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samedi 26 juillet 2025

7.90 - MON AVIS SUR LE FILM LILO ET STICH DE DEAN FLEISHER CAMP (2025)


 Vu le film Lilo et Stich de Dean Fleisher Camp (2025) avec Chris Sanders (Voix) Maia Keahola Sydney Agudong Zach Galifianakis (voix) Billy Magnusen (voix) Kaipo Dutoit Tia Carrere Courtney D.Vance Jason Scott Lee 

 

Sur le vaisseau de la Fédération galactique, le docteur Jumba Jookiba est condamné par le Grand Conseil galactique pour avoir créé une expérimentation génétique illégale baptisée expérience 6.2.6., une créature chaotique et indestructible avec des capacités d'apprentissage avancées. Après que 6.2.6 a insulté toute l’assemblée, Jumba est reconnu coupable et emprisonné, tandis que 6.2.6. est condamné à l'exil pour son comportement destructeur. Cependant, 6.2.6. s'échappe en volant un croiseur de police et en utilisant son hyperespace pour échapper à la Fédération. 

 

Le film Lilo & Stitch de Dean Fleischer Camp, adaptation live-action du classique animé de 2002, s’inscrit dans la longue série de réinterprétations que Disney multiplie pour raviver ses licences. Il s'agit ici d'une transposition quasi plan pour plan, ce qui, sur le papier, aurait pu flatter les nostalgiques. Pourtant, le résultat est inégal : le film oscille entre fidélité formelle et pauvreté artistique, entre hommage sincère et recyclage paresseux. 

L’histoire reste la même : sur une île hawaïenne, Lilo, petite fille marginale élevée par sa grande sœur Nani après la mort de leurs parents, recueille ce qu’elle croit être un chien abandonné. Il s’agit en réalité de Stitch, créature extraterrestre expérimentale, destructrice mais attendrissante, échappée de son monde. Au fil de leur relation, une "ohana" (famille, en hawaïen) se construit, où personne n’est abandonné, ni oublié. Ce message universel, plein de tendresse et d'humour, est restitué à l’identique, parfois même au mot près, ce qui donne au film une impression de redondance. 

Mais la réussite technique est inégale. Stitch reste animé, en CGI, et il faut reconnaître que son design, sa gestuelle et son intégration visuelle sont très bien exécutés. L'introduction, située dans l’espace et peuplée d’extraterrestres caricaturaux, conserve une énergie cartoonesque, qui rappelle l’inventivité de la version originale. Ce prologue, à la fois burlesque et dynamique, donne un faux espoir. Car dès que l’on bascule dans la partie "live", avec les humains, le film s’effondre esthétiquement. 

Le tournage à Hawaï aurait pu offrir des décors somptueux, mais ici, la photographie plate, les cadrages sans âme, et la direction d’acteurs approximative évoquent davantage un téléfilm fauché diffusé un lundi après-midi sur TF1 qu’un blockbuster mondial. Aucun vrai souffle cinématographique ne traverse les scènes humaines, qui sont mises en scène sans imagination ni style. Le contraste entre les séquences animées (vraiment réussies) et les scènes live est si marqué qu’on a parfois l’impression de voir deux films différents. 

La distribution n’aide guère : les enfants sont corrects, mais sans le charisme ou la justesse émotionnelle nécessaires pour porter le film. Les seconds rôles (notamment les extraterrestres sous forme humaine ou les services sociaux) sont joués sur un ton monocorde, sans le burlesque et la légèreté qui faisaient le charme du dessin animé. La musique, pourtant cruciale dans le film original (notamment les chansons d’Elvis), est ici utilisée sans conviction, comme un écho fatigué à un passé glorieux. 

Et pourtant, malgré ces nombreuses faiblesses, le film cartonne. Avec plus d’un milliard de dollars de recettes mondiales, c’est un des plus gros succès de Disney en live-action. Pourquoi ? Parce que le public visé — les enfants de moins de 10 ans — y trouve son compte. L’histoire est simple, les émotions sont lisibles, Stitch reste marrant, et le film n’essaie pas de forcer des thématiques sociétales comme cela a pu être reproché à d’autres remakes récents. En ce sens, c’est un retour à une certaine forme de conservatisme narratif : moins "woke", plus familial, ce qui en rassure certains et en déçoit d'autres. 

Les cinéphiles, eux, passeront leur chemin. Le film n’a rien à proposer de neuf, ni en termes de mise en scène, ni en termes d’émotion. Il est même moins audacieux que l’original, qui, rappelons-le, osait parler de deuil, d’adoption, de marginalité et de mal-être enfantin sans jamais tomber dans le pathos ou la mièvrerie. Le Lilo & Stitch de 2025, lui, lisse tout : les conflits sont atténués, les silences raccourcis, les maladresses gommées, comme si la copie redoutait de faire mal ou de sortir du cadre. 

Finalement, ce film est symptomatique de la stratégie actuelle de Disney : recycler les classiques à l’identique, miser sur la nostalgie, sur les enfants du moment et sur les parents ravis de reconnaître un univers familier. Ce n’est ni du cinéma d’auteur, ni du grand divertissement populaire : c’est un produit calibré, visuellement inoffensif, émotionnellement tiède, mais qui fait le job auprès du jeune public. 

Triste époque où le succès d’un film se mesure en chiffres et non en frissons. Mais pour Stitch, toujours aussi drôle et craquant, le pari est gagné : les enfants l’adorent, les parents tolèrent, et les salles se remplissent. C’est peut-être ça, le vrai pouvoir de l’ohana. 

NOTE : 7.90

FICHE TECHNIQUE

Producteurs délégués : Ryan Halprin, Tom C. Peitzman et Louie Provost
Producteur associé : Kurt Humphreys


DISTRIBUTION

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