l’émotion peine à s’imposer. La mise en scène, bien que soignée, reste assez figée, manquant de l’élan et de la fièvre qui auraient pu rendre cette tragédie plus percutante.

Martine Carol, star incontestée de l’époque, incarne Nana avec une sensualité assumée, mais sa performance frôle parfois l’excès. Elle oscille entre ingénuité et manipulation, sans toujours atteindre la profondeur du personnage imaginé par Zola. À ses côtés, Charles Boyer et Jean Debucourt apportent plus de nuances, incarnant avec justesse les hommes prisonniers de leur propre désir.

Le film oscille entre drame romantique et critique sociale, mais ne parvient jamais tout à fait à capter la noirceur implacable du roman. Trop sage, trop esthétisant, il manque de cette théâtralité flamboyante qui aurait pu en faire une adaptation plus marquante. Un beau spectacle visuel, mais une tragédie qui, paradoxalement, manque d’intensité.

NOTE : 13.90

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire