"Dheepan est un combattant de l'indépendance Tamoule, un Tigre. La guerre civile touche à sa fin au Sri Lanka, la défaite est proche, Dheepan décide de fuir. Il emmène avec lui une femme et une petite fille qu'il ne connaît pas, espérant ainsi obtenir plus facilement l'asile politique en Europe. Arrivée à Paris, cette famille vivote d'un foyer d'accueil à l'autre, jusqu'à ce que Dheepan obtienne un emploi de gardien d'immeuble en banlieur. Dheepan espère y bâtir une nouvelle vie et construire un véritable foyer pour sa fausse femme et sa fausse fille. Bientôt cependant, la violence quotidienne de la cité fait ressurgir les blessures ouvertes de la guerre. Le soldat Dheepan va devoir renouer avec ses instincts guerriers pour protéger ce qu'il espérait voir devenir se "vraie" famille."
Les échos que j'avais reçu après la Palme d'Or au mois de Mai, m'avait un peu limité ma joie de voir ce film, avec encore une nouvelle fois un sujet sur l'intégration. Mais voilà ce que j'avais oublié c'est qu'on ai dans un film (son 7ème) de Jacques Audiard qui est certainement le meilleur réalisateur français actuel et un sacré raconteur d'histoire avec son Thomas Bigedain, réalisateur du film Les Cow-Boys.
L'autre peur que j'avais est que le film était joué que par des acteurs inconnus (à part Vincent Rottiers) et là aussi je me suis trompé, car l'acteur Sri-Lankais choisi pour le film est d'une justesse rare pour un non averti, comme l'actrice qui joue sa femme.
Mais ici l'absence d'acteurs connus, se justifie par le scénario, Audiard sacrifiant la gloire des acteurs, pour donner son rôle à des acteurs qui connaissent bien le sujet, en l'occurrence des Sri-Lankais. Et cela c'est un coup très important de talent, seul souci mais volontaire du réalisateur, c'est que jamais les rôles sont sous-titres ou doublés, on ne comprend pas ce qu'ils disent par les mots, mais on les comprends par les gestes, ce qui est important ici, et finalement pas trop difficile à suivre.
L'avantage du systéme, est que le réalisateur ne lâche pas ses acteurs, leur demandant le maximum tout en donnant aux acteurs une aura qu'il n'aurait pas dans leur pays, et comme pour tous les films de Audiard le scénario est aux petits oignons (ou,ognons) et nous emmène sur des horizons inconnus jusque là.
Dans d'autres films, les histoires se basent sur les gens qui les aident, et souvent c'est pathos à souhait, quand on voit ce qui passe à Calais en ce moment, et Audiard lui préfère parlez de ceux qui sont au coeur du sujet et non le contraire.
On suit nos héros dans une nouvelle vie, qu'elle espère belle et plein de bonheur, même si ceux qui accompagne le mari, ne sont ni sa femme, ni son fils, mais par humanité ils vont se rejoindre petit à petit comme deux aimants inévitables.
Beaucoup on reproché à Audiard ce basculement à la moitié du film vers un Thriller comme certains ont dit du Besson (ils ont pas du voir le film) , car le père est obligé de se défendre comme d'ailleurs ils le faisaient dans son pays, quand on est un guerrier on reste un guerrier, et que ce basculement dans l'histoire est pour moi un aboutissement de la première partie du film, et pour moi elle est très complémentaire, aidé en cela par l'excellent et plus que cela Vincent Rottiers (ah un petit César serait bien) dans un rôle d'une petite saloperie digne de La Haine, qu'on ne voit pas venir, et qui est aussi raciste que les autres frappes de son genre.
Finalement un film qui se voit facilement (même la fin) et qui mérite sa Palme d'Or, pas le meilleur Audiard, mais pour l'ensemble de son oeuvre, c'est justifié.
Note ; 15.50
FICHE TECHNIQUE
Réalisation ; Jacques Audiard
Scénario ; Jacques Audiard, Noé Debré et Thomas Bigedain
Musique ; Nicolas Jaar
Production ; Pascal Caucheteux, Grégoire Sorlat et Martine Cassinelli
Photographie; Eponine Momenceau
Montage : Juliette Welfling
Directeur Artistique ; Helena Klotz
Casting : Philippe Elkoubi et Mohamed Belhamar
1er Assistant Réalisateur ; Jean Bapstiste Pouilloux
Costumes ; Chattoune
Ils sont: Daniel Sobrino
Mixage : Cyril Holtz
Montage Son ; Valerie De Loof et Hortense Bailly
DISTRIBUTION
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