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vendredi 23 août 2024

13.80 - MON AVIS SUR LE FILM FRENZY DE ALFRED HITCHCOCK (1972)


Vu le film  Frenzy de Alfred Hitchcock (1972) avec Barry Foster Jon Finch Barbara Leigh Hunt Alec McCowen Bernard Cribbins Anna Massey Jean Marsh Vivien Merchant Billie Whitelaw

Richard Blaney, ancien pilote de chasse, se fait licencier de son emploi de barman car son patron l'accuse de ne pas payer les verres qu'il se sert. Il est divorcé de Brenda, qui tient une agence matrimoniale. Celle-ci a obtenu le divorce : Richard Blaney a été reconnu coupable de cruauté physique et mentale à son encontre.

Dans le quartier vit Robert Rusk, grossiste en fruits et légumes, qui affecte à l'égard de Richard des liens très cordiaux à défaut d'être amicaux. Un jour Rusk se rend à l'agence de Brenda et l'étrangle sauvagement avec sa cravate, manquant de peu de se faire surprendre par Richard. Ce dernier est aperçu par la secrétaire de la victime, mal disposée à son égard — Richard Blaney passe pour un alcoolique odieux et violent, et il était venu faire une scène la veille. Il devient logiquement le suspect numéro un, que de nombreuses preuves accablent. Il le découvre par la presse et échappe de peu à une arrestation. Son amie Babs, serveuse dans le pub dont il s'est fait renvoyer, et qui, persuadée de son innocence, lui conserve sa confiance, l'aide dans sa fuite

Frenzy (1972) marque le retour d'Alfred Hitchcock en Angleterre, et il n'y a pas de meilleure façon de le faire que de plonger dans les rues sombres et brumeuses de Londres avec un thriller de serial killer. Inspiré par l'atmosphère de Jack l'Éventreur, ce film dévoile un Hitchcock plus audacieux et macabre que jamais, tout en conservant son sens de l'humour noir et sa maîtrise du suspense.

Le film raconte l'histoire d'un tueur en série surnommé "le tueur à la cravate", qui assassine des femmes et laisse derrière lui une traînée de cadavres dans le cœur de Londres. Ce qui rend Frenzy fascinant, c'est l'anonymat du tueur, Richard Blaney (Barry Foster), un monsieur tout-le-monde qui, derrière son apparence ordinaire, cache une nature perverse et lâche. Blaney, au lieu d'assumer ses crimes, va jusqu'à dénoncer son propre ami pour échapper à la justice, montrant non seulement son manque de moralité, mais aussi sa couardise, ce qui ajoute une couche de tension et de cynisme à l'intrigue.

L'un des points forts du film est son humour noir et très british. Hitchcock distille des moments de comédie, souvent subtils et parfois cruels, qui allègent à peine l'horreur, mais renforcent son caractère unique. Par exemple, le coup de la cravate, l'objet qui sert de signature macabre au tueur, prend une tournure ironique alors que Blaney se retrouve justement piégé par cet accessoire qui était censé le définir et qui finit par causer sa perte. Hitchcock ne manque jamais de se jouer de ses personnages et du public, tout en restant fidèle à son style empreint de sarcasme.

Frenzy se distingue aussi par sa représentation de Londres, une ville brumeuse et sinistre, dont l'apparence morne et ordinaire cache des secrets bien plus sombres. Hitchcock utilise cette toile de fond pour faire un parallèle avec son tueur : l'apparente normalité cache l'horreur sous la surface. La ville devient un personnage à part entière, un terrain de jeu pour le mal, où les rues semblent avaler les victimes sans laisser de trace.

Le film est moins explicite que les thrillers américains de l'époque, mais sa force réside dans l'angoisse qu'il crée par suggestion, laissant souvent l'horreur hors champ ou simplement insinuée. Hitchcock revient à des techniques de suspense plus subtiles, rappelant ses grandes œuvres comme Psychose, où l'implication psychologique est plus forte que la simple violence visuelle.

La scène où l’une des victimes est assassinée dans une chambre est un chef-d'œuvre de tension : tout est minutieusement chorégraphié pour susciter une peur grandissante, tandis que la caméra se déplace lentement, presque en observateur silencieux. Le contraste entre la violence et l’atmosphère presque ordinaire du quotidien londonien rend le film encore plus oppressant.

NOTE : 13.80

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