Vu le film Les Rois de la Piste de Thierry Klifa (2024) avec Fanny Ardant Nicolas Duvauchelle Mathieu Kassovitz Ben Attal Laetitia Dosch Zbeide Belhajamor Bruno Gouery Esteban Michel Vuillermoz Théo Navarro Mussy Olivier Broche
Rachel,
sorte de "Ma Dalton", a élevé ses fils Sam et Jérémie, et son
petit-fils Nathan, dans le culte de l'arnaque. De plans foireux en petits
larcins, cette sympathique famille de bras cassés court toujours après le gros
coup. Chance ou fatalité, lors d'un cambriolage, ils volent sans en
connaître sa valeur, une toile de Tamara de Lempicka. Céleste, une
détective rusée et charmeuse, et Gauthier, son fidèle acolyte, se lancent à
leur poursuite.
Les
Rois de la Piste
de Thierry Klifa s'inscrit parfaitement dans la continuité de son cinéma : un
mélange de chronique familiale et de polar sentimental, où les relations
complexes entre les personnages priment sur l'intrigue elle-même. On retrouve
ici ses thèmes de prédilection : la famille dysfonctionnelle, les secrets, et
un personnage LGBT qui reflète une certaine évolution sociétale. Cette fois, il
met en scène une bande de bras cassés attachants, emmenés par Fanny Ardant en
matriarche incontrôlable, une sorte de Mama Dalton aux accents de mère juive,
avec ses codes et ses habitudes bien ancrées.
Entourée
de ses deux fils et de son petit-fils, elle tente de maintenir un semblant
d’unité dans cette famille de pieds nickelés du crime. Sam (Kassovitz), à
double jeu entre son clan et sa compagne Céleste (Dosch), s’avère être un
personnage trouble, tiraillé entre ses engagements familiaux et une quête
d’identité plus intime. De son côté, Sarah (Duvauchelle) surprend par une
intensité inattendue, tandis que le petit-fils Nathan (Ben Attal) reste plus en
retrait, moins engageant que le reste du casting.
Le film
emprunte aux codes de la comédie burlesque à la Podalydès, avec un ton léger
qui contraste avec la noirceur latente de cette famille en perdition. Klifa
joue habilement avec les genres sans jamais totalement s’y abandonner,
préférant esquisser des portraits tendres plutôt que d’imposer un récit trop
balisé. S’il ne signe pas un grand film, il livre une œuvre sympathique, portée
par une Fanny Ardant impérieuse et un casting convaincant, où le plaisir du jeu
l’emporte sur la rigueur du scénario.
NOTE : 11.80
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Thierry Klifa
- Scénario : Benoît Graffin et Thierry Klifa
- Musique : Alex Beaupain
- Décors : Frédérique Doublet et Frédéric Granclère
- Costumes : Laure Villemer et Jürgen Doering
- Photographie : Julien Hirsch
- Son : Philippe Welsh, Thomas Gauder et Olivier Mortier
- Montage : Thomas Marchand
- Production : Mathieu Ageron, Maxime Delauney et Romain Rousseau
- Sociétés de production : Nolita Cinema
- Société de distribution : Apollo Films
- Budget : 4,5 millions d'euros
- Fanny Ardant : Rachel
- Mathieu Kassovitz : Sam
- Lætitia Dosch : Céleste
- Nicolas Duvauchelle : Jérémie / Sarah
- Ben Attal : Nathan
- Michel Vuillermoz : Gauthier
- Théo Navarro-Mussy : Rémi
- Zbeida Belhajamor : Juliette
- Sébastien Houbani : Boyer
- Olivier Broche : Le directeur du casino
- Sabine Haudepin : Paola
- Marie-Christine Orry : Mme Kominsky
- Grégoire Oestermann : M. Kominsky
- Bruno Gouery : Guy-Eric
- Estéban : Joubert-Thinville
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