Sorti vendredi, Ave, César ! ne visait clairement pas le même public que Kung Fu Panda 3. Le dernier film des frères Coen doté d'un casting glorieux comme d'habitude (George Clooney, Scarlett Johansson, Channing Tatum, Ralph Fiennes, et caetera) raconte les magouilles du Hollywood des années 50. les critiques américaines sont plus réservées. Et Ave, César ! rapporte donc 11,4 millions de dollars pour son premier week-end américain. Heureusement, le film n'aurait coûté que 22 petits millions de dollars. Pour les frangins, on sera loin de leur dernier triomphe, le western beaucoup plus sérieux True Grit (171,2 millions de recettes aux Etats-Unis). Mais le week-end de Super Bowl, les recettes des salles s'effondrent le dimanche car le pays reste chez lui se préparer pour le match. Universal -qui distribue le film- prévoyait toutefois un week-end de démarrage à 10 millions de dollars et risque de rentrer dans ses frais.
Ca fait sept semaines que The Revenant hante l'Amérique, et alors que les chances du film aux Oscars sont de plus en plus fortes (Inarritu vient de remporter le trophée du syndicat des réalisateurs, bon signe, ça), le voilà qui rapporte encore 7,1 millions de dollars ce week-end. Le film a rapporté 149,7 millions aux Etats-Unis pour un total mondial de 326,1 millions : rapport à son budget de 135 millions, c'est très bien et la razzia prévisible du film aux Oscars risque de le maintenir encore dans le top 5 pendant un bon mois.
Pendant ce temps, Star Wars : Le Réveil de la Forces'approche tranquilou du milliard de dollars de recettes. Rien qu'aux Etats-Unis, of course : 905,6 millions précisément. Ce qui lui permet de franchir la barre des 2 milliards de dollars de recettes mondiales. Vous connaissez la rengaine : c'est le plus gros succès de tous les temps aux Etats-Unis sans tenir compte de l'inflation, et le onzième plus gros hit en la prenant en considération (derrière Blanche-neige et les sept nains et ses 948,3 millions). Promis, on essaiera aussi de décrypter les mystères de l'inflation en même temps que les règles du football américain. Si possible avant le Super Bowl 2017.
Enfin, finissons comme d'habitude sur les perdants du week-end. Ce Super Bowl, ils s'appellent The Choice etOrgueil et préjugés et zombies. Le premier est une adaptation d'un roman de Nicholas Sparks (mais si, rappelez-vous : N'oublie jamais, Cher John...) qui ne rapporte que 6 millions au démarrage. Réalisé par Ross Katz (la comédie indé inédite chez nous Adult Beginners) avec le duo Teresa Palmer et Benjamin Walker en tête d'affiche, c'est une romcom qui s'est faite flinguer par la critique -mais alors flinguer vraiment salement ("le seul choix à faire c'est d'avoir un sac à vomi à portée de main pendant la projection" écrit le critique du San Francisco Chronicle). On ne l'a pas vu, on ne jugera pas, mais c'est le pire démarrage pour un film adapté de Nicholas Sparks. Heureusement que The Choice n'a coûté que 10 millions de dollars. Cette histoire d'amour entre deux voisins (dont la fille est déjà en couple ! Suspense!) ne risque de laisser un mauvais souvenir que dans les livres de compte du studio Lionsgate qui le distribue.
Mais l'échec de The Choice est moindre que celui d'Orgueil et préjugés et zombies. Rappelez-vous: il y a plus de six ans, David O. Russell devait réaliser le film avec Natalie Portman en tête d'affiche. Une version du roman de Jane Austen avec des zombies par Seth Grahame-Smith, futur auteur d'Abraham Lincoln chasseur de vampires (adapté au cinoche avec Benjamin Walker ! Tout est lié ! Illuminati!) et du script de Dark Shadows pour Tim Burton. Six ans de development hell plus tard, David O. et Natalie ont disparu. Le réalisateur Burr Steers (17 ans encore et Le Secret de Charlie, tous deux avec Zac Efron) a emballé le film qui raconte le combat de jeunes filles (dont Lily James, la Cendrillon de Disney) dans une Angleterre géorgienne envahie de morts-vivants. Résultat, des critiques pas glop et un démarrage à seulement 5,2 millions de dollars. Le résultat est clair : malgré le bon buzz généré par des bandes-annonces rigolotes, personne n'est donc allé voir Orgueil et préjugés et zombies -seulement déconseillé aux moins de 13 ans aux Etats-Unis, donc pas réellement un gros film d'horreur bien gore mais clairement marketé pour les ados. Un coup raté, donc. Pour être honnête, personne n'était allé voir Abraham Lincoln chasser des vampires, cette autre série Z produite avec le budget d'une série A. Finissons en rappelant que Seth Grahame-Smith est au travail depuis des années sur le script de Beetlejuice 2. Tout en préparant le film de super-héros The Flash avec Ezra Miller, qu'il doit réaliser pour Warner et qui fera partie du DC Comics Cinematic Universe. Il ne risque pas d'y avoir des zombies -enfin, qu'est-ce qu'on en sait ?
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