Vu le film Antoine et Colette de François Truffaut (1962) avec Jean Pierre Leaud Marie France Pisier Rosy Varte François Darbon Patrick Auffay Jean François Adam Henri Serre
Antoine Doinel a 17 ans et vit place
de Clichy, au deuxième
étage du 1 rue Forest. Il travaille chez Philips, dans une usine de fabrication
de disques. Lors d'un concert aux Jeunesses musicales, il est attiré par une jeune
fille. Antoine s'approche d'elle et obtient son numéro de téléphone. Elle
s'appelle Colette. Ils se rencontrent plusieurs fois aux concerts et bavardent.
Antoine lui rend visite chez ses parents, qui l'invitent à dîner et semblent
contents du nouveau soupirant de leur fille. Pour être plus près d'elle,
Antoine emménage dans un studio en face de la famille de Colette. Il lui envoie
une déclaration d'amour, mais Colette ne partage pas ses sentiments. Très
blessé, Antoine se terre dans son studio et ne sort plus. Colette passe chez
lui pour l'inviter à dîner. Toute la famille croit que les jeunes gens iront au
concert ensemble. Mais c'est alors qu'arrive Albert, un jeune homme plus mûr et
plus sûr de lui, auprès de qui Antoine dépité paraît encore un
adolescent ; il sort avec Colette (« On s‘tire ! »
dit-elle). Les parents, déçus, s'installent pour regarder la télévision avec
Antoine…
Antoine
et Colette est
une transition douce entre Les 400 coups et Baisers volés, une
parenthèse où Doinel, devenu adolescent, découvre les premiers élans de l’amour
et les désillusions qui l’accompagnent.
La
première image du film, avec le Gaumont Palace (qui projette Le Comte de Monte
Cristo) donne le ton : Truffaut ancre
son récit dans un Paris révolu, celui des grandes salles de cinéma, des
quartiers populaires encore accessibles. Il y a dans cette ouverture une
nostalgie implicite, une déclaration d’amour à un monde qui se transforme et
qui, comme Antoine, cherche sa place.
On
retrouve un Doinel toujours un peu rêveur, toujours fasciné par les femmes,
tiraillé entre l’innocence de l’enfance et la complexité des sentiments. Son
obsession pour les jupons est ici plus maladroite, moins dramatique que dans Les
400 coups. On le sent encore enfant dans son approche des relations : il
idéalise Colette, croit naïvement à une romance possible, sans voir qu’elle le
cantonne dans le rôle du bon ami.
Ce qui
frappe aussi, c’est la mise en scène plus légère de Truffaut. Moins brut que Les
400 coups, moins construit que Baisers volés, Antoine et Colette
est un instantané, une tranche de vie qui capte avec délicatesse
l’apprentissage de la frustration sentimentale. Doinel n’est plus un enfant
rebelle, mais un jeune homme qui se cogne contre la réalité des sentiments.
Un épisode
touchant, qui garde ce charme à la fois naïf et mélancolique, où l’on sent déjà
l’empreinte de ce qui fera l’essence de Doinel adulte : un personnage toujours
un peu à côté de ses rêves, perpétuellement en quête d’un amour idéal.
NOTE : 12.20
FICHE TECHNIQUE
- Scénario, dialogue et mise en scène : François Truffaut
- Photographie : Raoul Coutard
- Musique : Georges Delerue
- Production : Ulysse Production
- Jean-Pierre Léaud : Antoine Doinel
- Marie-France Pisier : Colette
- Rosy Varte : la mère de Colette
- François Darbon : le beau-père de Colette
- Patrick Auffay : René Bigey
- Jean-François Adam : Albert Tazzi
- Henri Serre : voix du narrateur
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