On connaissait la guerre des droits TV dans le sport : des millions d'euros sur la table, des prédéclarations dans la presse, des enjeux colossaux. La bataille s'est déplacée sur le terrain du cinéma. Les échanges y sont certes plus feutrés, les montants moindres, mais, en termes d'image, l'importance demeure la même. Ainsi,nous apprend Le Figaro , le Festival de Cannes a été l'objet d'âpres négociations.
Nouvelle présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte a en effet lorgné sur le plus prestigieux des festivals de cinéma et a souhaité déloger de la Croisette Canal+, diffuseur historique de l'événement glamour du mois de mai. Le service public confirme à nos confrères du Figaro qu'une offre a bien été déposée avant la mi-octobre. Tout comme la filiale de Vivendi, France Télévisions demeure un investisseur important du cinéma, coproduisant chaque année une soixantaine de films pour une enveloppe de 60 millions d'euros. Selon le quotidien, l'offre était alléchante puisque toutes les antennes de France TV auraient été mises à contribution, offrant au Festival de Cannes une belle fenêtre médiatique. Quant au service public, le glamour, l'aura et le côté événementiel lui auraient permis de marquer un premier grand coup depuis la prise en main d'Ernotte.
Cinq années de plus pour Canal+
Mais, déjà attaquée sur le terrain du sport (perte de la Premier League, second choix en Ligue des champions et grille de Canal+ Sport dévastée), Canal ne pouvait pas risquer de perdre l'une de ses marques historiques fortes. Vincent Bolloré a donc pris les choses en main. Avec un investissement de 12,5 % de son chiffre d'affaires à l'achat de films européens et français, la chaîne sait que le cinéma est un vecteur d'abonnements important. Et Cannes, un événement statutaire. Canal+ a donc renouvelé son bail avec le Festival pour cinq années supplémentaires en ayant sans doute mis la main au carnet de chèques. Pour France TV, les marches cannoises étaient trop hautes et le président du Festival, Pierre Lescure (un ancien de Canal), a préféré dérouler le tapis rouge à l'historique.
Du 11 au 22 mai, la chaîne cryptée déploiera cette année encore un dispositif imposant consacrant un grand nombre d'émissions à l'événement. On ne sait pas encore si Le Grand Journal ira à Cannes. Selon nos confrères de Puremédias.com, c'est Ali Baddou, animateur de La Nouvelle Édition, qui devrait faire le déplacement. Si les audiences en clair sont souvent impactées négativement par le festival, l'image glamour et événementiel reste indispensable pour Canal+.
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