Vu le film La Tour Infernale de John Guillermin (1974) avec Steve McQueen Paul Newman Richard Chamberlain Fred Astaire William Holden Faye Dunaway Susan Blakely Jennifer Jones Robert Vaughn Robert Wagner O.J Simpson Mike Lookinland Dabney Coleman Don Gordon Norman Burton
L'architecte Douglas « Doug » Roberts revient
à San Francisco pour l'inauguration du
plus grand gratte-ciel du monde qu'il a lui-même
conçu, la « Tour de verre » (Glass Tower en VO), un
édifice d'une taille record avec près de 515 mètres de haut et 138
étages.
Au cours de l'inauguration, un court-circuit se
produit dans un local technique au 81e étage, résultant
d'un échauffement de câbles électriques non isolés et dont la cause est une
installation électrique sous-dimensionnée pour un tel bâtiment (économie
d'argent sur la construction par le promoteur, sans tenir compte des
recommandations de l'architecte).
Bientôt, un incendie se déclare dans le local technique,
au moment même où la cérémonie d'inauguration bat son plein au 135e étage
de l'immeuble. Alors que le feu se propage, détruisant tout sur son passage,
Michael O'Hallorhan, un colonel du San Francisco Fire Department,
arrive sur les lieux et organise le sauvetage des trois cents invités qui se
sont retrouvés piégés par les flammes, avec l'aide de l'architecte Doug Roberts
La Tour Infernale (1974), réalisé par John
Guillermin, est un film catastrophe emblématique, reconnu pour avoir
révolutionné ce genre cinématographique et remporté trois Oscars. L'intrigue, à
la fois dramatique et spectaculaire, se concentre sur un gratte-ciel ultra-moderne
de San Francisco, conçu pour être un chef-d’œuvre d'architecture durable, mais
dont les compromis faits sur la sécurité conduisent à une catastrophe
monumentale. Dès les premières minutes, on est plongé dans une atmosphère
tendue et angoissante, où les promesses d’urbanisme moderne s’effondrent
littéralement dans les flammes.
Le scénario joue habilement sur la dichotomie entre
progrès et négligence. La tour, symbole de l’arrogance et de l’excès des
promoteurs, devient un piège mortel lorsque l'incendie éclate à cause de
l'avidité et de l'incompétence. Le film aborde ainsi des thèmes intemporels
tels que la cupidité des promoteurs immobiliers, prêts à sacrifier la sécurité
pour maximiser les profits, et l’ironie tragique de voir un édifice fait pour
durer brûler comme un feu de paille.
Le film est porté par un casting de rêve, avec deux
géants du cinéma, Steve McQueen et Paul Newman, qui incarnent des héros
charismatiques. McQueen, dans le rôle du chef des pompiers O’Halloran, incarne
la bravoure et le professionnalisme, tandis que Newman, l’architecte Doug
Roberts, est rongé par la culpabilité en découvrant les négligences qui ont
mené au désastre. Le duo fonctionne parfaitement, avec des scènes d’action
haletantes et une tension palpable tout au long du film.
Les personnages secondaires ajoutent également une
dimension humaine à cette fresque spectaculaire. Fred Astaire, dans un rôle
inhabituel d’escroc au grand cœur, apporte une touche de légèreté et d’émotion,
tandis que William Holden et Richard Chamberlain incarnent les
"méchants" de service, des promoteurs corrompus, symboles de la
cupidité et de la fraude. Chacun de ces personnages contribue à la diversité
émotionnelle du film, rendant l’ensemble encore plus captivant.
Les effets spéciaux sont spectaculaires et révolutionnaires pour
l’époque. Le feu, rendu avec une intensité impressionnante, devient un
personnage à part entière, sa puissance destructrice laissant les spectateurs
en état de choc. Les scènes où les personnages luttent pour leur survie au
milieu des flammes sont à couper le souffle, et la mise en scène de Guillermin
est à la hauteur de la tâche, exploitant chaque moment de tension et de danger
pour maximiser l'impact visuel et émotionnel.
La Tour Infernale n'est pas seulement un grand
spectacle hollywoodien, c'est aussi un commentaire sur la responsabilité
sociale, la fragilité des grandes entreprises face à des désastres et la
résilience humaine. En dépit des décennies écoulées, ce film reste un monument
du cinéma catastrophe, inégalé dans sa capacité à mêler action, émotion et
réflexion sur la condition humaine.
NOTE : 16.40
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : John Guillermin
- Scénario : Stirling Silliphant, d'après les romans The Tower de Richard Martin Stern et The Glass Inferno de Thomas N. Scortia et Frank M. Robinson
- Décors : William J. Creber (en)
- Costumes : Paul Zastupnevich (en)
- Photographie : Fred Koenekamp, Joseph F. Biroc et Jim Freeman (non crédité)
- Montage : Carl Kress et Harold F. Kress
- Musique : John Williams
- Chanson We May Never Love Like This Again composée par Al Kasha et Joel Hirschhorn
- Production : Irwin Allen et Sidney Marshall (en)
- Sociétés de production : 20th Century Fox, Warner Bros.
- Sociétés de distribution : 20th Century Fox, Warner Bros.
- Budget : 14 millions de dollars
- Steve McQueen (VF : Jacques Thébault / Hervé Bellon) : Michael O'Hallorhan, le colonel des pompiers du 5e bataillon du San Francisco Fire Department
- Paul Newman (VF : Marcel Bozzuffi / Patrick Floersheim) : Douglas « Doug » Roberts, l'architecte du gratte-ciel
- William Holden (VF : Jean Martinelli / Bernard Woringer) : Jim Duncan, le promoteur
- Faye Dunaway (VF : Perrette Pradier / Véronique Augereau) : Susan Franklin, journaliste et fiancée de Doug Roberts
- Fred Astaire (VF : Claude Dauphin / Roger Carel) : Harlee Claiborne, un petit escroc
- Susan Blakely (VF : Béatrice Delfe / Véronique Desmadryl) : Patty Simmons, la fille de Jim Duncan
- Richard Chamberlain (VF : Dominique Paturel / Thierry Wermuth) : Roger Simmons, ingénieur électricien et époux infidèle de Patty
- Jennifer Jones (VF : Monique Mélinand / Françoise Pavy) : Lisolette Mueller, une riche veuve
- O. J. Simpson (VF : Sady Rebbot / Adrien Antoine) : Harry Jernigan, le chef de la sécurité
- Robert Vaughn (VF : Roger Rudel / Guy Chapellier) : le sénateur Gary Parker
- Robert Wagner (VF : Jean-Claude Michel / Jérôme Keen) : Dan Bigelow, le responsable des relations publiques
- Susan Flannery (VF : Marion Loran / Emmanuèle Bondeville) : Lorrie, secrétaire et maîtresse de Bigelow
- Sheila Mathews (VF : Jane Val / Nicole Evans) : Paula Ramsay, épouse du maire
- Norman Burton (VF : Jacques Deschamps / Richard Leblond) : Will Giddings, ingénieur électricien
- Jack Collins (VF : Georges Hubert / Gilles Brissac) : Robert Ramsay, le maire de San Francisco
- Don Gordon (VF : Claude Joseph / Fabien Jacquelin) : Kappy, capitaine des pompiers
- Felton Perry (VF : Serge Sauvion / Frédéric Popovic) : Scott, un pompier
- Gregory Sierra (VF : Éric Marchal) : Carlos, le barman
- Ernie F. Orsatti (VF : Lionel Tavera) : Mark Powers, pompier, collègue de Scott
- Dabney Coleman (VF : Jean Berger) : le premier chef-adjoint
- Norman Grabowski (VF : Michel Barbey / Pascal Casanova) : Flaker, l'officier de l'Aéronaval
- Ross Elliott : le second chef-adjoint
- Olan Soule (VF : Gérard Férat) : Mr. Johnson
- Carlena Gower (VF : Camille Donda) : Angela Allbright
- Mike Lookinland (VF : Jackie Berger) : Phillip Allbright
- Carol McEvoy : Mme Allbright, sourde-muette et mère de Phillip et d'Angela
- Scott Newman : le jeune pompier pris d'acrophobie
- Paul Comi (VF : Francis Lax) : Tim, un pompier
- George Wallace (VF : Georges Aubert / Jean-Michel Farcy) : Jack, l'officier-chef des pompiers
- John Crawford (VF : Roger Lumont / Thierry Murzeau) : Callahan, responsable de la maintenance électrique
- Erik L. Nelson (VF : Philippe Dumond) : Wes, agent de maintenance
- Patrick Culliton (VF : Jacques Richard) : un technicien de maintenance
- Elizabeth Rogers (VF : Paule Emanuele) : la dame dans la nacelle
- Art Balinger (VF : Albert Augier) : le speaker à l'inauguration
- William Bassett : l'agent de location
- Harry Hickox (VF : Georges Hubert / Jean-François Vlérick) : l'homme visitant l'appartement
- William Traylor : Bill Harton, agent de la sécurité, collègue de Harry (non crédité)
- Maureen McGovern : elle-même, la chanteuse à l'inauguration (We May Never Love Like This Again) (non créditée)
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