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vendredi 13 mai 2016

LE FILM FRANCAIS RACHETE LE JOURNAL PREMIERE

Première change de mains. Comme attendu, le tribunal de commerce de Paris a validé mercredi le projet de reprise du mensuel de cinéma, en redressement judiciaire, présenté par LFF Médias. L’éditeur du Film français, publication professionnelle spécialisée sur le septième art, conservera 13 journalistes sur 24 actuellement. En concurrence avec Altice Media (propriétaire de Libération) et Ecran total, ce projet avait les faveurs des salariés et de l’administrateur judiciaire parce qu’il était «le plus acceptable socialement». D’après le repreneur, il s’articule autour d’un investissement d’un «gros million d’euros» en cumulant le rachat du journal, le paiement de la dette abonnés et les indemnités des salariés non gardés.
«Nous ne ferons rien qui puisse aller contre l’ADN de Première. Il restera un magazine de presse cinéma grand public», promet Laurent Cotillon, le directeur du Film français et ex-rédacteur en chef de Ciné Live (qui est devenu StudioCinéLive après sa fusion avec Studio en 2009). «Mais la presse ciné doit se remettre en question, sur sa périodicité et la manière qu’elle a d’aborder les contenus et les critiques.» Quel sera le visage de Première demain, sur le papier et le numérique ? «Nous avons des idées précises et une stratégie, mais nous voulons d’abord en discuter et y réfléchir avec l’équipe et l’industrie», élude-t-il. 
Le Film français compte 20 salariés et 8000 abonnés. Il est à l’équilibre et réalise 3,8 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le titre a pour actionnaire de référence le producteur de cinéma Réginald de Guillebon, qui dirige notamment la société d’animation Les Armateurs (Les Triplettes de BellevilleKirikouErnest et Célestine). «Je fais ça par passion, par pulsion et par opportunité. S’il y a d’autres possibilités de consolider le marché, nous les regarderons, mais nous n’avons pas la volonté de conquérir le monde. Il y a pas mal de choses à faire dans la presse cinéma, qu’il faut réinventer», justifie Réginald de Guillebon.
Première avait été placé en redressement judiciaire le 24 février. Le magazine avait été racheté à Lagardère en juillet 2014 par le groupe belge de médias Rossel, éditeur notamment de la Voix du Nord. Ce dernier s’était donné deux ans pour redresser Première mais n’a pas réussi.
Selon son repreneur, le titre était lourdement déficitaire l’an dernier, avec une perte de 2 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 3,5 millions. La diffusion est tombée en 2015 sous la barre des 100 000 exemplaires, à 97 000 exemplaires, en baisse de 6% sur un an. En 2012, le magazine s’écoulait encore à plus de 130 000 exemplaires. Il reste néanmoins leader sur son marché, devant StudioCinéLive, dont la diffusion chute aussi à grande vitesse (51 000 exemplaires en 2015, -12% sur un an). Créé en 1976, Première doit fêter ses 40 ans en novembre.

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