Vu le film Identité Judiciaire de Hervé Bromberger (1951) avec Raymond Souplex Jean Debucourt Robert Berri Marthe Mercadier Nicole Cézanne Danielle Goddet Renaud Mary Dora Doll Eliane Monceau Luc Barney Colette Regis Dominique Davray
Plusieurs femmes sont assassinées
par un sadique qui les a, au préalable, endormies au curare. Aidé de son
adjoint Paulan, le commissaire Basquier enquête. Plusieurs pistes ne mènent à
rien. Enfin le coupable est découvert, il s'agit de maître Berthet, un avocat
sadique, qui après une poursuite mouvementée dans les magasins généraux, se
jette dans le vide.
Pour le défi : Scène Nocturne où l’Inspecteur Paulau (Robert
Berri) arrive au bar La Balancoire pour interroger Dora Bourbon propriétaire
d’un Bar Rue Pigalle
Il est à noter que ce film est directement à l'origine de la fameuse série
policière télévisée (1958-1972) Les Cinq Dernières Minutes avec Raymond
Souplex dans le rôle de l'inspecteur Bourrel.
Ce polar des années 50 est une
véritable plongée dans les coulisses du Quai des Orfèvres, avec une ambiance
soigneusement tissée autour de l'enquête menée par le Commissaire Basquier,
incarné par Raymond Souplex. Dès les premières minutes, on perçoit une
filiation évidente avec le personnage du Commissaire Bourrel, popularisé plus
tard dans Les Cinq Dernières Minutes. Ce film est en quelque sorte une
matrice pour la série culte, annonçant un style d’enquête rigoureux mais teinté
d’une humanité singulière.
Jean Debucourt excelle dans le
rôle du tueur, composant un personnage à la fois glaçant et fascinant. Son
interprétation ajoute une épaisseur psychologique rare pour l'époque,
renforçant l'impression d'assister à un duel intellectuel entre le criminel et
la police. Ce portrait trouble contraste avec la rigueur méthodique du
commissaire, rendant leur affrontement captivant.
Le film brille par son atmosphère,
nourrie par les décors du Paris des années 50, où les rues sombres et les
bureaux de police confinés ajoutent une tension palpable. La mise en scène de
Bromberger est efficace, privilégiant l'efficacité narrative à des effets
stylistiques inutiles, ce qui colle parfaitement à l'esprit documentaire que le
film revendique. Le spectateur est immergé dans les procédures d'investigation
de l'époque, un aspect qui séduit encore aujourd'hui les amateurs de cinéma
rétro.
Mais Identité Judiciaire ne
se résume pas à son intrigue policière. Il offre également une fenêtre sur une
époque où le cinéma français explorait des récits ancrés dans le réalisme tout
en flirtant avec les codes du film noir. Les dialogues sont percutants, souvent
empreints d’une ironie subtile qui témoigne d’un savoir-faire scénaristique
admirable.
En revanche, certains éléments
peuvent aujourd'hui paraître datés, notamment dans la représentation des
femmes, souvent réduites à des victimes ou des figures secondaires. Cela reste
cependant cohérent avec les conventions du genre à l'époque.
Identité Judiciaire est un plaisir cinéphilique pour
quiconque aime les polars classiques et l’ambiance des années 50. L'alchimie
entre Souplex et Debucourt, la richesse des détails procéduraux et l’aura du
Quai des Orfèvres en font un incontournable pour les amateurs de mystères
d’antan.
NOTE : 11.90
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Hervé Bromberger, assisté de Robert Topart
Scénario et adaptation : Jacques Rémy
Dialogue : Henri Jeanson
Découpage : Jacques Berland
Scripte-girl : Denise Gaillard
Directeur de la photographie : Jacques Mercanton
Opérateur : René Ribault, assisté de Wladimir Ivanoff et Clément
Musique : Paul Misraki (Editions musicales Impéria)
Décors : Eugène Delfau, assisté de Claude Foucher et Jacques Villet
Accessoiristes : Raymond Lemarchand, Maurice Veillard
Montage : Roger Dwyre, assisté de Françoise Javet
Découpage : Jacques Berland
Son : Paul Boistelle, assisté d'Alain Philippe et René Moreau
Maquillage : Boris de Fast
Éliane Monceau est habillée par Pierre Balmain
Photographe de plateau : Raymond Bègue
Régisseur général : Louis Théron / régisseur : André Baud
Régisseur d'extérieurs : Louis Germain
Tournage du 26 octobre 1950 au 19 janvier 1951, dans les studios de Boulogne et en extérieurs à Paris (36, quai des Orfèvres), Pigalle, au Bois de Vincennes, à Paris-Gare-de-Lyon et Aubervilliers
Société de production : Merry Films
Directeur de production : André Deroual
Secrétaire de production : Paulette Baudrillart
Producteur exécutif : Raoul Lévy
Sociétés de distribution : Astoria Films et en 16mm : Héraut Films
DISTRIBUTION
- Raymond Souplex : le commissaire Basquier
- Jean Debucourt : Maître Max Berthet, avocat
- Robert Berri : l'inspecteur Paulhan
- Marthe Mercadier : Rose Muchet, une prostituée
- Nicole Cézanne : Denise Prévost, la jeune fugueuse
- Danielle Godet : Madeleine, la secrétaire du commissaire Basquier
- Renaud Mary : Maurice Petrosino, un suspect
- Éliane Monceau : Mme de Sannois, une toxicomane
- Dora Doll : Dora Bourbon, la propriétaire d'un bar à Pigalle, victime du sadique
- Luc Barney : l'inspecteur Mauduit
- Colette Régis : Mme Prévost, la mère de la jeune disparue
- André Carnège : le directeur de la Police Judiciaire
- Raoul Marco : le docteur Martin, le médecin légiste
- René-Jean Chauffard : M. Binet, le chimiste de la P.J
- Camille Guérini : le commissaire Husson de la Mondaine
- Odette Barencey : la concierge de la P.J. chargée des fouilles corporelles
- Jo Davray : un interne de la médecine légiste
- Michel Salina : un interne de la médecine légiste
- Georges Sellier : M. Prévost le père de la jeune disparue
- Max Révol : Gégène, le voleur sous les verrous
- Charles Vissières : "Grand-père", l'expert en graphologie
- Robert Balpo : le cafetier
- André Darnay : le juge d'instruction
- Jacques Courtin : un inspecteur
- Gabriel Gobin : un ouvrier qui court après la jeune fugueuse
- Léon Larive : un client
- Dominique Davray : une prostituée qui se fait fouiller
- Jean-Paul Moulinot : l'inspecteur qui prend la déposition des Prévost
- Jean-François Calvé : le secrétaire de Maître Berthet
- Jacques Harden : un employé de l'identité judiciaire
- Pierre Ferval : le serveur qui repère la jeune fugueuse
- Géo Forster : Jean, l'employé du salon de coiffure
- Maurice Chevit : l'interne de médecine légiste qui va à la pêche
- Louis Bugette : un inspecteur qui se fait engueuler par le patron
- Jacky Blanchot : un inspecteur qui amène un prisonnier
- Pierre Réal
- Gérard Buhr
- René Le Brun
- Jean Brunel
- Richard Flagey
- Georges Montant
- Max Tréjean
- Célia Cortez
- Micheline Rolla
- Evelyne Nattier
- André Wasley
- Louis Lalanne
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