Vu le film La Gueule de l’Autre de Pierre Tchernia (1979) avec Michel Serrault Jean Poiret Georges Geret Michel Blanc Lila Fayol Curd Jurgens Andréa Parisy Bernadette Lafont Jacques Legras Catherine Lachens Roger Carel Dominique Lavanant Pierre Douglas
Martial Perrin, un homme politique
important, est terrorisé à l'annonce de l'évasion de Krauss, un redoutable
tueur décidé à se venger de ceux qui l'ont fait condamner. Dans les heures qui
suivent, plusieurs personnalités sont abattues. Perrin, qui fait partie des
cibles potentielles, décide de se cacher. Jean-Louis Constant, son fidèle
conseiller, fait alors appel à Gilbert Brossard, comédien raté qui est le
cousin et sosie de Perrin.
"La Gueule de l'Autre"
(1979), réalisé par Pierre Tchernia, est une comédie satirique dans la veine de
ce que l’on appelait parfois la "comédie franchouillarde", un style
décomplexé, ancré dans l’humour populaire français. Le film met en scène Michel
Serrault dans un double rôle délirant, incarnant à la fois un politicien de
droite, Martial Perrin, et son sosie, un individu marginal. Aux côtés de
Serrault, Jean Poiret, son complice de longue date, complète ce duo comique qui
a fait ses preuves au théâtre et au cinéma.
Le film se déroule dans une ambiance
absurde, où l’on se moque allègrement des travers de la société politique et de
ses figures ridicules. Perrin, candidat à l’élection présidentielle, voit sa
campagne perturbée par l’évasion d’un truand, qu’il veut neutraliser. Cela
donne lieu à une série de quiproquos et de situations cocasses, orchestrées par
un Tchernia qui, en bon connaisseur du divertissement, privilégie l’humour et
la légèreté à la subtilité.
Michel Serrault est sans conteste l’âme
de ce film, livrant deux performances contrastées mais tout aussi excentriques.
D’un côté, il incarne un politicien manipulateur, caricature d’un certain type
de figure autoritaire, et de l’autre, un homme simple, presque naïf, qui se
retrouve plongé dans une intrigue qui le dépasse. Ses mimiques, son sens du
timing et son jeu de transformation font de chaque scène où il apparaît un
moment de pur plaisir comique. Serrault maîtrise ces deux rôles avec une
aisance et un talent qui rappellent à quel point il était un acteur caméléon.
Jean Poiret, fidèle acolyte, apporte
son style inimitable, fait d’ironie et de détachement, et soutient parfaitement
son partenaire de jeu. Le duo qu’ils forment, cimenté par des années de
collaboration, fonctionne à merveille et donne une dynamique pétillante à ce
film. Les seconds rôles sont tout aussi réjouissants, avec des apparitions
d’autres figures du cinéma français de l’époque, qui apportent leur propre
touche de fantaisie.
La réalisation de Tchernia, sans être
particulièrement audacieuse, reste efficace. On sent son amour pour le cinéma
et son envie de divertir, dans un esprit proche de ses autres comédies où l’on
ne se prenait pas au sérieux. L’essentiel est que l’on rit, que l’on se moque
des puissants, sans arrière-pensée, et que l’on se laisse emporter par ce
délire bon enfant.
Sans être un chef-d’œuvre, "La
Gueule de l'Autre" réussit dans son ambition première : faire rire avec un
humour potache, des personnages hauts en couleur, et une satire légère de la
politique. C’est un film qui s'inscrit parfaitement dans son époque, où le
plaisir de l’instantanéité et du jeu prime avant tout.
NOTE : 13.40
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Pierre Tchernia
- Scénario : Jean Poiret
- Directeur de la photographie : René Mathelin
- Décors : Willy Holt
- Costumes : Corinne Jorry
- Assistants réalisateurs : Tony Aboyantz, Emmanuel Fonlladosa
- Directeur de production : Georges Valon
- Musique : Claude Bolling
- Producteur : Jean Poiret
- Sociétés de production :
- Société de distribution : AMLF
- Studios : Paris-Studios-Cinéma (Studios de Billancourt)
- Michel Serrault : Martial Perrin, Président des Conservateurs Indépendants Progressistes / Gilbert Brossard, comédien raté
- Andréa Parisy : Marie-Hélène Perrin, l'épouse de Martial Perrin
- Jean Poiret : Jean-Louis Constant, le conseiller de Martial Perrin
- Bernadette Lafont : Gisèle Brossard, l'épouse de Gilbert Brossard
- Curd Jürgens : Wilfrid, ancien terroriste à Djibouti
- Roger Carel : Roland Favereau, Secrétaire Général de l'Union des Centres
- Georges Géret : le commissaire Javert… petit-fils du commissaire Javert
- Catherine Lachens : Florence, amoureuse de Martial Perrin, pas discrète du tout lors du dîner
- Dominique Lavanant : la femme désabusée de la chambre d'hôtel, prise pour une prostituée
- Francis Lax : le commissaire au poste de police
- Jacques Legras : Hervé Bidart
- Clément Michu : Boireau
- Hans Meyer : Richard Krauss, le tueur
- Bernard Lavalette : Monsieur le Comte de Chalosse, voisin du dessous des Perrin
- Marco Perrin : Raoul Garrivier, le rival de Martial Perrin à la tête du parti
- Pierre Douglas : l'animateur de l'émission Face à face
- Paulette Dubost : Madame Chalebouis
- Dorothée : la speakerine à la télévision
- Lily Fayol : la mère de Gisèle Brossard, et belle-mère de Gilbert.
- Robert Destain : Marcel Berthomier
- Michel Fortin
- Germaine Delbat : madame Perrin mère
- Jerry Di Giacomo
- Robert Rollis : l'ingénieur du son peu doué au meeting du parti
- Maurice Travail : Jean-Luc Ferrari
- Michel Blanc : Taboureau, l'inspecteur adjoint du commissaire Javert
- Rose Thiéry : Thérèse
- Patrick Poivre d'Arvor : lui-même à la télévision lors du Journal
- Peter Semler
- Marcelle Ranson-Hervé : Madame la Ministre au repas
- Stéphane Paoli : lui-même, journaliste d'Europe 1, présentant les flash d'infos chaque heure à la radio
- Odile Mallet : madame de la Tournerie
- Jean-Marie Ory
- Claude Legros : le chef du service d'ordre
- François Lalande : Michel Bertheau
- Jacqueline Jehanneuf : Emma Sardieu
- Gérard Loussine : le technicien de casting de l'émission Les apôtres qui se déroule en même temps que l'émission Face à face
- Gabriel Cattand (non crédité)
- Albert Augier : l'inspecteur principal en tenue civile ramassant les prostituées à l'Hôtel Moderne (non crédité)
- Jean Le Mouël : l'acteur sans costume (non crédité)
- Colette Brosset: la débutante qui apprend le tango (pour mémoire Colette Brosset est non seulement actrice mais aussi chorégraphe) (non créditée)
- Jacques Deschamps : la voix du studio TV (non crédité)
- Pierre Tchernia : le commentateur au défilé / la voix du réalisateur TV / voix du narrateur (non crédité)
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