Vu le film Brick de Philip Koch (2025) avec Matthias Schweigoffer Ruby O’Fee Murathan Muslu Salber Lee Williams Sira Anna Faal Frédérik Lau
Lorsqu'un mystérieux mur de briques entoure leur immeuble pendant la nuit, Tim et Olivia doivent s'unir à leurs voisins méfiants pour s'en sortir vivants.
un huis clos de pacotille au rabais d’une promo Aldi
Netflix, fidèle à sa nouvelle ligne éditoriale “c’est pas cher, mais c’est tout ce qu’on a”, nous livre Brick, un énième thriller claustrophobe post-apocalyptique au goût de sciure froide, censé faire frémir mais qui évoque plutôt une soirée PowerPoint sans les transitions. Dès les premières minutes, le film donne le ton : gris, impersonnel, plat comme un parking de supermarché.
Imaginez une tour berlinoise quelconque, banale, même pas laide au point d’être marquante. Du jour au lendemain, cette tour se retrouve encerclée par une sorte de mur noir, sorte de paroi “fibre de carbone tétrisoïde” (oui, visuellement ça ressemble à du plastique qui aurait fusionné avec un grille-pain IKEA). À l’intérieur, des habitants piégés : une galerie de clichés ambulants – une mère sur le fil, un ex-soldat bourru, un couple woke en crise, un jeune hacktiviste asocial, Personne n’a de véritable chair, d’humanité, ou même d’humour.
Ce qui aurait pu ressembler à un “Cube” version germanique vire rapidement au vide intersidéral. Le mur devient un prétexte scénaristique : ni menace, ni énigme, juste un mur qui est là, et qui, à mesure que l’ennui s’installe, semble surtout empêcher le film de s’échapper de sa propre platitude.
Le film cherche à infuser du mystère : guerre en approche ? Expérience sociétale ? Épuration politique ? Les protagonistes évoquent les rumeurs, échangent des théories, débattent devant la caméra comme s’ils étaient dans un mauvais débat de fin de soirée sur France Info. Mais la sauce ne prend jamais, parce que tout est mal cuisiné : la mise en scène est rigide, les dialogues sont bourrés de phrases toutes faites, et les tensions supposées s’étouffent dans une mise en scène aussi plate qu’un mur... justement.
Philip Koch, pourtant auteur de la série Tribes of Europa (déjà oubliable), se veut ici philosophe et faiseur d’allégorie, mais son mur n’a ni la froideur kafkaïenne, ni l’ambiguïté métaphysique. C’est juste une idée qu’on aurait pu trouver griffonnée au dos d’un ticket de métro, développée en scénario pendant un confinement.
Impossible de s’attacher à ces personnages, tant ils sont tous écrits comme des fonctions narratives et non comme des êtres vivants. À chaque scène, on espère qu’un nouveau meurt pour raccourcir la souffrance générale. Même leur panique semble routinière. Mention spéciale à celui censé représenter le "héros", sorte de Thomas Pesquet de centre commercial, à la crédibilité proche d’un influenceur dans un bunker.
Leurs interactions, censées nous confronter à nos instincts les plus primaires, nous ramènent plutôt à l’état de spectateur vaguement gêné devant une pièce de théâtre amateur montée à la va-vite.
Alors que l’on croit que le film va enfin prendre un virage – révélation finale ? Explosion ? Twist qui sauve l’ensemble ? – on a droit à une fin qui se veut ouverte mais ressemble surtout à un arrêt de tournage brutal faute de budget. Rien n’est résolu, tout reste flou, et l’impression persistante est : “Bon… et alors ?”
Brick se rêve en fable politique, en huis clos psychologique, en thriller de science-fiction angoissant. Il n’est rien de tout ça. Il n’est que du vide autour d’un mur, avec des gens transparents qui crient dans le néant. Un film qui veut parler de l’enfermement mais ne fait qu’enfermer le spectateur dans l’ennui.
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Bref : fuyez. Et si vraiment vous voulez un huis clos flippant, revoyez Cube, Le Trou, ou même Buried — n’importe quoi mais pas Brick.
NOTE : 6.20
DISTRIBUTION
- Matthias Schweighöfer: Tim
- Ruby O. Fee: Olivia
- Murathan Muslu: Yuri
- Salber Lee Williams: Ana
- Frederick Lau: Marvin
- Sira-Anna Faal: Lea
- Alexander Beyer: Friedman
- Axel Werner: Oswalt
- Nader Ben-Abdallah: Noah
- Josef Berousek: Anton
- Daniele Rizzo: Peter
- Daniela Galbo: Nele
- Markus Ransmayr: Markus

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