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jeudi 24 octobre 2024

17.20 - MON AVIS SUR LE FILM DJANGI UNCHAINED DE QUENTIN TARANTINO (2013)


 
Vu le film Django Unchained de Quentin Tarantino (2013) avec Léonardo Di Caprio Christophe Waltz Jamie Foxx Quentin Tarantino Franco Nero Kerry Washington Samuel L.Jackson Walton Goggins Bruce Dern Laura Cayouette Don Johnson Jonah Hill

 Au Texas, en 1858, une file d'esclaves enchaînés avance péniblement sous la garde des frères Ace et Dicky Speck. En pleine nuit, le groupe croise le docteur King Schultz, qui voyage sur sa roulotte de dentiste ambulant (avec Fritz le cheval et une grande dent factice qui gigote au bout de son ressort sur le toit). Schultz, ignorant l'hostilité manifeste des Speck, demande aux prisonniers si l'un d'entre eux connaît les dénommés « frères Brittle » ; celui qui s'avérera être Django répond par l'affirmative. Mais lorsque Schultz insiste pour acquérir Django, Ace Speck le menace de son fusil. Schultz tue rapidement Ace, libère Django, et laisse les autres esclaves s'occuper de Dicky.

"Django Unchained" (2012) est un pur produit de l'univers cinématographique de Quentin Tarantino, où se mêlent la réécriture de l'Histoire, l'hommage aux genres cinématographiques (ici le Western Spaghetti), et les dialogues mordants. Comme à son habitude, Tarantino utilise le cinéma pour explorer des pans sombres de l'histoire humaine avec une approche à la fois irrévérencieuse et profondément stylistique. Il réinvente le récit des esclaves et des esclavagistes à travers le personnage de Django, campé par Jamie Foxx, un ancien esclave devenu chasseur de primes, déterminé à libérer sa femme.

L'un des aspects marquants du film, et ce qui fait de Tarantino un conteur d'histoires exceptionnel, c'est sa capacité à mélanger les genres et les tons. Dans "Django Unchained", il passe sans effort des longues scènes de dialogues philosophiques et moralement ambigus à des scènes de violence brute, hyper stylisée. Cette alternance entre les moments calmes, presque théâtraux, et les explosions de brutalité est devenue la marque de fabrique du réalisateur. Ici, ces deux registres – l'eau et le feu, comme tu dis – cohabitent pour créer un récit à la fois captivant et dérangeant.

Leonardo DiCaprio, dans le rôle de Calvin Candie, un propriétaire terrien cruel et dépravé, livre une performance exceptionnelle. Il parvient à incarner un personnage abject tout en gardant un certain charme, ce qui rend son rôle encore plus déstabilisant. DiCaprio sait manipuler la dynamique de domination et de pouvoir avec une nuance glaçante, en parfait contraste avec le calme inquiétant du Dr. King Schultz interprété par Christoph Waltz, qui se révèle tout aussi mémorable dans son rôle de mentor de Django. Waltz, déjà récompensé pour son rôle dans "Inglourious Basterds", trouve ici une nouvelle occasion d'exceller avec un personnage à la fois charismatique et ambigu, apportant cette touche tarantinesque d'humanité dans un monde de violence extrême.

Le film, tout en rendant hommage au Western Spaghetti, notamment à travers la présence symbolique de Franco Nero (l'original Django), transcende le genre. Tarantino s’approprie les codes pour les réinventer à sa sauce. Le western devient ici un prétexte pour aborder la question de l'esclavage et de la rétribution violente, un thème qu'il aborde avec son sens habituel de l'exagération. Les amateurs de western traditionnel pourraient être surpris, mais ceux qui connaissent le travail de Tarantino y verront un hommage autant qu'une critique subversive.

Les longs dialogues entre les protagonistes, comme ceux entre Schultz et Candie, sont l'un des points forts du film. Tarantino excelle à instaurer une tension palpable dans les échanges verbaux, rendant chaque mot aussi dangereux qu'une balle. Ces moments de calme avant la tempête sont d’autant plus puissants lorsqu’ils se terminent en scènes d’action excessivement violentes, marque de fabrique du réalisateur.

Les amateurs de Tarantino ne seront pas déçus par "Django Unchained". Comme dans ses précédents films, il prend des libertés avec l’Histoire, offrant un récit cathartique où les opprimés prennent leur revanche de manière spectaculaire. Les scènes d’action sont sanglantes et stylisées, les dialogues incisifs, et le film, dans son ensemble, est un hommage à un genre tout en étant une déclaration d’intention sur le pouvoir du cinéma de réécrire l’Histoire à sa manière.

  "Django Unchained" est une œuvre tarantinesque par excellence. Ceux qui aiment son style retrouveront tout ce qu’ils apprécient : des personnages complexes, des dialogues brillants, et une violence graphique omniprésente. Tarantino prouve, une fois de plus, qu'il est non seulement un grand réalisateur, mais aussi un conteur d'histoires hors pair, capable de transformer un genre aussi codifié que le western en un outil pour réexaminer des chapitres douloureux de l’histoire humaine

NOTE : 17.20

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