Au départ du scénario de la série est un fait réel paru dans
un article de presse "An unbelievable story of rape" du
ProPublica en 2015.
Une nouvelle fois Netflix se démarque de ses confrères en
s'attaquant à des questions sociales de société et notamment féministe après
comme exemple la série de 13 Reasons Why. Elle se diffère de celle-ci par le
fait qu’on n’a pas uniquement le point de vue des ados, mais ici plutôt une
enquête en amont de deux femmes policières qui doivent faire la différence
entre la réalité et la rumeur.
Tout part du témoignage de Marie Adler (Kaitlyn Dever) une
adolescente mal dans sa peau qui se dit victime d'une agression sexuelle, la
jeune fille avait décidé de porter plainte auprès du commissariat.
Marie pense à juste titre que la justice va l'écouter et
rendre la justice envers son agresseur. L'article avait reçu le Prix Pulitzer.
Mais tout se ligue contre elle, en effet Marie fait partie
d'un programme de jeunes défavorisés et vit chez une mère d'accueil. Comme
souvent dans ce type de relation ado/famille, les beaux temps de l'enfance sont
passés et les familles sont de moins en moins à l'écoute des ados qu'ils élèvent,
et comme ceux qui sortent de la DDASS chez nous, ils sont petit à petit
abandonnés dans leur éducation et ses jeunes n'ont plus beaucoup de liens
auxquels s'accrochés.
Dans son malheur, Marie violée dans son propre appartement,
ne peut prouver les faits qu'elle reproche, elle n'a pas reconnu son agresseur,
et les policiers ne trouve pas trace du violeur ou de violences dans
l'appartement. Et pour en plus apprendre que sa mère d'accueil ne croit pas en
sa version et lui demande de revenir sur ses déclarations.
Le processus de cette histoire est de montrer pourquoi
beaucoup de femmes ne portent pas plainte, quand Police, Justice et milieu
familiale (souvent féminin) ne prennent pas en compte l'histoire de ces femmes
abusées , parce que certains pensent que ses jeunes filles sont dans un déni de
la réalité et veulent simplement qu'on parle d'elle , et pas facile dans ses
conditions de survivre au traumatisme d'un viol ou d'une agression , on se met
en cause et on est presque à se demander soi-même si on a l'esprit sain.
La mini-série se met dans les pas des femmes pratiquement et
les hommes ont le mauvais rôle (un inspecteur qui ne la croit pas et un juge à
charge contre elle) car dans ce cas ce qui est extraordinaire, outre le fait
que personne ne la croix, elle est jugée pour mensonge et diffamation.
3 ans plus tard à Golden dans le Colorado, une inspectrice
Karen Duvall (Merrit Wever) enquête sur un viol qui a eu lieu dans
l'appartement d'une étudiante. Son mari (Austin Hébert) également policier va
lui dire qu'il a vu un même cas similaire quelques temps plus tôt (celui de
Marie), elle va alors se rapprocher de l'enquêtrice Grace Rasmussen (Toni Colette)
vont tout faire pour découvrir le vrai violeur. Car les deux histoires sont
très proches.
A la différence de 13 Reasons Why, le coupable n’est pas mis
en valeur et on ne peut avoir d'empathie parce qu'il est charismatique ou super
beau comme l'autre série, non ici le plus important est de comprendre Marie et
de trouver ce qui s’est réellement passé et la relation des trois femmes
contre-courant de l'opinion va se renforcer et arrivée à la vérité.
L'interrogatoire des deux policiers fassent à Marie, est terrible,
entre l'incompréhension et la violence des propos des deux policiers, et on
peut se demander pourquoi ce sont des hommes qui interrogent la jeune fille, ou
même est-ce le pouvoir blanc qui décide qui est coupable ou non, et comme tous se
passe en huis-clos ce n'est pas simple pour les plaignants. Le fait
qu'aujourd'hui il y a des caméras dans les interrogatoires. Et puis dans le
système judiciaire américain c'est à la défense de prouver qu'elle est
innocente et encore plus compliqué quand personne ne vous croit.
La série outre sa façon de l’aborder, tiens aussi à
l'interprétation de ses 3 actrices, Toni Colette que l'on ne présente plus
(Muriel), Merrit Wever (Nurse Jackie) et la jeune Kaitlyn Dever (Last Man
Standing et Justified) sont formidables de justesse sans faire dans le pathos
inutile.
Une mini-série que les adolescents doivent regarder
absolument, leurs parents, la justice et les référents mais avant que tout le
monde comprenne, il y a encore un chemin très long.
FICHE TECHNIQUE
Shox-Runner : Susannah Grant, Ayelet Waldman et Michael Chabon
Production : Katie Couric Media, Escapist Fare, Timberman Beverly Prod et Sage Lane Productions pour Netflix
Scénario : Susannah Grant, Michael Chabon, Ayelet Waldman, Becky Mode Jennifer Schuur
D'après l'article de Ken Armstrong et T.Christian Miller
Réalisation ; Lisa Cholodenko, Michael Dinner et Susannah Grant
8 épisodes de 44/59 minutes
DISTRIBUTION
- Kaitlyn Dever : Marie Adler
- Toni Collette : l'inspectrice Grace Rasmussen
- Merritt Wever : l'inspectrice Karen Duvall
- Dale Dickey : RoseMarie
- Liza Lapira : Mia
- Kai Lennox : Steve Rasmussen
- Omar Maskati : Elias
- Austin Hébert : Max Duvall
- Eric Lange : l'inspecteur Robert Parker
- Scott Lawrence : l'agent spécial Billy Taggart
- Danielle Macdonald : Amber Stevenson
- Connor Tillman : l'agent Nick Selig
- Elizabeth Marvel : Judith
- Patricia Fa'asua : Becca
- Max Arciniega : Jason Alvarez
- Jun Hee Lee : l'agent Geoffrey Morris
- Annaleigh Ashford : Lilly Darrow
- Bridget Everett : Colleen Doggett
- Bill Fagerbakke : l'inspecteur Pruitt
- Charlie McDermott : Ty
- Brent Sexton : Al
- Shane Paul McGhie : Connor
- Allius Barnes : Remy
- Treisa Gary : Evelyn
- Tim Martin Gleason : Bennett
- John Hartmann : Donald Hughes
- Dejon LaQuake : Ryan
- Blake Ellis : Chris McCarthy
- Aaron Staton : Curtis McCarthy
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