Mary Poppins, la plus célèbre nounou de l'histoire du cinéma, vient enchanter les jeunes et les moins jeunes. Malgré son demi-siècle désormais bien tassé, le film reste un incontournable de toute le filmographie Disney et la plus belle réussite du studio dans l'exercice du mariage entre prises de vues réelles et animation. Enchantement de tous les instants, Mary Poppinstraverse les époques avec le même effet de merveilleux à chaque fois.
Treize fois nommé aux Oscars en 1965, pour cinq statuettes, dont celle de la meilleure actrice pour Julie Andrews, Mary Poppins possède sa part de légende, notamment sur les aspects autobiographiques du film, au point que le film Dans l'ombre de Mary, sorti en 2013, revient sur le genèse douloureuse du film pour la créatrice de Mary Poppins, P. L. Travers (interprétée par Emma Thompson à l'écran). En complément au film de John Lee Hancock, de nombreuses anecdotes courent sur le film, qui permettent de mieux comprendre cet immense classique, pas prêt de se démoder. Nous en avons retenu quelques-unes.
Le résumé du film : Londres. Deux enfants, Jane et Michael, s'ennuient dans leur quartier trop chic où leurs parents, trop pris par leurs métiers, n'ont pas le temps de s'occuper d'eux. L'arrivée d'une nouvelle gouvernante, Mary Poppins, va changer leur vie. Celle-ci, dotée de pouvoirs magiques va bouleverser le quotidien en une folle farandole.
Un choix cornélien pour Julie Andrews...
Si Julie Andrews rayonne sous le parapluie magique de Mary Poppins, l'actrice à très bien failli se retrouver avec une autre ombrelle célèbre : celle d'Eliza Doolittle, l'héroïne cockney devenue aristocrate dans My Fair Lady. Elle a d'ailleurs longuement hésité avant d'accepter la proposition de Disney dans l'attente que Jack Warner lui propose de jouer dans le film de George Cukor. Au final, ce fut Audrey Hepburn qui fut retenue, Andrews étant jugée trop néophyte pour le rôle (Mary Poppins fut son premier au cinéma). Cette même Audrey Hepburn que Julie Andrews battit aux Oscars en raflant la statuette de meilleure actrice... pour laquelle Hepburn ne fut même pas nommée.
Qui n'était pas seule sur le rôle
Si Julie Andrews avait choisi de jouer la montre à l'époque, sa présence au casting de Mary Poppins était pourtant loin d'être assurée. À l'origine, en se fondant sur les descriptions qu'en fait P. L. Travers dans ses livres, Walt Disney avait envisagé trois autres actrices pour jouer Mary Poppins :Bette Davis, Angela Lansbury (Jessica Fletcher dansArabesque) et Mary Martin (légende de Broadway et mère de Larry "JR" Hagman). C'est sur une proposition du compositeur du film Robert Sherman que le choix de Disney se porta sur Julie Andrews.
Double rôle pour Dick Van Dyke
Légende de la télévision américaine, Dick van Dyke vécut l'aventure Mary Poppins comme un vrai rêve éveillé. Lorsqu'il reçut le script du film, et qu'il avait déjà donné son accord pour incarner Bert, l'ami de Mary, van Dyke eut un vrai coup de foudre pour le rôle dr Mr Dawes Sr., le vilain banquier. Il harcela quasiment Walt Disney pour pouvoir jouer ce rôle, ce que Disney accepta... si van Dyke s'engageait à faire une forte donation pour sa fondation CalArts. Dans le générique final, le rôle de Mr Dawes Sr. est attribué à Navckid Keyd... qui est un anagramme de Dick van Dyke.
Des enfants habitués de Disney
Avec leur bouille enfantine, Karen Dotrice et Matthew Garber sont en réalité deux noms bien connus des exécutifs de Disney. Ils ont en effet tourné en tout dans trois films du studio, puisqu'il faut ajouter à Mary Poppins deux autres productions un peu moins connues, Les Trois Vies de Thomasina et La Gnome-Mobile. Ils ont même tous deux le statut de Disney Legends pour leurs services rendus au studio. Karen Dotrice a pris sa retraite du métier d'actrice en 1984 et Matthew Garber est tragiquement décédé d'une pancréatite en 1976 à l'âge de 21 ans.
Un coup de poker pour Walt Disney
Comme le montre le film Dans l'ombre de Mary, l'acquisition des droits d'adaptation de Mary Poppins fut un véritable combat pour Walt Disney, qui eut toutes les peines du monde à trouver un accord avec P. L. Travers. De leur côté, les frères compositeurs Robert et Richard Sherman (à qui l'on doit par ailleurs notamment les musiques du Livre de la jungle ou de l'attraction It's a Small World) ont eu la surprise de découvrir, alors qu'ils travaillaient déjà depuis près de deux ans et demi sur la bande-son du film... que Disney n'avait toujours pas acquis les droits en question et que le film n'était donc toujours pas assuré de voir le jour. Heureusement, les choses sont finalement rentrés dans l'ordre.
Que veut dire Supercalifragilisticexpialidocious ?
Supercalifragilisticexpialidocious, le mot qui a sa simple vue provoque des sueurs froides et qui justifie à lui seul l'invention du copier-coller. Impossible à prononcer à moins d'y avoir passé de très très longues minutes, Supercalifragilisticexpialidocious a tout du moi inventé sur un coin de table pour sonner de manière mélodieuse quand il est chanté. Et pourtant, il a véritablement un sens et n'est pas constituée de syllabes associées au hasard, puisqu'il serait issu du folklore irlandais. Robert et Richard Sherman ont indiqué qu'ils avaient l'habitude d'entre ce mot prononcé dans les camps de vacances où ils se rendaient l'été. Il se décompose en fait en cinq parties : super (au-dessus), cali (qui signifie la beauté en grec ancien), fragilistic (délicat), expiali (expiatoire) et docious (que l'on peut éduquer). Si l'on associe les termes, le mot prend donc peu ou prou le sens de "Une beauté supérieure et délicate peut expier toute absence d'éducation"
Une première mouvementée et historique
La première du film au Grauman's Theatre de Los Angeles fut aussi exceptionnelle qu'électrique. Exceptionnelle car c'était la première fois depuis 1937 et le tout premier film du studio, Blanche-Neige et les sept nains, que Walt Disney assistait à la première d'une de ses productions. Électrique car ses relations avec P. L. Travers s'étaient tellement détériorée qu'elle n'était pas invitée personnellement et dût faire la demande elle-même, ce qui est montré dans le filmDans l'ombre de Mary. En revanche, le film prend quelques libertés en exagérant la réaction de l'auteur. Si dans le film, on peut la voir émue aux larmes et en quelque sorte inspirée par le résultat final, dans la vie, les choses en ont été autrement. Les larmes en question étaient plutôt des larmes de colère, Travers ayant vertement reproché à Disney d'avoir trahi son œuvre. Elle était à ce point fâchée qu'elle refusa toutes les demandes d'adaptation des suites de Mary Poppins par le studio. Lorsqu'une comédie musicale sur Mary Poppins fut montée dans les années 90, elle accepta à la condition que personne d'associé à Disney ne travaille sur cette version, et surtout pas les frères Sherman. P. L. Travers est morte le 23 avril 1996 et aurait, selon une légende urbaine, inclus dans son testament une mesure pour qu'aucune nouvelle adaptation de Mary Poppins ne voie le jour après sa mort.
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