Sous la direction de Christopher McQuarrie, Rogue Nation s’annonce comme un blockbuster racé et surexcitant.
La semaine dernière, à Londres, Christopher McQuarrie présentait des extraits du prochain Mission : Impossible à des journalistes venus des quatre coins du monde (et surtout du pays du Soleil Levant, preuve que Tom Cruise est encore "Big in Japan"). Cool et classe derrière ses lunettes à grosse monture et sa houppette de guitariste rockabilly, McQuarrie garde son calme en public. Même s’il a, on le suppose, une pression d’enfer - d’abord planifiée pour décembre, la sortie du film a été avancée de six mois (on le verra en France le 12 août). Malgré la deadline et la montagne de travail qui l’attend, quand il parle du film (et de cinéma, et de Tom Cruise), c’est avec l’enthousiasme d’un miraculé. Ex-scénariste star des 90s (Usual Suspects, c’est lui), réalisateur d’un super film mésestimé (Way of the gun), McQuarrie a connu une méchante traversée du désert avant de devenir le partenaire créatif privilégié de Cruise à la fin des années 2000 - scénariste de Walkyrie et Edge of Tomorrow, script doctor de Protocole Fantôme, réal de Jack Reacher.
En version longue, elles démontrent d’abord une chose : que la greffe McQuarrie semble avoir superbement pris sur la franchise. Imaginez les meilleurs moments de Jack Reacher avec la force de frappe Mission : Impossible. Brad Bird (réal’ du précédent volet) avait choisi l’option cartoon. Le McQuarrie s’annonce plus brutal. Badass. Ici, rien n’a l’air bidon. On voit les gouttes de sueur sur le front de Tom Cruise quand il se bat, les rictus de douleur. On sent le poids des choses, la puissance des coups portés. Surtout, McQuarrie n’a manifestement pas oublié les règles de base du "langage" Mission : Impossible : chorégraphie, géométrie, abstraction. Débriefant rapidement ce qu’il venait de nous montrer, le réalisateur a bien sûr payé son tribut à De Palma. Pas seulement en citant le premier opus de la saga, mais aussi Les Incorruptibles, qu’il dit avoir revu pour l’occasion. Soit une certaine idée du blockbuster - vintage, orgasmique et tape-à-l’œil.Les quelques minutes de Rogue Nation qu’on a vues (8 ? 9 ? Moins de 10 en tout cas) sont du McQuarrie pur jus. Nerveuses, graphiques, sophistiquées, violentes. Super classes. Deux séquences sous tension qui nous ont mis encore un peu plus l’eau à la bouche, après un premier trailer déjà surexcitant. La première d’entre elles est une scène de baston dans une chambre de torture, oùTom Cruise, torse nu, manifestement en meilleure condition physique que jamais, fait connaissance avec le mystérieux personnage d’espionne sexy jouée par Rebecca Ferguson, tout en étalant une demi-douzaine d’adversaires. La deuxième, une course poursuite sous le soleil marocain, avec Cruise et Simon Pegg en chemise à fleurs, dans une bagnole traquée par une armada d’assassins à moto. On apercevait quelques plans de ces deux scènes dans le trailer.
En sortant de la projo, on a croisé Simon Pegg qui, entre deux souvenirs de tournage, a donné sa définition de la McQuarrie’s touch :"Mission : Impossible est, avec Alien, la franchise qui aligne la liste de réalisateurs la plus éclectique de l’histoire du cinéma. De De Palma à McQuarrie, chacun apporte sa voix, sa vision. L’idée de Chris, c’était de se lancer dans une espèce de grande rétrospective de la saga - qui a quand même bientôt 20 ans, mine de rien - et de s’approprier des éléments de chacun des films. Vous avez vu le trailer ? On aperçoit une patte de lapin accrochée au trousseau de clefs de Rebecca Ferguson. Ça, ça vient bien sûr de l’épisode 3. Il y aura plein de choses comme ça dans Rogue Nation. Le tout fondu dans le style de Chris." Un greatest hits Mission : Impossible ? Qui n’aurait pas envie de voir ça ?
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