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mercredi 12 mars 2025

14.10 - MON AVIS SUR LE FILM LE GARCON SAUVAGE DE JEAN DELANNOY (1951)


 Vu le film Le Garçon Sauvage de Jean Delannoy (1951) avec Madeleine Robinson Franck Villard Pierre-Michel Beck Edmond Beauchamp Henri Viber René Génin Henri Arius Fernand Sardou Dora Doll Nicolas Amato Francined (le frère de Fernandel) Georges Douking Géo Leobeuf Albert Duvaleix

Marie, une prostituée de Marseille, rend visite, très émue, à son fils Simon qu'elle n'a pas vu depuis longtemps et dont elle a confié la garde à Gilles, un berger de la campagne provençale. Simon, âgé de 13 ans découvre les activités de sa mère et à déchanter d'autant plus qu'elle s'est amourachée de Paul, un individu douteux et pleutre que Simon se met à détester


Avant L’Enfant Sauvage de François Truffaut, il y avait Le Garçon Sauvage de Jean Delannoy, un cinéaste spécialiste du film où l’on pleure au début, au milieu et à la fin. En somme, un mélo pur jus où l’on pourrait aisément ajouter une chanson de Berthe Sylva et une boîte de Kleenex pour accompagner le visionnage.

Les films sur l’adolescence et l’enfance à cette époque sont souvent marqués par un drame social poignant. Mais ici, la particularité réside dans le fait que l’adolescent subit non seulement la misère sociale, mais aussi la violence de ses pairs et celle de sa propre mère. Simon, le protagoniste, n’est pas un enfant fragile : c’est déjà un adulte en devenir, cherchant la bagarre à tout prix – comme en témoigne la scène du marché –, et n’hésitant pas à jouer du couteau dès qu’on le provoque.

Sa mère, Marie (interprétée par Madeleine Robinson), est une jeune femme prostituée à Marseille qui entretient des relations distantes avec son fils. Elle semble plus absorbée par ses propres illusions et rêves brisés que par son rôle maternel. Simon, lui, rêve d’aventure et de mer, un idéal qui le fait s’accrocher à l’espoir d’un ailleurs meilleur. Mais Marie fréquente de mauvaises personnes, notamment Paul (Jean Vilard), un petit truand et faux-monnayeur qui n’hésite pas à leur refiler de faux billets de mille francs. Ce geste, anodin en apparence, déclenche une série de drames qui marqueront irrémédiablement le destin du garçon.

Madeleine Robinson livre ici l’une de ses meilleures performances. Entre femme fatale aux bas résilles et mère irresponsable, elle compose un personnage complexe, à la fois tragique et désespéré. Quant à Simon, il est incarné par Pierre-Michel Beck, alors âgé de 13 ans. Ce jeune acteur, que l’on retrouvera ensuite dans Le Blé en Herbe de Claude Autant-Lara et L’Âge de l’amour, ne tournera finalement que trois films avant de mettre un terme à sa carrière cinématographique. Il poursuivra des études et deviendra chef de vente, menant une vie loin des projecteurs. Aujourd’hui, il vit à Neuilly.

Le Garçon Sauvage est un très beau film, mais certainement pas celui qui redonne le moral. Un drame social à la fois brut et lyrique, où l’innocence se heurte de plein fouet à la rudesse du monde adulte.

NOTE : 14.10

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