Vu le film Waterloo de Sergueï Bondartchouk (1970) avec Rod Steiger Christopher Plummer Orson Welles Jack Hawkins Virginia McKenna Michael Wilding Ian Ogilvy Charles Borromel Philippe Forquet Sergi Zakariadze
Le film
commence par l'abdication de l'empereur Napoléon Ier en 1814, après avoir été
vaincu par les coalisés lors de la campagne de France.
Le
roi Louis XVIII monte sur le trône et la monarchie française est restaurée. L'empereur déchu est, quant à lui, exilé sur l'île
d'Elbe.
Le film
décrit ensuite son retour en France, la période des Cent-Jours puis la bataille de Waterloo en Belgique le 18 juin 1815, durant laquelle s'affrontent
les deux commandants en chef, le duc de Wellington et l'empereur Napoléon Ier
Serge Bondartchouk
signe avec Waterloo (1970) un chef-d’œuvre magistral du cinéma
historique, à la croisée de l’épopée guerrière et de la fresque picturale. Pour
un passionné de l’époque napoléonienne comme vous, ce film est une véritable
immersion dans les dernières heures du mythe impérial, offrant une
reconstitution d’une précision rare et une puissance visuelle impressionnante.
Rod
Steiger incarne un Napoléon tout en complexité, capturant avec brio l’arrogance
et la mélancolie du stratège vieillissant. Face à lui, Christopher Plummer
campe un Wellington élégant, flegmatique et implacable. Ce duel d’acteurs
renforce l’intensité dramatique du film, car leurs regards et joutes verbales
ne sont jamais éclipsés par le chaos des combats. Leur affrontement incarne à
merveille le choc des personnalités et des idéologies, reflétant le caractère
décisif de cette bataille pour l’avenir de l’Europe.
Mais le
véritable protagoniste de Waterloo, c’est sans conteste la bataille
elle-même. Bondartchouk, déjà maître en la matière avec Guerre et Paix,
déploie une mise en scène titanesque. Avec des milliers de figurants, des
cavaliers en formation serrée et des mouvements de troupes chorégraphiés comme
dans un ballet militaire, il parvient à capturer toute l’ampleur, la confusion
et la brutalité de cette journée fatidique. Les plans larges rappellent les
toiles des peintres militaires, sublimant la violence et le chaos par une
esthétique quasi-romantique. Le spectateur a l’impression de traverser un
tableau de Meissonier ou de Gros.
Ce qui
frappe également, c’est la manière dont Bondartchouk expose l’absurdité de la
guerre. L’orgueil des généraux, leurs hésitations et leur mépris pour la vie
humaine sont montrés sans fard. Sous les drapeaux et les tambours, la bataille
de Waterloo devient le théâtre d’une tragédie où les destinées individuelles
sont broyées par l’Histoire.
Certes,
ce genre de film gagne à être vu sur grand écran pour apprécier pleinement
l’immersion et la richesse des détails. Mais même en format réduit, la
puissance cinématographique reste intacte, grâce à la virtuosité de la
réalisation et au soin apporté à chaque plan. Waterloo est un véritable kif,
une œuvre où le spectaculaire ne sacrifie jamais l’intelligence. Pour les
amateurs d’histoire et de cinéma, c’est un incontournable, un rappel poignant
des grandeurs et des misères d’un moment clé de l’Histoire.
NOTE : 17.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Sergueï Bondartchouk
- Scénario : Sergueï Bondartchouk, Vittorio Bonicelli (de), Mario Soldati, Rafael Vara
- Photo : Armando Nannuzzi
- Musique : Nino Rota, Wilfred Josephs
- Production : Thomas Carlisle, Dino De Laurentiis
- Société de production : Dino De Laurentiis Cinematografica, Mosfilm
- Sociétés de distribution : Columbia Pictures (hors États-Unis), Paramount Pictures (États-Unis)
- Budget : ~ 35 000 000 $ US
- Pays de production : Union soviétique - Italie
- Rod Steiger (VF : William Sabatier) : Napoléon Ier
- Christopher Plummer (VF : Gabriel Cattand) : le duc de Wellington
- Orson Welles : le roi Louis XVIII
- Virginia McKenna (VF : Sylvie Deniau) : duchesse de Richmond
- Jack Hawkins (VF : Serge Nadaud) : général Thomas Picton
- Dan O'Herlihy (VF : Yves Massard) : Maréchal Ney
- Ivo Garrani (VF : Jean Michaud) : Maréchal Soult
- Sergo Zakariadze (VF : Henri Nassiet) : Maréchal Gebhard Blücher
- Charles Millot (VF : Lui-même) : Maréchal Grouchy
- Andrea Checchi : Sauret
- Evgueni Samoïlov : Pierre Cambronne
- Vladimir Droujnikov (VF : André Valmy) : le général Maurice Gérard
- Harijs Liepiņš : August Neidhardt von Gneisenau
- Oleg Vidov : Tomplinson
- Philippe Forquet (VF : Jean-Louis Jemma) : le général de brigade Charles de La Bédoyère
- Veronica de Laurentiis (en) (VF : Évelyn Séléna) : Magdalene Hall
- Gianni Garko (VF : Jean Lagache) : le général Antoine Drouot
- John Savident (en) (VF : Jean Martinelli) : le général baron Van Müffling
- Karl Lyepinsk (VF : Roger Rudel) : le général August Gneisenau
- Donal Donnelly (VF : Philippe Dumat) : le soldat O'Connor
- Rupert Davies (VF : Marcel Lestan) : le colonel Gordon
- Terence Alexander (VF : Yves Brainville) : le lieutenant-général Lord Uxbridge
- Willoughby Gray (VF : Raoul Curet) : William Ramsay, le chef d'escadron
- Vassili Livanov : l'officier anglais
- Charles Borromel (it) (VF : Bernard Musson) : Mulholland, un soldat du 92e régiment de fantassins
- Jeffy Wickham (en) (VF : Jean-Claude Balard) : le lieutenant-colonel Sir John Colborne
- Susan Wood (VF : Francine Lainé) : Sarah
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire