Vu le film Ma Part de Gaulois de Malik Chibane (2024) avec Adila Bendimerad Lyes Salem Abdallah Charki Adda Senani Cif-Eddine Garda Régis Lux Marwan Amesker Arthur Petitjean Ambre Munié
Destiné à un CAP Mécanique, Mourad
se retrouve finalement en cursus général grâce aux stratagèmes de sa mère.
Objectif : le bac. Dans son lycée général, séparé de ses copains du quartier,
il rencontre de nouveaux amis qui lui font découvrir la musique.
Dans le film Ma Part de Gaulois,
réalisé par Malik Chibane, on ne peut certes pas dire que les jeunes comédiens
livrent l'interprétation du siècle, mais ce n'est finalement pas si important.
Ce film déploie un charme unique en abordant la vie des banlieues sous un angle
rarement exploré avec autant de légèreté et d’espoir. Là où de nombreux films
contemporains présentent une vision sombre et parfois désespérée des cités, Ma
Part de Gaulois nous propose un regard presque nostalgique sur les années
80, une époque où régnait encore un certain vent d’optimisme.
Inspiré des souvenirs d’école
d’Adel, futur chanteur du groupe Zebda, ce récit autobiographique ne cherche
pas à dramatiser à outrance les difficultés du quotidien en banlieue. Au
contraire, il met en avant la solidarité, l’émerveillement et les espoirs d'une
jeunesse qui rêvait encore d’un avenir meilleur. La bande originale, marquée
par des tonalités des années 80, participe grandement à cette ambiance
douce-amère, apportant une touche de fraîcheur et de réalisme à l’ensemble.
Ce qui distingue ce film des
autres œuvres sur le même thème, c’est sans doute sa manière de raconter
l’histoire. L’absence de cynisme permet une immersion sincère dans le quotidien
de ces jeunes. Certes, les défauts de jeu de certains acteurs, comme Lyes Salem
et Abdallah Charki ,
sont perceptibles, mais ils sont largement compensés par la spontanéité et la
vérité qu’ils dégagent. Le scénario est porté par une narration fluide qui
alterne moments de légèreté et instants plus graves, sans jamais sombrer dans
le pathos.
La réalisation, sobre mais
efficace, laisse la place à l’émotion brute. On y retrouve cette atmosphère
typique des quartiers populaires, où les rêves individuels se heurtent souvent
aux réalités sociales. Le film n’en fait pas trop et préfère suggérer plutôt
que d’imposer un discours moraliste. Cette retenue, associée à une direction
artistique soignée, confère au film une authenticité rare.
Derrière ce tableau, c’est surtout
l’envie de montrer une jeunesse vivante et pleine d’espoir qui transparaît. Les
années 80 sont ici une période de transition, marquée par une insouciance
encore présente mais érodée par les premières difficultés économiques et
sociales. On sent, à travers les souvenirs d’Adel, une profonde tendresse pour
cette époque où tout semblait encore possible.
En conclusion, Ma Part de
Gaulois est une œuvre touchante qui, malgré ses imperfections, réussit à
captiver par son regard tendre et plein d’espoir sur la jeunesse des banlieues
dans les années 80. Le charme opère, non pas grâce à une interprétation sans
faille, mais par la sincérité et l’authenticité de son propos. Un film qui
respire la nostalgie et l’optimisme, offrant un contrepoint rafraîchissant aux
portraits souvent sombres des banlieues d’aujourd’hui.
NOTE ; 12.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Malik Chibane
- Scénario : Malik Chibane, d'après le livre Ma part de Gaulois de Magyd Cherfi
- Musique : Magyd Cherfi
- Décors : Thierry Jaulin
- Costumes : Noémie Le Tilly
- Photographie : Lubomir Bakchev et Fabrice Sébille
- Son : Frank Flies
- Montage : Cécile Perlès
- Production : Virgile Godillon et Nadia Hasnaoui
- Sociétés de production : Dellys Films
- Société de distribution : Alba Films
- Adila Bendimerad : Nacera Chakraoui, la mère
- Abdallah Charki : Mourad Chakraoui, lycéen
- Lyes Salem : Aziz Chakraoui, le père
- Cif-Eddine Garda : Mourad Chakraoui, collégien
- Marwan Amesker : Nourdine, collégien
- Adda Senani ; Nourdine
- Régis Lux : le proviseur
- Ambre Munié : Hélène
- Arthur Petitjean : Franck
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