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mercredi 8 janvier 2025

11.90 - MON AVIS SUR LE FILM EVASION SUR COMMANDE DE JACK SMIGHT (1968)


Vu le film Evasion sur Commande de Jack Smight (1968) avec Paul Newman Sylva Koscina Tom Bosley Andrew Duggan john Williams Charles Gray Vito Scotti Jacques Roux Werner Peters James Greggory

Harry Frigg (Paul Newman) est un soldat américain prisonnier dans sa propre armée pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est également connu pour être un roi de la cavale.

Il est tellement doué pour s'échapper de n'importe quel stalag que l'armée lui confie la tâche d'aller en Italie pour organiser une évasion d'officiers alliés.

Le film Evasion sur commande (titre original : The Secret War of Harry Frigg) de Jack Smight n’est pas exactement ce qu’on pourrait appeler un classique du cinéma hollywoodien, ni une œuvre marquante dans la carrière de Paul Newman. Sorti en 1968, ce long-métrage tente de combiner des éléments de comédie et de film de guerre, s’inscrivant dans la lignée de productions comme Les 12 Salopards ou La Grande Evasion, mais sans jamais atteindre leur intensité dramatique ni leur souffle épique.

L’intrigue repose sur un postulat simple : en 1944, plusieurs généraux américains sont faits prisonniers par l’armée italienne en Afrique du Nord. Afin de les libérer, l’armée américaine envoie Harry Frigg (Paul Newman), un simple soldat réputé pour ses talents d’évasion. L’idée est qu’il se fasse capturer volontairement pour s’infiltrer dans le stalag et organiser une tentative d’évasion collective. Ce prémisse prometteur aurait pu donner lieu à une aventure palpitante et riche en rebondissements, mais le résultat final laisse malheureusement à désirer.

Le principal problème du film réside dans son ton indécis. Jack Smight oscille constamment entre la comédie loufoque et le film d’aventure, sans jamais réussir à trouver un équilibre satisfaisant. Les situations comiques manquent souvent de mordant, tandis que les scènes d’évasion, censées apporter du suspense, semblent être traitées avec une certaine nonchalance. On peine à croire à la tension dramatique, tant l’ensemble manque de réalisme et de moyens.

Paul Newman fait de son mieux avec ce qu’on lui donne, mais son personnage de Harry Frigg, censé être un soldat un peu farfelu et maladroit, ne lui permet pas de briller comme dans ses rôles les plus emblématiques. On sent que Newman tente d’apporter un charme désinvolte à ce héros improbable, mais le scénario ne lui offre que peu de matériau pour vraiment s’exprimer. Si Steve McQueen avait été initialement envisagé pour le rôle, on peut supposer que son emploi du temps chargé l’a empêché de participer à ce projet. Cela dit, il n’est pas certain que McQueen aurait pu faire beaucoup mieux face à une intrigue aussi légère.

Les personnages secondaires, notamment les généraux emprisonnés, manquent cruellement de consistance. Ils sont présents essentiellement pour servir de faire-valoir aux péripéties de Frigg, mais on aurait aimé qu’ils soient un peu plus développés. De même, les antagonistes italiens ne sont guère plus qu’une caricature, privant le film de toute vraisemblance historique ou de subtilité dans sa représentation des forces ennemies.

La mise en scène de Jack Smight, bien que correcte, souffre d’un manque flagrant de moyens. Les décors sont peu variés et donnent l’impression d’une production à petit budget, loin de la qualité visuelle des grandes fresques de guerre de l’époque. Le rythme du film est par ailleurs assez inégal, avec plusieurs longueurs qui viennent alourdir une intrigue déjà peu captivante.

Malgré ces nombreux défauts, Evasion sur commande n’est pas totalement dépourvu de charme. Certaines scènes parviennent à être amusantes, grâce notamment au charisme naturel de Paul Newman, qui apporte une légèreté bienvenue à l’ensemble. Le film se laisse regarder comme une petite comédie décontractée, à condition de ne pas en attendre une grande œuvre cinématographique.

  Evasion sur commande de Jack Smight reste une tentative maladroite de mêler comédie et film de guerre, sans jamais réussir à se hisser au niveau des références du genre. Malgré les efforts de Paul Newman, le film souffre d’un scénario peu abouti, d’une réalisation sans ambition et d’un manque flagrant de moyens. Une curiosité sympathique, mais oubliable, qui ne marquera ni l'histoire du cinéma ni la carrière de son illustre interprète.

NOTE : 11.90

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION


10.40 - MON AVIS SUR LE FILM LES BLESSURES ASSASSINES (2000)


 Vu le film Les Blessures Assassines de Jean Pierre Denis (2000) avec Julie Parmentier Sylvie Testud Isabelle Renauld François Levanthal Dominique Labourier Jean-Gabriel Nordmann Marie Donnie

Pour le défi le film est inscrit dans sa filmo (Wikipédia) pas dans la fiche du film (même source)

Christine et Léa sont deux sœurs au passé déjà difficile et dont les rapports s'avèrent ambigus. Mme Lancelin les prend à son service en tant que bonnes. Christine voit en Mme Lancelin une figure de mère idéale malgré sa sévérité. Mais la mauvaise influence de la mère des deux jeunes sœurs est très néfaste et la situation se dégrade. Les sœurs se renferment et finissent par commettre le pire en assassinant Mme Lancelin et sa fille après 6 ans de service.

Le film Les Blessures assassines de Jean-Pierre Denis suscite un sentiment de frustration, notamment en raison de son approche narrative et thématique. S'appuyant sur un fait divers marquant du XXe siècle, à savoir le double meurtre perpétré par les sœurs Papin, le réalisateur avait à sa disposition un sujet riche et fascinant, propice à une exploration sociale, psychologique ou même historique. Malheureusement, il semble choisir une voie particulièrement restrictive et désincarnée, laissant le spectateur sur sa faim.

Le film ne parvient pas à creuser les motivations profondes de ce crime, qui restent pourtant l'élément le plus intrigant de l'affaire. Pourquoi les sœurs Papin, des domestiques apparemment dociles, ont-elles basculé dans une telle violence ? Quelles tensions sociales ou familiales ont pu jouer un rôle ? Jean-Pierre Denis fait l'impasse sur ces questions fondamentales, refusant d'apporter une véritable analyse ou une nouvelle lumière sur cette tragédie.

Au lieu de cela, le film s'attarde longuement sur la relation entre Christine et Léa, une approche qui aurait pu être intéressante si elle avait été exploitée de manière plus subtile et à bon escient. Toutefois, l’accent mis sur les scènes intimes et les moments de nudité semble souvent gratuit, n’apportant que peu de profondeur au récit principal. Plutôt que de nourrir l’intrigue, ces scènes créent une sensation de voyeurisme et finissent par parasiter le propos du film. Le choix du réalisateur de se focaliser sur cette passion amoureuse paraît d'autant plus discutable qu'il n'explore pas vraiment la complexité des sentiments entre les deux sœurs.

Malgré tout, on ne peut nier la qualité des interprétations. Sylvie Testud, dans le rôle de Christine, livre une performance intense et habitée, rendant palpable le trouble psychologique de son personnage. Julie-Marie Parmentier incarne avec justesse la fragilité et la soumission de Léa, tandis que Dominique Levanthal, dans un rôle secondaire, apporte une présence discrète mais efficace. La direction d'acteurs est l'un des rares points forts du film, conférant une certaine crédibilité à des personnages qui auraient pu paraître plats dans un autre contexte.

En revanche, sur le plan de la mise en scène, Jean-Pierre Denis adopte un style austère et contemplatif qui finit par engendrer une certaine lassitude. Le rythme lent, couplé à l'absence de révélations significatives sur l'histoire ou la psychologie des protagonistes, plonge le spectateur dans une forme d'ennui. Les choix esthétiques, bien que parfois soignés, ne parviennent pas à compenser le manque d'engagement narratif.

Les Blessures assassines déçoit par son incapacité à traiter de manière pertinente un fait divers pourtant riche en potentiel dramatique. En se concentrant de manière excessive sur la relation amoureuse des deux sœurs sans jamais approfondir les enjeux du crime, le film passe à côté de son sujet principal. Les belles performances de Sylvie Testud et Julie-Marie Parmentier ne suffisent pas à sauver l’ensemble, qui sombre dans l’ennui et l’inutile. On regrette que le réalisateur n'ait pas fait l'effort d'une véritable recherche historique ou psychologique, préférant une approche superficielle et esthétisante.

NOTE : 10.40

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

mardi 7 janvier 2025

13.90 - MON AVIS SUR LE FILM ELEVATION DE GEORGE NOFLIT (2025)


 Vu le film (sur Netflix) Elévation de George Noflit (2025) avec Anthony McKee Maddie Hasson Morena Baccarin Danny Boyd Shauna Earp Rachel Nicks Tyler Grey Kevin Hummel

Les humains ne survivent désormais que dans les hautes montagnes au-dessus de la ligne d'altitude de 2 500 mètres. En dessous, de terribles prédateurs règnent en maître et quiconque ose franchir la Ligne ne revient jamais. Pourtant, pour sauver son fils, un survivant doit s'aventurer en zone interdite.

"Élévation", un film de science-fiction signé George Noflit, nous prouve que, parfois, même une production modeste peut surpasser en intensité de nombreuses superproductions hollywoodiennes. À mi-chemin entre le film d’horreur et le thriller de survie, ce long-métrage nous offre une expérience captivante, où le suspense est distillé avec intelligence. Certes, le film ne révolutionne pas le genre, mais il possède un charme indéniable et une atmosphère bien travaillée, ce qui le rend particulièrement efficace.

Le scénario repose sur une idée simple mais redoutablement efficace : un petit groupe de scientifiques se lance dans une expédition risquée à travers une chaîne montagneuse isolée, à la recherche d’un phénomène inconnu d’origine extraterrestre. Dès le départ, l’ambiance oppressante s’installe : le cadre montagneux, à la fois majestueux et hostile, devient un personnage à part entière, contribuant largement à la tension croissante. Les décors naturels sont magnifiquement filmés, offrant des paysages grandioses tout en accentuant le sentiment de vulnérabilité des protagonistes face à l’immensité de la nature.

L’une des forces du film réside dans sa gestion du suspense. Contrairement à de nombreux films de série B où les monstres sont dévoilés trop rapidement, "Élévation" prend le temps de créer une véritable tension avant de révéler ses créatures. La menace reste longtemps invisible, se manifestant uniquement par des sons inquiétants ou des indices visuels subtils, ce qui plonge le spectateur dans une attente angoissante. Cette approche, inspirée des classiques du genre comme "Les Dents de la mer" ou "Alien", fonctionne à merveille et maintient l’attention du début à la fin.

Bien sûr, on pourrait reprocher au film de ne pas proposer de créatures véritablement innovantes. Les monstres, une fois dévoilés, ne surprennent pas vraiment par leur originalité, mais cela n’ôte rien à leur efficacité. Ils sont menaçants, bien réalisés, et surtout, ils sont utilisés avec parcimonie, ce qui évite de tomber dans l’excès et conserve une part de mystère. Ici, l’horreur ne repose pas uniquement sur l’apparence des créatures, mais surtout sur l’ambiance oppressante et les dilemmes auxquels sont confrontés les personnages.

Côté casting, Anthony McKee livre une performance remarquable. Il incarne avec justesse un leader tourmenté, partagé entre son désir de mener à bien l’expédition et la nécessité de protéger son équipe face à une menace inconnue. Son jeu, sobre et efficace, apporte une vraie crédibilité au film. Les interactions entre les membres de l’équipe sont bien écrites, et on s’attache rapidement à ces personnages, ce qui rend les moments de danger d’autant plus prenants.

La mise en scène de George Noflit est maîtrisée de bout en bout. On sent que le réalisateur a voulu privilégier l’ambiance et la tension psychologique plutôt que l’action pure. Les plans larges sur les paysages accentuent la sensation d’isolement, tandis que les scènes nocturnes, éclairées de manière minimaliste, renforcent l’atmosphère inquiétante. La bande-son, discrète mais efficace, accompagne parfaitement les moments de tension, jouant davantage sur les silences et les bruits ambiants que sur une musique envahissante.

Bien que "Élévation" ne soit pas exempt de défauts – le scénario reste assez classique, et certains rebondissements sont prévisibles –, il compense largement par son atmosphère immersive et sa capacité à tenir le spectateur en haleine. C’est un film qui aurait mérité une sortie en salles, d’autant plus lorsqu’on voit certaines productions beaucoup moins ambitieuses envahir les écrans. Avec ses paysages sublimes, son suspense bien dosé et un casting solide, "Élévation" se hisse au rang de ces petites pépites de la science-fiction, capables de captiver sans grands moyens.

NOTE : 13.90

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation : George Nolfi
  • Scénario : John Glenn, Kenny Ryan et Jacob Roman
  • Musique : H. Scott Salinas
  • Direction artistique : Sally SangHee Bae, Kevin C. Lang etScott Upshur
  • Décors : Bill Boes
  • Costumes : Aieisha Li
  • Photographie : Shelly Johnson
  • Montage : Joel Viertel
  • Production : Alex Black, Brad Fuller, John Glenn, Anthony Mackie, George Nolfi, Joel Viertel et Jeremy Kipp Walker
    • Coproduction : Jacob Roman et Kenny Ryan
  • Sociétés de production : Lyrical Media, en co-production avec Grinder Monkey et John Glenn Entertainment
  • Sociétés de distribution : Vertical (États-Unis), The Searchers (Belgique), Seven7 (France, DVD)3Prime Video (France)
  • Budget : 18 millions $

DISTRIBUTION

  • Anthony Mackie : Will
  • Morena Baccarin : Nina
  • Maddie Hasson : Katie
  • Shauna Earp : Hannah, une habitante de la ville
  • Rachel Nicks : Tara, la femme de Will
  • Danny Boyd Jr : Hunter, le fils de Will et Tara
  • Tyler Grey : Tim

5.90 - MON AVIS SUR LE FILM LE JOUR DE LA FIN DU MONDE DE JAMES GOLDSTONE (1980)


 Vu le film Le Jour de la Fin du Monde de James Goldstone (1980) avec Paul Newman William Holden Jacqueline Bisset Pat Morita Edward Albert Ernest Borgnine Veronica Hamel Red Buttons Burgess Meredith Alex Karras Valentina Cortese James Franciscus

Shelby Gilmore a fait construire un luxueux hôtel sur la petite île volcanique de Kalaleu dans le Pacifique. Il débarque pour l'inauguration en compagnie de sa collaboratrice, Kay Kirby. La direction de son hôtel a été confiée à l'ambitieux Bob Spangler, qui envisage de quitter Nikki, la filleule de Gilmore qu'il épousa par ambition, pour la belle Iolani. Pendant ce temps, Hank Anderson, qui fut autrefois l'amant de Kay et qui dirige une équipe de forage, vient de faire jaillir du pétrole. Mais Hank est inquiet par la haute teneur en soufre et les fortes pressions enregistrées dans le sous-sol de l'île. Il renoue une idylle avec Kay au moment où le volcan Monanui entre en éruption. Tandis que, sur les conseils de Spangler, la majorité des clients de l'hôtel demeure dans les lieux, Hank et Gilmore - conduits par Brian, qui connaît bien l'île - décident de rejoindre la forêt du haut plateau de l'autre côté du cratère. Le petit groupe traverse l'île alors que l'éruption anéantit l'hôtel et ses occupants...

Le titre prometteur de ce film évoque immédiatement l’excitation d’une aventure hors normes : une île paradisiaque menacée par l’explosion imminente d’un volcan. Sur le papier, tout est là pour nous plonger dans une épopée palpitante mêlant exotisme, danger et suspense. Malheureusement, dès les premières minutes, on comprend que les promesses resteront lettre morte.

La trame scénaristique est classique, presque téléphonée. On y retrouve des archétypes fatigués : le héros tourmenté mais courageux, la scientifique brillante et incomprise, le magnat avide prêt à tout pour ses intérêts, et bien sûr, les seconds rôles qui ne sont là que pour alimenter quelques dialogues insipides avant de disparaître sans laisser la moindre trace émotionnelle. Ce genre de formule a déjà été usée jusqu’à la corde dans d’autres films catastrophes des années 70 et 80, et ici, elle est servie sans aucun effort de renouvellement.

Quant au scénario, il se contente de suivre une ligne droite, dépourvue de rebondissements marquants. Les enjeux sont posés trop rapidement, sans qu’on prenne le temps de développer une quelconque tension. Il manque cette montée progressive d’adrénaline qu’on attend légitimement dans un film de ce genre. Et quand le point culminant arrive – l’explosion tant redoutée du volcan –, le rendu visuel est si pauvre qu’on peine à y croire. Les effets spéciaux, qui devraient constituer le point d’orgue d’un film catastrophe, sont ici d’une qualité télévisuelle dépassée, à peine dignes d’un téléfilm du dimanche après-midi.

Il est d’autant plus frustrant de constater que malgré la présence de noms prestigieux au casting, rien ne fonctionne véritablement. On pourrait se demander pourquoi ces acteurs, autrefois adulés, ont accepté de participer à ce naufrage cinématographique. La réponse semble assez évidente : des problèmes d’impôts à régler, une carrière à relancer ou, pire encore, une ultime tentative de retrouver une reconnaissance passée. Hélas, aucun ne parvient à insuffler un véritable souffle de vie à son personnage. Les dialogues sont plats, les interactions artificielles, et le jeu semble parfois mécanique, comme si les acteurs eux-mêmes ne croyaient pas à ce qu’ils racontaient.

Il ne reste donc rien de « paradisiaque » dans cette île fictive, si ce n’est le décor, bien trop sous-exploité pour captiver. Et puisque les effets spéciaux censés impressionner sont aussi ternes qu’un coucher de soleil grisâtre, le spectateur finit par regarder sa montre, espérant que la fin du monde – ou au moins la fin du film – arrive vite. On ne vibre jamais, on ne s’inquiète pour personne, et surtout, on ne se laisse pas emporter. Même les scènes censées être spectaculaires ne provoquent qu’un vague ennui, tant leur exécution manque de souffle.

Le comble, c’est que ce genre de film devrait au moins réussir à offrir un bon moment de divertissement basique, où l’on oublie pendant deux heures les soucis du quotidien. Or, ici, l’expérience tourne au supplice. Le seul moment de soulagement vient avec le générique de fin, lorsqu’on réalise que l’on peut enfin quitter cette île d’ennui pour retourner à une réalité plus palpitante.

On aurait presque envie de laisser les personnages là-bas, sur cette île morne, au bord d’un volcan prêt à cracher sa lave inexistante, et de ne plus y penser. À défaut d’être un bon film catastrophe, "Le Jour de la fin du Monde" restera comme un naufrage cinématographique parmi tant d’autres, sans âme, sans originalité, et surtout sans intérêt.

NOTE : 5.90

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

16.00 - MON AVIS SUR LE FILM WALLACE ET GROMIT LA PALME DE LA VENGEANCE DE NICK PARK ET MERLIN CROSSINGHAM (2025)


Vu le film (sur Netflix) Wallace et Gromit La Palme de la Vengeance de Nick ParkMerlin Crossingham (2025)

Dommage que le film ne sorte pas dans les salles , mais Netflix réussi un bon coup

Les craintes de Gromit de voir Wallace devenir trop dépendant de ses inventions se révèlent fondées lorsque Wallace invente un gnome intelligent qui commence à prendre des initiatives. Lorsqu'il s'avère qu'une vieille connaissance en quête de vengeance pourrait être derrière tout ça, Gromit doit combattre des forces obscures et sauver son maître, ou Wallace pourrait bien ne plus jamais rien inventer.

Dans "Wallace & Gromit : La Palme de la Vengeance", les maîtres de l’animation en pâte à modeler, Nick Park et son équipe chez Aardman, nous replongent avec brio dans l’univers excentrique de ce duo emblématique. Une fois de plus, Wallace, l’inventeur aussi farfelu qu’enthousiaste, et Gromit, son fidèle chien au regard stoïque mais toujours perspicace, nous embarquent dans une aventure aussi délirante qu’efficace.

Le charme du film réside avant tout dans son esthétique inimitable. L’animation en stop-motion, réalisée à la main, témoigne d’un savoir-faire artisanal remarquable. Chaque scène regorge de détails minutieux, des expressions subtiles des personnages aux décors soigneusement construits, offrant un véritable régal visuel. Il est fascinant de voir comment les créateurs parviennent à insuffler tant de vie et d’émotion à ces figurines de pâte à modeler.

Côté scénario, "La Palme de la Vengeance" reste fidèle à l’esprit des précédentes aventures de Wallace et Gromit. L’intrigue démarre sur une invention aussi absurde qu’ingénieuse : Wallace, passionné par les concours horticoles, conçoit une machine automatisée pour entretenir son jardin et remporter la prestigieuse « Palme de la Vengeance ». Mais, comme toujours avec Wallace, rien ne se passe jamais comme prévu. Lorsque Gromit est mystérieusement enlevé par une force inconnue, l’histoire prend une tournure d’enquête loufoque, mêlant suspense, humour et situations burlesques.

L’humour, très british, fait mouche à chaque instant. On retrouve cet art du décalage propre à Aardman, où les gags visuels et les clins d’œil subtils s’entremêlent à la perfection. Wallace, toujours aussi maladroit et optimiste, est source de nombreux moments comiques, tandis que Gromit, avec son visage impassible mais expressif, continue d’attirer toute la sympathie du spectateur. Le film joue habilement sur cette opposition entre l’exubérance de Wallace et la retenue de Gromit, créant une dynamique hilarante.

Les inventions loufoques, marque de fabrique de la série, sont évidemment au rendez-vous. Entre la machine à tailler les haies, qui semble sortir tout droit d’un rêve absurde, et les pièges farfelus mis en place par Wallace pour protéger ses plantes, chaque séquence regorge de créativité. Si certaines de ces créations paraissent totalement insensées, elles n’en restent pas moins efficaces dans l’univers décalé du film.

Un autre point fort de "La Palme de la Vengeance" réside dans son rythme parfaitement maîtrisé. L’action s’enchaîne sans temps mort, et malgré une intrigue simple en apparence, l’histoire sait garder le spectateur en haleine. L’enquête progresse à coups de rebondissements inattendus et de situations cocasses, rendant le film aussi captivant que drôle.

Ce qui distingue véritablement Wallace & Gromit des autres films d’animation, c’est leur capacité à rester intemporels. Bien que la technique utilisée soit résolument old school, elle conserve tout son charme et offre un rendu unique. Les personnages, eux, ne vieillissent jamais. Ils évoluent dans un monde figé dans le temps, où les technologies modernes n’ont pas leur place, mais où l’imagination n’a aucune limite. Ce mélange de tradition et de fantaisie confère au film une ambiance chaleureuse et réconfortante, à la fois nostalgique et innovante.

Enfin, il est impossible de ne pas souligner la bande-son impeccable qui accompagne chaque scène avec finesse. Les musiques, discrètes mais efficaces, ajoutent une touche supplémentaire d’élégance à l’ensemble, tandis que les bruitages renforcent le caractère humoristique des inventions et des situations.

"Wallace & Gromit : La Palme de la Vengeance" est une réussite totale. À travers une intrigue simple mais efficace, des personnages toujours aussi attachants et un humour so british, Aardman continue de prouver qu’il est le maître incontesté de l’animation en pâte à modeler. Ce film, à la fois hilarant et touchant, saura séduire aussi bien les nostalgiques des premières aventures du duo que les nouvelles générations. On ressort de cette aventure avec un large sourire, ravi de constater que, même après tant d’années, Wallace et Gromit n’ont rien perdu de leur magie.

NOTE : 16.00

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION - VOIX ORIGINALES

lundi 6 janvier 2025

14.10 - MON AVIS SUR LE FILM L'AMOUR AU PRESENT DE JOHN CROWLEY


 Vu le film L’Amour au Présence de John Crowley (2025) avec Florence Pugh Andrew Garfield Aoise Hinds Adam Janes Grace Delaney Lee Braithwaite Douglas Hodge Marama Corlett

 

Almut et Tobias voient leur vie à jamais bouleversée lorsqu'une rencontre accidentelle les réunit. Une romance profondément émouvante sur les instants qui nous changent, et ceux qui nous construisent.

Avec "L'Amour au Présent", John Crowley, le réalisateur de l'enchanteur "Brooklyn" dépasse les attentes et livre un film étonnamment original. Dès les premières minutes, il est clair que nous ne sommes pas face à une banale histoire d'amour : la chronologie est déstructurée, les événements nous sont présentés dans un ordre fragmenté, et chaque scène semble inviter le spectateur à reconstituer le puzzle émotionnel des deux protagonistes. Cette approche narrative audacieuse donne à l'ensemble une intensité rare et immersive.

Florence Pugh, dans le rôle d'Almut, livre une performance bouleversante. Son personnage, aux prises avec de graves problèmes de santé, incarne une vulnérabilité qui contraste avec sa détermination à vivre pleinement. Pugh navigue avec élégance entre douleur et espoir, offrant des moments de grâce inoubliables. Face à elle, Andrew Garfield campe Tobias, un homme dont la résilience devient peu à peu le fil conducteur du récit. Garfield, avec son jeu tout en subtilité, parvient à transmettre une palette d'émotions délicates, oscillant entre humour et profonde tristesse.

Le film, pourtant ancré dans un quotidien ordinaire, parvient à transcender la banalité des situations grâce à une mise en scène inspirée et une bande originale poignante. La photographie, avec ses tons chauds et lumineux, confère à chaque instant une poésie visuelle qui fait écho à l'émotion des personnages.

"L'Amour au Présent" n’hésite pas à mêler des instants de légèreté à des séquences d’une grande intensité dramatique. On rit, on pleure, souvent dans la même scène, tant la vie, dans toute sa complexité, y est captée avec véracité. La réalisation s'autorise également des moments de contemplation silencieuse, laissant ainsi le spectateur respirer et réfléchir, tout en éprouvant une profonde empathie pour les personnages.

L'une des scènes marquantes du film reste sans conteste la scène d'amour entre Almut et Tobias. Filmée avec une grande délicatesse, elle est à la fois sensuelle et bouleversante, exprimant tout ce que les mots ne peuvent dire. Cette scène, sublime et intense, condense à elle seule l'essence du film : la beauté de l'amour, même au cœur de l'épreuve.

Les dialogues, d'une grande finesse, participent à cette alchimie émotionnelle. Ils ne sombrent jamais dans le pathos et conservent une justesse qui rend les personnages encore plus attachants. La complicité entre Pugh et Garfield crève l'écran, leur duo apportant une force magnétique à l’ensemble.

"L'Amour au Présent" est bien plus qu'un simple film romantique. C'est une expérience sensorielle et émotionnelle qui touche au cœur et reste en mémoire longtemps après le visionnage. La résilience de Tobias face aux épreuves, la fragilité d'Almut sublimée par sa force intérieure, et la manière dont le réalisateur traite le thème de l'amour et de la perte font de ce film une œuvre magistrale.

Si un bon film est celui qui sait faire rire et pleurer avec sincérité, alors "L'Amour au Présent" est indubitablement un grand film.

NOTE : 14.10

FICHE TECHNIQUE

  • Scénario : Nick Payne
  • Musique : Bryce Dessner
  • Directeur de la photographie : Stuart Bentley
  • Montage : Justine Wright
  • Costumes : Liza Bracey
  • Distribution : A24 (États-Unis), Studiocanal (France)

DISTRIBUTION