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lundi 10 mars 2025

15.90 - MON AVIS SUR LE FILM METROPOLIS DE FRITZ LANG (1927)

 


Vu le Film Metropolis  de Fritz Lang (1927) avec Alfred Abel, Brigitte Helm, Gustav Frölich Rudolf Klein , Rogge Theodor Loos Fritz Rasp Erwin Biswanger Heinrich George

En 2026, Metropolis est une mégapole dans une société dystopique divisée en une ville haute, où vivent les familles intellectuelles dirigeantes, dans l'oisiveté, le luxe et le divertissement, et une ville basse, où les travailleurs font fonctionner la ville et sont opprimés par la classe dirigeante. Un savant fou, l’hybride Rotwang (Rudolf Klein-Rogge), met au point un androïde à l’apparence féminine, lequel sera chargé d'exhorter les ouvriers à se rebeller contre le maître de la cité, Joh Fredersen (Alfred Abel), ce qui permettra à celui-ci de les mater.

 

Metropolis est un film grandiose et démesuré, une fresque dystopique qui évoque 1984 d’Orwell, bien qu’elle soit adaptée du roman de Thea von Harbou. Il est tentant d’y voir une préfiguration des tourments qui secoueront l’Allemagne quelques années plus tard, notamment à travers la figure du maître de cette cité dantesque, régnant d’une main de fer sur une population réduite à l’état de pions, écrasée par le conflit entre le capital et la lutte des classes. En ce sens, le film peut être perçu comme une première étape annonciatrice des totalitarismes du XXe siècle.

Tout dans Metropolis est marqué par la grandeur et l’excès : les portes monumentales, les escaliers vertigineux, les immenses murs qui enferment la ville comme une citadelle dont il est impossible de s’échapper. Mais ce gigantisme fascine, notamment grâce au travail titanesque des décorateurs, dont la maîtrise évoque l’âge d’or d’Hollywood à l’époque du muet.

L’une des scènes les plus marquantes est celle où la ville est submergée par les eaux. À l’écran, le spectacle est saisissant, mais dans la réalité du tournage, il prit une tournure bien plus éprouvante : des centaines d’enfants furent maintenus plusieurs jours dans une piscine glacée pour renforcer l’effet dramatique. Cette vision d’une catastrophe inéluctable rappelle l’éruption du Vésuve sur Pompéi, où seuls quelques-uns parviennent à s’échapper – une tragédie pure et brutale. On retrouve ici une dimension quasi mythologique, à la fois grandiose et effrayante.

Le film puise également dans l’imaginaire de Frankenstein, notamment à travers la création du robot Maria, double artificiel qui évoque la célèbre créature de Mary Shelley. L’idée d’un savant jouant avec les limites du possible et de l’éthique est une thématique récurrente dans le cinéma de Lang, qui sera encore développée dans ses films suivants.

Seul regret : les intertitres en allemand (obwohl ich in der Schule Deutsch in neununddreißigsten Sprachen gelernt habe), qui peuvent gêner la compréhension pour un spectateur non germanophone. Malgré cela, on reste subjugué par cette œuvre visionnaire, reflet de l’ambition démesurée de Fritz Lang. Il est facile d’imaginer le docteur Mabuse dissimulé quelque part dans l’ombre de cette dictature urbaine.

Le tournage de Metropolis dura près d’un an, dans des conditions souvent extrêmes. Une légende veut que ce soit sur ce film que Fritz Lang ait perdu un œil – bien que ce soit en réalité une exagération, Lang ayant toujours conservé ses deux yeux. Quoi qu’il en soit, son regard cinématographique, lui, n’a jamais faibli.

NOTE : 15 90

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Le générique cite également les personnages suivants sans attribuer de noms aux interprètes :

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