9.50 - MON AVIS SUR LE FILM LE PANACHE DE JENNIFER DEVOLDERE (2024)

 

Vu le film Le Panache de Jennifer Devoldère (2024) avec José Garcia Aure Atika Joaquim Arseguel Tom Meusnier Claire Dumas Eva Rose Pacaud Maxime de Toledo Cédric Viera 

Colin, un adolescent bègue de 14 ans, intègre un nouveau collège. Sa rencontre avec Monsieur Devarseau, professeur de français charismatique, l'encourage à surmonter ses peurs en rejoignant un atelier de théâtre, afin de l'amener à s'ouvrir aux autres et de gagner en confiance en lui. 

Le Panache de Jennifer Devoldère est un film à la fois attachant et balisé, qui charme autant qu’il agace par sa tendance au copier-coller bienveillant. On y suit un professeur de français libre, passionné, incarné avec justesse par José Garcia, qui débarque dans un établissement scolaire traditionnel et tente d’y insuffler un vent de liberté et de poésie. Il prend sous son aile Colin, un élève bègue, l’aide à surmonter ses blocages, tout en encourageant d’autres jeunes à sortir de leurs silences.  

Très vite, on sent une structure familière : le prof qui bouscule les règles, les élèves marginalisés qui se révèlent, la hiérarchie qui s’offusque, la sanction qui tombe, et la levée des élèves en soutien – clin d’œil à peine déguisé au Cercle des Poètes Disparus.  

Le scénario semble vouloir cocher toutes les cases de la tolérance contemporaine : inclusion, diversité, lutte contre les stéréotypes, pédagogie bienveillante. Cela donne un patchwork un peu trop calculé, où chaque personnage semble incarner une case à remplir.  

Pourtant, malgré cette mécanique, le film dégage une vraie tendresse. Garcia, loin du cabotinage, insuffle au rôle une chaleur humaine contagieuse. Les jeunes acteurs, en particulier les deux garçons au cœur du récit, sonnent justes et touchants.  

Les scènes en classe, les ateliers théâtre, les moments de connivence entre le professeur et ses élèves ont quelque chose de sincère et de plaisant. Le film cherche clairement à émouvoir et y parvient par endroits, même s’il prend peu de risques.  

L’écriture manque de profondeur, certaines situations paraissent téléphonées, les dialogues explicatifs. Mais on se laisse embarquer, porté par l’énergie douce de la mise en scène et une direction d’acteurs solide.  

Ce Panache ressemble donc à un hommage appuyé au cinéma d’inspiration scolaire et à ses figures tutélaires. Il ne renouvelle rien, ne dérange jamais, mais offre une version française, sympathique et bien intentionnée, d’un modèle anglo-saxon ancré dans les mémoires.  

Un film sans surprise mais pas sans charme, qui parlera aux plus jeunes et aux nostalgiques d’un idéal pédagogique presque disparu. Il a, en somme, un petit goût de déjà-vu agréable, comme un roman que l’on relit sans surprise mais avec tendresse. 

NOTE : 9.50

FICHE TECHNIQUE

• Réalisation : Jennifer Devoldère[]
• Scénario : Cécile Sellam et Jennifer Devoldère[]
• Sociétés de production : Vertigo Productions[]
• Sociétés de distribution : SND[

DISTRIBUTION

• Joachim Arseguel : Colin
• Aure Atika : Giulia
• José Garcia : Monsieur Devarseau
• Tom Meusnier : Maxence
• Eva-Rose Pacaud : Adélaïde
• Vittoria Scognamiglio : la mère de Giulia
• Maxime de Toledo : Stéphane, le père de Colin
• Claire Dumas : Delphine Quentin
• Nicolas Roussiau : le père de Maxence
• Marie-Léa Diab : Nejma
• Neige de Maistre : Anne-Charlotte
• Cédric Vieira : Vince
• Irène Gérardin : Mme Martineau
• Louis Brogniart : Gary