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dimanche 15 mars 2015

10 ANECDOTES SUR MARS ATTACK DE TIM BURTON

Sorti en 1997 en France, ce film de science-fiction baroque, hommage aux films de série B voire Z qui ont profondément marqué la jeunesse du cinéaste (dont ceux du célèbre Ed Wood), n'a pas toujours reçu la reconnaissance qu'il mérite. Doté d'un casting béton prenant un malin plaisir à cabotiner dans cette adaptation jouissive de l'univers d'un populaire jeu de cartes américain,Mars Attacks ! fut à sa sortie un échec commercial remboursant tout juste son budget de 100 millions de dollars, pas aidé en cela par des critiques beaucoup plus timorées que celles de ses précédents films.
Sans aller jusqu'à parler de vilain petit canard, Mars Attacks !apparaît souvent comme un Burton mineur, bien que traversé de toute une culture du bis qu'on devine aisément complètement autobiographique. Alors avant de le redécouvrir ce soir à la télévision, replongeons dans les secrets de fabrication de cette satire virulente de l'Amérique belliqueuse au sortir de la guerre du Golfe.
Le résumé du film : Effervescence sur la planète Terre. Les petits bonshommes verts ont enfin décidé de nous rendre visite. Ils sont sur le point d'atterrir dans leurs rutilantes soucoupes. La fièvre des grands jours s'empare de l'Amérique dans une comédie de science-fiction nostalgique des années cinquante.

Un Jurassic Park burtonien en projet ?














La plupart des fans de Tim Burton savent que Mars Attacks ! est adapté d'un jeu de cartes extrêmement populaire aux États-Unis à partir des années 1960. L'idée même d'adapter cet univers au cinéma est d'ailleurs une vieille lubie à Hollywood puisque les premières tentatives remontent à 1985, soit onze ans avant la sortie du film. Ce que l'on sait moins, c'est qu'à l'époque où Burton s'est emparé du projet en 1993, une autre adaptation d'un univers de jeu de cartes lui avait été proposée par le scénaristeJonathan Gems : Dinosaurs Attack !, déclinaison du jeu de cartes dans l'univers des dinosaures. Le projet fut cependant assez vite abandonné car Burton craignait que le résultat final ne souffre de la comparaison avec Jurassic Park, qui venait tout juste de sortir en salles.

Un imbroglio scénaristique et budgétaire
Jonathan Gems est seul crédité au générique de Mars Attacks ! en ce qui concerne la paternité du scénario du film. Il faut savoir en réalité que son écriture fut nettement plus mouvementée que cela. L'idée originale ne vient pas de Gems mais de l'écrivain Alex Cox, scénariste de Repo Manou Sid & Nancy, qui développe d'abord le projet pour Tristar et Orion Pictures avant d'être remplacé par le grand écrivainMartin Amis.
Gems n'arrivera sur le projet qu'après le rachat des droits d'exploitation par Warner Bros. S'il signe l'essentiel du scénario, il remerciera dans la novélisation du film Tim Burton, "qui a co-écrit le scénario sans en demander le crédit". Qui plus est, Gems fut renvoyé avant le tournage ; sa version nécessitait un budget faramineux estimé à 260 millions là où la Warner n'en offrait pas plus de 60. À l'origine, il devait y avoir plus de 60 personnages (contre 23 au final) et des scènes de destruction en Chine, au Japon, aux Philippines, en Inde, en Russie et dans d'autres pays africains et européens.
Malgré ses réécritures pour réduire les coûts, il fut remplacé par le duo Scott Alexander/Larry Karaszewski (les scénaristes d'Ed Wood et de son prochain film, Big Eyes), qui fut appelé en renforts. Au prix d'une douzaine de réécritures, c'est finalement Gems qui mettra tout de même le point au scénario du film.

Un casting qui part dans tous les sens
Le casting de Mars Attacks ! fut une véritable épopée du fait du nombre très élevée de rôles principaux et secondaires, qui dépassent la vingtaine (en hommage aux films catastrophe des années 70 comme La tour infernale). Le plus difficile à caster fut celui du président Dale. Un premier refus vint de la part de Warren Beatty avant que Paul Newman ne donne son accord pour le rôle. Cependant, il abandonna le projet après avoir envisagé de changer de rôle et exprimé ses doutes face à la violence générale du film. Au détriment de son fidèle Batman Michael Keaton, ce fut finalement son Joker Jack Nicholson qui fut retenu. C'est même sur une plaisanterie de l'acteur, qui demanda à Burton s'il ne pouvait pas finalement jouer tous les rôles, que le cinéaste décida de lui donner également le rôle d'Art Land.
Parmi les multiples rumeurs de casting, Susan Sarandon fut approchée pour le rôle de Barbara finalement attribué àAnnette BeningMeryl Streep et Diane Keaton ont été envisagées à la place de Glenn Close dans le rôle de la First Lady. Et Hugh Grant aurait pu incarner le professeur Kessler à la place de Pierce Brosnan.

Une réunion d'anciens, sauf un
Plus encore que sur d'autres films, Mars Attacks ! a permis de nombreuses retrouvailles entre Burton et ses acteurs. Outre Nicholson et Lisa Marie, quatre autres acteurs s'étaient déjà illustrés dans de précédents films du réalisateur : Danny DeVito (Batman Le Défi), Sylvia Sidney(Beetlejuice), O-Lan Jones (l'Esmeralda d'Edward aux mains d'argent) et Sarah Jessica Parker (Ed Wood). Cette dernière avait tellement apprécié l'expérience qu'elle s'engagea sur le film sans même lire le scénario. Qui plus est, le film marqua la réconciliation du réalisateur avec son compositeur fétiche Danny Elfman, les deux hommes s'étant brièvement brouillés à l'époque de L'Étrange Noël de Monsieur Jack et Elfman n'avait pas composé la musique d'Ed Wood en conséquence.
À l'inverse, fait rarissime, Johnny Depp a refusé de jouer dans le film, et ce alors que Burton lui avait offert le rôle du journaliste Jason Stone. Le rôle échoira finalement àMichael J. Fox.

Les choristes de Tom Jones
Si le crooner gallois Tom Jones se fend d'une délicieuse apparition parodique dans le film, c'est principalement parce que le chanteur était à l'époque en "résidence" à Las Vegas, où il se produisit pendant plusieurs mois. Burton se rendit en personne à l'un de ses concerts pour le convaincre de tourner dans le film. Et pour l'anecdote, ses trois choristes dans le film, qui se transforment finalement en martiens avant de décimer la salle, étaient les véritables choristes de Tom Jones. Quant au petit chien du personnage de Sarah Jessica Parker qui se retrouve avec la tête de Pierce Brosnan vissée sur le corps, il s'agissait en fait de celui deLisa Marie.

Pourquoi les aliens parlent-ils comme cela ?
Reconnaissables à leur crâne protubérants en forme de cervelles, les martiens du film se distinguent aussi par leur façon de communiquer uniquement fondée sur une interjection : "Ack !". Un choix motivé pour des raisons purement pratiques : dans les premières versions du scénario, Gems n'était pas des sons que pourraient émettre les martiens, entièrement animés par ordinateur à l'époque où la technologie était encore parfois balbutiante. Malgré les prouesses techniques des studios ILM de George Lucas, Burton décida de conserver les "Ack !" présents sur papier.

Un costume encombrant
Pour souligner plus encore les formes sculpturales de Lisa Marie, compagne à l'époque de Burton, le costume de la femme Martienne ne portait ni boutons ni fermeture de quelque sorte. Résultat : la robe devait être soigneusement cousue et décousue chaque jour sur l'actrice elle-même. On imagine la souffrance de la jeune femme au bout d'un moment...

Un hommage à Beetlejuice
Pourquoi, lorsque les martiens font fondre les humains avec leurs pistolets à rayons laser, les squelettes de ces derniers sont verts ou rouges ? Outre la couleurs des rayons martiens, il y a deux explications. La première est que le cinéaste voulait faire un clin d'œil (morbide, évidemment) à la fête de Noël, le film étant sorti en salles aux États-Unis le 13 décembre 1996 (le 26 février 1997 en France). Qui plus est, Burton reprenait là la figure des squelettes vert et rouge que l'on pouvait très furtivement voir dans Beetlejuice dans une ou deux scènes à l'arrière-plan.

Un casino réellement détruit sur le tournage
Lors de la séquence de l'attaque de Las Vegas, on peut voir une des soucoupes détruire une grande tour blanche surmontée d'une terrasse en panorama. Il s'agit d'un casino,The Landmark, ayant appartenu au richissime homme d'affaires Howard Hughes. L'établissement fut réellement détruit ce jour-là et Burton obtint le droit de filmer le dynamitage de la tour.

La malice de Burton
Tim Burton tient à sa liberté créatrice, et gare à ceux qui voulaient lui imposer leurs idées. Le réalisateur a en effet confié à plusieurs reprises que de nombreux exécutifs lui avaient fortement conseillé de jouer sur la popularité de Jack Nicholson en faisant survivre son personnage jusqu'à la fin du film. Sans doute agacé par ces directives, Burton choisit au final de faire incarner deux personnages à l'acteur... qui meurent tous les deux au cours du film !

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