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mardi 15 juillet 2025

5.30 - MON AVIS SUR LE FILM CENTRE TERRE 7ème CONTINENT DE KEVIN CONNOR (1976)


 Vu le film Centre Terre 7ème Continent de Kevin Connor (1976) avec Peter Cushing Doug McClure Caroline Munro Bobby Parr Anthony Verner Cy Grant Michael Crane Andee Cromarty 

(bon nos animaux sont en carton pâtes ou en côton mais c’est tellement kitsch) 

En 1898, grâce à une fabuleuse machine souterraine de leur invention surnommée la Taupe , le professeur Abner Perry et son jeune assistant David Innes sont capables, à bord de leur engin, de creuser des galeries dans la roche. Mais au cours d'une expérience, la machine excavatrice s'emballe et les entraîne à grande vitesse jusqu'au centre de la Terre. 

Bienvenue dans l’âge d’or du kitsch préhistorique, celui où les volcans crachent du coton, les dinosaures ont les articulations rigides des jouets Fisher-Price, et où Peter Cushing traverse stoïquement ce carnaval en prenant tout au sérieux – ce qui, paradoxalement, le rend encore plus savoureux. 

On est ici dans le troisième volet de la trilogie "à la Edgar Rice Burroughs" lancée par Connor après Quand les dinosaures dominaient le monde et Le Sixième Continent. Cette fois-ci, cap sous la croûte terrestre, où la logique a pris ses congés payés pour laisser place à un univers totalement décomplexé : un monde illuminé H24, où les champignons font trois mètres de haut, les fougères sont fluo et les hommes-singe à calvitie gluante cohabitent avec des autruches préhistoriques, des monstres en mousse, et des ptérodactyles... dictateurs ! 

Ce film est une ode aux effets spéciaux artisanaux. Rien ne tient vraiment debout, ni les créatures (souvent des marionnettes ou des hommes en costume) ni les maquettes, ni même le récit. Mais c’est justement cette absurdité visuelle qui fait tout son charme. Chaque apparition de monstre est un gag involontaire : du piaf géant genre Corbeau sous amphétamines, à la grenouille-souffleuse de feu, on se croirait dans une fusion improbable entre Power Rangers et Jurassic Park version papier mâché. 

Le son aussi est d'époque, avec des cris d'animaux issus de la bibliothèque audio des années 50, des musiques dramatiques plaquées à la truelle et des bruitages d’explosions dignes d’un épisode de Zorro. 

Comme souvent dans ce genre de production, les héros rencontrent des autochtones mystérieux... qui parlent parfaitement anglais. Un hasard linguistique si fabuleux qu’on se dit que le Centre de la Terre est probablement une ancienne colonie britannique. Tout cela est bien sûr expliqué par… rien du tout. Et c’est très bien comme ça. 

Peter Cushing traverse le film avec le flegme d’un professeur ayant oublié ses lunettes et tombé dans une rave party jurassique. Il est attachant, presque émouvant, de professionnalisme dans ce chaos. Sa seule présence donne au film une certaine noblesse rétro, comme s’il essayait de sauver les meubles d’un banquet qui part en vrille. 

L'autocratie animale (les ptérodactyles hypnotiseurs, sérieusement ?) pourrait faire croire à une allégorie politique. Mais c’est sans doute trop d'honneur. Le film ne vise rien, n’atteint rien, mais offre un pur plaisir de cinéma bis, presque psychédélique. C’est du serial pulp mis en Technicolor criard, sans aucune retenue, avec une narration qui fonce tout droit, peu importe les trous scénaristiques qu’elle laisse derrière. 

Centre Terre : 7ème Continent est un nanar merveilleux. Un désastre esthétique, un naufrage narratif… et pourtant un vrai régal pour les amateurs de vieux monstres en caoutchouc, de décors en carton-pâte et de cinéma d'aventure à l'ancienne. À voir entre amis, avec des pop-corns et un bon sens de l’humour. Le ridicule y est roi, mais quel panache dans le ratage ! 

Et puis, soyons honnêtes : un monde souterrain gouverné par des ptérodactyles hypnotiques, c’est quand même quelque chose. 

NOTE : 5.30

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION


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