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jeudi 3 juillet 2025

11.20 - MON AVIS SUR LE FILM THUNDERBOLTS* DE JAKE SHREIER (2025)


 Vu le film Thunderbolts de Jake Shreier (2025) avec Florence Pugh Lewis Pullman Olga Kurylenko Wyatt Russell David Harbour Wendell Pierce Sebastian Stan Julia Louis Dreyfus Laurence Fishburne 

Tombés dans un piège redoutable tendu par Valentina Allegra de Fontaine, Yelena Belova, Bucky Barnes, Red Guardian, Le Fantôme, Taskmaster et John Walker doivent participer à une mission à haut risque, qui les forcera à se confronter aux recoins les plus sombres de leur passé. Ce groupe dysfonctionnel se déchirera-t-il ou trouvera-t-il sa rédemption en s'unissant avant qu'il ne soit trop tard ? 

Une bouffée d’air sombre dans un MCU en quête d’identité 

Le Marvel Cinematic Universe, après plus d’une décennie d’hégémonie culturelle, semble traverser une phase d’incertitude et de mutations. La complexité grandissante du multivers, avec ses ramifications et ses paradoxes, peine à convaincre sur la cohérence d’ensemble, créant parfois un sentiment d’essoufflement. La Phase 5, encore en construction, laisse le public partagé entre attentes folles et désillusions. C’est dans ce contexte que Thunderbolts, sous la direction de Jake Schreier, débarque comme un outsider inattendu, apportant un ton plus rugueux, presque à contre-courant de la grandiloquence habituelle. 

Thunderbolts réunit une équipe de « seconds couteaux » : des personnages aux trajectoires cabossées, loin des super-héros flamboyants habituels. Cette formation de marginaux et anti-héros, oscillant entre la rédemption et la trahison, offre une dynamique riche et nuancée. Ce sont des lames ébréchées, comme on dit, des individus brisés ou ambivalents, que le récit va tenter de réunir, sous la houlette d’une mission délicate mais cruciale. Contrairement aux Avengers ou aux Gardiens de la Galaxie, ce groupe est moins lisse, plus âpre, et gagne en humanité par ce choix narratif. 

L’histoire débute dans un climat de tension post-conflit mondial, où le monde peine à se remettre des dégâts collatéraux causés par les batailles des héros. C’est dans cet entre-deux, incertain et fragile, que le gouvernement ou une agence mystérieuse — selon les codes Marvel — décide de former une unité d’intervention composée d’éléments instables, capables d’agir dans l’ombre. Ce cadre offre une base intéressante pour explorer des thèmes de confiance, de manipulation, et de loyauté. 

Le ton de Thunderbolts surprend par sa gravité et son côté presque intimiste, un contraste saisissant avec la débauche de moyens habituelle du MCU. On sent que Schreier, à l’instar d’un réalisateur de films d’espionnage ou de drames de gangsters, cherche à creuser les failles humaines plutôt qu’à enchaîner les séquences explosives sans pause. Il y a là un parti pris audacieux : proposer un Marvel « low-key », où l’essentiel repose sur les relations, les tensions psychologiques, et des enjeux personnels autant que collectifs. 

Les personnages sont ainsi au centre, chacun bénéficiant de son moment de lumière, de doutes et de décisions lourdes de conséquences. Cela donne un souffle de fraîcheur dans un univers souvent accaparé par des figures iconiques déjà bien établies. Le film évite de trop s’éparpiller, et parvient à maintenir un rythme efficace, même si le nombre de scènes d’action se fait plus rare qu’à l’accoutumée. Lorsque celles-ci éclatent, elles frappent fort, sans verser dans la surenchère inutile. La chorégraphie, la mise en scène et les effets spéciaux, sans être révolutionnaires, sont suffisamment bien réalisés pour convaincre. 

Thunderbolts n’a certes pas la prétention de bouleverser le MCU ou de rivaliser avec les mastodontes que seront Les 4 Fantastiques ou le prochain Avengers. Pourtant, cette modestie apparente se révèle être une force. Le film s’émancipe de la course aux records et aux explosions pour privilégier une narration plus posée, presque sombre, qui fait sens et offre un moment de respiration. Il mise sur l’anti-spectaculaire, sur des enjeux moins grandioses mais plus humains. 

Loin d’être un simple divertissement passe-partout, Thunderbolts s’inscrit dans cette veine Marvel un peu plus mature, déjà esquissée dans certains opus plus récents, qui privilégient la psychologie des personnages et des dilemmes moraux. C’est une invitation à découvrir un MCU un peu moins clinquant, mais plus dense, où les héros ne portent pas forcément de cape mais des blessures invisibles. 

En somme, Thunderbolts est une bonne surprise. Ni révolutionnaire ni incontournable, il remplit parfaitement son rôle de pont entre les phases, offrant un regard neuf sur les seconds rôles, un suspense travaillé et une réalisation soignée. Un film qui, s’il ne marque pas d’un grand coup, mérite d’être salué pour son originalité et sa cohérence dans un univers souvent jugé trop éclaté. Une réussite modeste mais bienvenue, qui fait espérer une nouvelle direction pour le MCU, plus sombre, plus mature et plus humaine. 

En attendant la Phase 6, et les promesses des 4 Fantastiques et des futurs Avengers, Thunderbolts s’affirme donc comme un jalon intrigant, un outsider sympathique qui ose briser les codes et les attentes. Une bonne pioche pour les amateurs désireux d’un Marvel différent, et une ouverture vers un futur plus nuancé dans le vaste cosmos super-héroïque. 

 NOTE : 11.20

FICHE TECHNIQUE



DISTRIBUTION

 

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