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mardi 2 septembre 2025

8.70 - MON AVIS SUR LE FILMM MAMAN COLIBRI DE JULIEN DUVIVIER (1929)


 Vu le Film Maman Colibri de Julien Duvivier (1929) avec Lya Lys Hélène Hallier Francis Lederer Maria Jacobini Jean Gérard Jean Dax   

Irène de Rysbergue n'a pas trouvé dans le mariage la tendresse souhaitée. Son mari est indifférent. Richard, son fils aîné, est un garçon renfermé. Seul le plus jeune témoigne de la gentillesse à sa mère. Irène fait la connaissance d'un ami de ses fils, Georges de Chambry, bel officier de spahis. Ils se plaisent et la passion les égare. Surprise par Richard, une scène violente éclate. Révoltée, Irène abandonne les siens et fuit avec Georges en Afrique. Peu à peu, elle s'effraie de son âge et finit par s'effacer devant une nouvelle conquête de Georges. Accueillie froidement par sa famille, elle a la consolation de connaître son petit-fils, l'enfant de Richard, auquel elle va pouvoir se consacrer. 

Ce qui frappe d’abord avec Maman Colibri, c’est qu’on y sent à la fois l’élégance discrète de Julien Duvivier – déjà là, même si encore contenue par le langage du muet – et les contraintes d’un cinéma français de la toute fin des années 20, au bord du passage au parlant. Le film est tiré d’une pièce très datée dans ses enjeux bourgeois et moraux, mais Duvivier s’en sort mieux que beaucoup de ses contemporains : la mise en scène se tient, la lisibilité des affects passe bien sans le recours systématique aux cartons, ce qui n’était pas si commun. 

Jean Dax (le baron) est sobre presque un accident heureux du casting. Le reste joue avec un jeu plus emphatique, souvent codifié par l’époque, ce qui crée un contraste d’autant plus frappant avec Dax qui semble déjà jouer « moderne ». 

Le Problème c’est la partition nouvelle d’Amaury Chabauty. Elle sabote littéralement la réception du film. Non seulement elle est anachronique, mais elle semble plaquer une lecture ironique, presque caricaturale, sur un drame qui avait besoin de nuance. Je le vois comme une lourdeur « pachydermique » à la Fantasia : ça déséquilibre le film, parfois jusqu’au ridicule. Couper le son rend presque service à Duvivier, preuve que l’image se suffisait largement à elle-même. 

Quant au happy end, c’est probablement le symptôme du cinéma muet de production bourgeoise : on apaise le spectateur, on le ramène dans le giron moral attendu, quitte à perdre en intensité tragique. Le sourire ironique que ça provoque aujourd’hui est inévitable, mais il raconte aussi le décalage entre les conventions d’hier et nos attentes modernes. 

Le film est intéressant historiquement, techniquement soigné, parfois même élégant, mais miné par une musique hors-sujet et une dramaturgie qui a mal vieilli. C’est une curiosité plus qu’une redécouverte majeure, mais une belle porte d’entrée dans un Duvivier avant La Belle Équipe et Pépé le Moko. 

NOTE : 8.70

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

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