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mercredi 15 janvier 2025

18.20 - MON AVIS SUR LE FILM L'ARNAQUE DE GEORGE ROY HILL (1973)


 Vu  le film L’Arnaque de George Roy Hill (1973) avec Paul Newman Robert Redford Eileen Brennan Charles Durning Robert Earl Jones Robert Shaw Charles Dierkop Dimitra Arliss Harold Gould Dana Elcar Ray Walston

Une bande de trois petits arnaqueurs dépouillent par hasard le convoyeur de fonds d'un des caids de la pègre de New York, Doyle Lonnegan. Celui-ci cherche à se venger et tue Luther, un des arnaqueurs. Avant de se faire assassiner, Luther remet à Johnny Hooker une carte de visite, celui d'un ancien grand faisandier, Henry Gondorff. Johnny se rend donc à Chicago pour rencontrer Henry. Les deux complices cherchent à monter une arnaque pour se venger de la mort de leur camarade. Ils ferrent le pigeon en trichant à une partie de poker et donnent le coup de grâce avec l'arnaque du faux bookmaker et des courses de chevaux.

L’Arnaque (“The Sting” en version originale), sorti en 1973 aux États-Unis et l’année suivante en France, est une véritable perle du cinéma. Ayant remporté 7 Oscars, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur, il s’impose comme une œuvre magistrale où l’intelligence du scénario et la virtuosité de la mise en scène se rencontrent à chaque instant.

Dès les premières minutes, on entre dans un univers fascinant, où Robert Redford incarne Hooker, un petit escroc au charme ravageur. Aidé de son complice Luther Coleman, il réalise une première arnaque délicieuse qui donne le ton au film. Cette scène initiale accroche immédiatement le spectateur et prépare le terrain à une intrigue où chaque détail compte.

L’entrée en scène de Gondorff (joué par Paul Newman), mentor de Hooker, ajoute une nouvelle dimension au récit. Le principe de manipulation atteint alors un niveau fascinant, chaque élément du plan d’arnaque étant d’une précision diabolique. Ce qui rend L’Arnaque si captivant, c’est cette habileté à jouer constamment avec les attentes du spectateur : on se demande à chaque instant quel nouveau tour de passe-passe va être révélé.

L’arnaque des coursives est l’un des moments les plus marquants du film. Son implication diabolique, où chaque participant semble connaître son rôle à la perfection, renforce la tension et la complexité du plan. Cette scène constitue un véritable modèle de mise en scène où la manipulation atteint son paroxysme.

Les personnages secondaires, qui viennent s’ajouter au fur et à mesure, sont tous remarquablement campés et contribuent à l’atmosphère unique du film. Charles Durning, dans le rôle du policier corrompu Snyder, et Eileen Brennan, en tenancière d’un bar au charisme certain, livrent des performances inoubliables, ajoutant encore plus de richesse au casting. Robert Shaw, dans le rôle du redoutable Doyle Lonnegan, livre une interprétation magistrale en méchant impitoyable, digne des meilleurs antagonistes du cinéma policier de l'époque. Il est intéressant de noter que L’Arnaque s’inscrit dans la lignée des grands films policiers des années 1970, comme Serpico de Sidney Lumet, sorti la même année.

Les costumes, créés par Edith Head, sont un autre point fort du film. Leur élégance et leur authenticité plongent le spectateur dans l’Amérique des années 1930. Ce travail remarquable valut à Edith Head son dernier Oscar, couronnant une carrière exceptionnelle.

La musique de Scott Joplin, arrangée par Marvin Hamlisch, est un autre élément emblématique de l’œuvre. Les morceaux enjoués de ragtime, à commencer par « The Entertainer », insufflent une légèreté jubilatoire à l’ensemble, contrastant avec la tension des situations. Cette bande-son, aujourd’hui encore reconnaissable entre mille, accompagne à merveille les différentes étapes de l’arnaque et contribue à faire de chaque scène un petit tableau en soi.

Parmi les moments les plus marquants, impossible de ne pas mentionner la fameuse partie de poker sur le train, où Gondorff ridiculise Lonnegan avec une subtilité et une audace incroyables. Cette scène est devenue mythique, tant pour la tension qu’elle génère que pour l’ingéniosité dont fait preuve le personnage de Newman.

La complicité entre Robert Redford et Paul Newman, qui avait déjé ébloui le public dans Butch Cassidy et le Kid, transpire à nouveau sur l’écran. Leur alchimie naturelle donne une profondeur supplémentaire à leurs personnages et contribue grandement au charme de l’ensemble.

Aujourd’hui encore, revoir L’Arnaque procure un immense plaisir. Bien que connaissant chaque scène par cœur, on continue de découvrir de nouveaux détails et d’être impressionné par la maîtrise narrative et visuelle de George Roy Hill. C’est un film où tout est logique, où chaque élément trouve sa place dans un ensemble parfaitement orchestré.

 L’Arnaque est un chef-d’œuvre intemporel, une œuvre jubilatoire qui, plus de cinquante ans après sa sortie, continue d’éblouir par son intelligence, son humour et son élégance.

NOTE ; 18.20

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