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mercredi 29 janvier 2025

17.20 - MON AVIS SUR LE FILM WATERLOO DE SERGUEI BONDARTCHOUK (1970)


Vu le film Waterloo de Sergueï Bondartchouk (1970) avec Rod Steiger Christopher Plummer Orson Welles Jack Hawkins Virginia McKenna Michael Wilding Ian Ogilvy Charles Borromel Philippe Forquet Sergi Zakariadze

Le film commence par l'abdication de l'empereur Napoléon Ier en 1814, après avoir été vaincu par les coalisés lors de la campagne de France.

Le roi Louis XVIII monte sur le trône et la monarchie française est restaurée. L'empereur déchu est, quant à lui, exilé sur l'île d'Elbe.

Le film décrit ensuite son retour en France, la période des Cent-Jours puis la bataille de Waterloo en Belgique le 18 juin 1815, durant laquelle s'affrontent les deux commandants en chef, le duc de Wellington et l'empereur Napoléon Ier

 

Serge Bondartchouk signe avec Waterloo (1970) un chef-d’œuvre magistral du cinéma historique, à la croisée de l’épopée guerrière et de la fresque picturale. Pour un passionné de l’époque napoléonienne comme vous, ce film est une véritable immersion dans les dernières heures du mythe impérial, offrant une reconstitution d’une précision rare et une puissance visuelle impressionnante.

Rod Steiger incarne un Napoléon tout en complexité, capturant avec brio l’arrogance et la mélancolie du stratège vieillissant. Face à lui, Christopher Plummer campe un Wellington élégant, flegmatique et implacable. Ce duel d’acteurs renforce l’intensité dramatique du film, car leurs regards et joutes verbales ne sont jamais éclipsés par le chaos des combats. Leur affrontement incarne à merveille le choc des personnalités et des idéologies, reflétant le caractère décisif de cette bataille pour l’avenir de l’Europe.

Mais le véritable protagoniste de Waterloo, c’est sans conteste la bataille elle-même. Bondartchouk, déjà maître en la matière avec Guerre et Paix, déploie une mise en scène titanesque. Avec des milliers de figurants, des cavaliers en formation serrée et des mouvements de troupes chorégraphiés comme dans un ballet militaire, il parvient à capturer toute l’ampleur, la confusion et la brutalité de cette journée fatidique. Les plans larges rappellent les toiles des peintres militaires, sublimant la violence et le chaos par une esthétique quasi-romantique. Le spectateur a l’impression de traverser un tableau de Meissonier ou de Gros.

Ce qui frappe également, c’est la manière dont Bondartchouk expose l’absurdité de la guerre. L’orgueil des généraux, leurs hésitations et leur mépris pour la vie humaine sont montrés sans fard. Sous les drapeaux et les tambours, la bataille de Waterloo devient le théâtre d’une tragédie où les destinées individuelles sont broyées par l’Histoire.

Certes, ce genre de film gagne à être vu sur grand écran pour apprécier pleinement l’immersion et la richesse des détails. Mais même en format réduit, la puissance cinématographique reste intacte, grâce à la virtuosité de la réalisation et au soin apporté à chaque plan. Waterloo est un véritable kif, une œuvre où le spectaculaire ne sacrifie jamais l’intelligence. Pour les amateurs d’histoire et de cinéma, c’est un incontournable, un rappel poignant des grandeurs et des misères d’un moment clé de l’Histoire.

NOTE : 17.20

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