Avis sur le film Le Comte de Monte Cristo de Alexandre de la Patellière et Mathieu Delaporte (2024) avec Pierre Niney Bastien Bouillon Julien de Saint Jean Anais Demoustier Anamaria Vartolomei Laurent Laffitte Piefrancesco Favino Patrick Mille Vassili Schneider Julie de Bona Adèle Symphal Stéphane Varupenne Bernard Blancan
En 1815, lors d'un voyage en mer Méditerranée, Edmond Dantès sauve contre les ordres de son
capitaine, Danglars, une naufragée nommée Angèle. Cette dernière est porteuse d'une
lettre de Napoléon que Danglars saisit.
Arrivé
à Marseille,
Danglars se plaint du comportement de Dantès auprès de l'armateur Morrel qui
renvoie Danglars pour avoir manqué à son devoir de sauver les naufragés et
nomme Edmond à sa place. Le futur capitaine se rend ensuite au château des
Morcerf, où son père travaille comme majordome, famille dont il est devenu le
pupille. Il y retrouve d'abord Mercédès de Morcerf, avec qui il entretient une
relation amoureuse, et que le nouveau statut social qui accompagne sa promotion
lui permet de demander en mariage. Il annonce l'évènement à son ami Fernand de
Morcerf, le cousin de Mercédès, qu'il souhaite prendre pour témoin. Il ignore
que Fernand avait également l'intention d'épouser Mercédès.
Le film
Le Comte de Monte Cristo (2024), avec Pierre Niney en Edmond Dantès, est
un triomphe qui réinvente avec modernité le mythe de la vengeance, transformant
l’aventurier d’Alexandre Dumas en une figure quasi super-héroïque pour notre
époque. Le public, en quête de héros classiques, a vu en Dantès une icône
intemporelle, et le film lui rend hommage avec une mise en scène audacieuse et
des moyens à la hauteur de l’un des plus grands romans d’aventure français. Ce
voyage à travers la France, des paysages ensoleillés de Provence jusqu’aux rues
élégantes de Paris, magnifie le décor, tandis que les costumes et le
maquillage, notamment celui de Pierre Niney, montrent un travail méticuleux.
Même
Niney, même sous les diverses identités adoptées par Dantès, reste aisément
reconnaissable ; cet effet rappelle d’ailleurs le syndrome "Clark
Kent", où une simple paire de lunettes transforme un personnage sans duper
personne. Mais le jeu intense et subtil de Niney transcende ces détails,
rendant crédible chaque mue de Dantès, et son charisme éclatant porte le film,
éclipsant ses partenaires, même s’il partage une excellente dynamique avec
Laurent Lafitte.
Les
réalisateurs, en modernisant certains aspects de l’intrigue et en prenant
quelques libertés, font preuve de créativité sans trahir l’essence de
l’histoire. L’œuvre respecte l’esprit du roman tout en lui donnant une
fraîcheur nouvelle. La durée du film, près de trois heures, passe sans accroc,
tant le rythme est maîtrisé et les séquences d’action bien dosées. Cependant,
si le grand public a apprécié l’esthétique soignée et presque épurée du film, on
peut regretter une réalisation peut-être trop « propre », où les affrontements
perdent en brutalité.
L’influence
de la Comédie-Française, avec les prestations de Niney et Lafitte, se ressent
subtilement dans le jeu et les dialogues, enrichissant la profondeur
psychologique des personnages., ce Monte Cristo s’inscrit dans la lignée
des grandes fresques d’aventure, rappelant l’âge d’or du cinéma de cape et
d’épée tout en touchant une génération avide de récits épiques. C’est un film
qui, en renouant avec un genre moins exploré aujourd’hui, marque durablement le
paysage cinématographique.
La
performance de Pierre Niney dans Le Comte de Monte Cristo (2024) est
l'un des atouts majeurs du film. Avec une intensité rare, il incarne Edmond
Dantès, un personnage complexe, mû par la vengeance et la quête de justice.
Niney réussit à incarner chaque étape de l'évolution de Dantès avec une
précision impressionnante : du jeune marin naïf et amoureux, trahi et
injustement emprisonné, au comte calculateur et vengeur, il propose une
interprétation qui capte l’essence et la dualité du héros.
Son jeu
est nuancé, chaque regard et chaque silence traduisant la profondeur de sa
souffrance et la froideur de sa détermination. Même sous divers déguisements,
il conserve cette intensité caractéristique, et son travail sur la voix, le
langage corporel et les expressions faciales rend crédible chaque facette du
personnage. Le maquillage et les changements de costumes, bien que
reconnaissables, n’altèrent en rien sa capacité à faire croire à chaque
transformation d’Edmond Dantès.
Niney
apporte à Dantès une vulnérabilité sous-jacente qui humanise cet homme prêt à
tout pour assouvir sa vengeance. Cette profondeur émotionnelle confère au
personnage une modernité qui le rend encore plus captivant pour les spectateurs
d’aujourd’hui. En somme, Niney réussit à s’approprier le rôle, livrant une
performance mémorable qui marque durablement cette adaptation du classique de
Dumas.
Julien
de Saint Jean propose lui une
interprétation marquante qui complète parfaitement celle de Pierre Niney. Bien
que dans un rôle secondaire, il parvient à se démarquer par une intensité qui
enrichit chaque scène où il apparaît. Avec un jeu à la fois subtil et précis,
De Saint Jean incarne un personnage complexe et nuancé, apportant profondeur et
humanité à ses interactions avec le héros.
Son
approche du rôle est mesurée, et il sait jouer sur les silences et les regards
pour communiquer des émotions variées, allant de la loyauté à la tension, voire
à la suspicion. Sa présence ajoute une dimension psychologique aux intrigues,
et son talent pour équilibrer discrétion et intensité renforce l’impact
dramatique du film.
NOTE : 15.50
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte
- Scénario : Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, d'après Le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas
- Musique : Jérôme Rebotier
- Direction artistique : Patrick Schmitt
- Décors : Stéphane Taillasson
- Costumes : Thierry Delettre
- Photographie : Nicolas Bolduc
- Son : David Rit
- Montage : Célia Lafitedupont
- Supervision musicale : Pierre-Marie Dru
- Production : Dimitri Rassam
- Sociétés de production : Chapter 2 et Pathé Films, en coproduction avec Fargo Films et M6 Films
- Sociétés de distribution : Pathé Distribution (France) ; Alternative Films (Belgique), Pathé Films AG (Suisse romande), Sphère Films (Québec)
- Budget : 42,9 millions d'euros
- Pierre Niney : Edmond Dantès dit « le Comte de Monte-Cristo » / Lord Halifax
- Bastien Bouillon : Fernand de Morcerf, officier, comte
- Anaïs Demoustier : Mercédès de Morcerf, cousine de Fernand
- Anamaria Vartolomei : Haydée, protégée d'Edmond
- Laurent Lafitte : Gérard de Villefort, procureur du roi à Marseille
- Pierfrancesco Favino : l'Abbé Faria, prisonnier au château d'If
- Patrick Mille : le Baron Danglars, marchand et ex-marin
- Vassili Schneider : Albert de Morcerf, fils de Fernand et de Mercédès
- Julien de Saint Jean : André de Villefort, fils bâtard de Gérard et de Victoria / Prince Andrea Cavalcanti
- Julie de Bona : Victoria Danglars, épouse du Baron et maîtresse de Gérard
- Adèle Simphal : Angèle, sœur de Gérard
- Stéphane Varupenne : Gaspard Caderousse, marin
- Bruno Raffaelli : l'armateur Morrel, grand-père de Maximilien
- Marie Narbonne : Eugénie Danglars, fille du baron Danglars
- Abdé Maziane : Jacopo, le valet d'Edmond
- Graziella Delerm : Mme de Morcerf
- Xavier de Guillebon : M. de Morcerf
- Clémentine Baert : Mme de Villefort
- Florence Muller : Mme Herrera
- Françoise Gazio : Yvonne
- Axel Baille : le serviteur du baron Danglars
- Lily Dupont : Suzanne, l'amie d'Eugénie
- Olivier Le Montagner : le gardien du château d'If
- Jérémie Covillault : Antoine, le gardien de prison
- Bernard Blancan : Louis Dantès, père d'Edmond
- Oscar Lesage : Maximilien Morrel, petit-fils de l'armateur
- Serge Bagdassarian : un juge
- Jean-Louis Tribes : le curé
- Laurent Dassault : un convive du repas chez les Morcer
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