Pages

mercredi 18 septembre 2024

7.30 - MON AVIS SUR LE FILM LES CHAMBRES ROUGES DE PASCAL PLANTE (2023)

 


Vu le film Les Chambres Rouges de Pascal Plante (2023) avec Juliette Gariépy Laurie Babin Elizabeth Locas Maxwell McCabe Lokos Natalie Tannous Pierre Chagnon Guy Thauvette

Kelly-Anne se réveille chaque matin aux portes du palais de justice pour s'assurer une place au procès hyper-médiatisé de Ludovic Chevalier, un tueur en série par lequel elle est obsédée. Motivée par des fantasmes de plus en plus morbides, elle tentera par tous les moyens de mettre la main sur l'ultime pièce du puzzle : la vidéo manquante du meurtre d'une adolescente de 13 ans qui porte une inquiétante ressemblance avec elle.

Les Chambres Rouges, un thriller canadien de Pascal Plante, tente de s'attaquer à des thèmes complexes tels que la fascination morbide pour les criminels et le voyeurisme malsain, mais échoue à capter l'attention en raison de sa réalisation confuse et d'une narration souvent trop bavarde. Le film suit Kelly-Anne (Juliette Gariépy), une jeune femme obsédée par le procès d'un tueur en série, Ludovic Chevalier, dont les crimes sont diffusés sur le Dark web. Cependant, l'intrigue peine à établir une véritable connexion émotionnelle avec le spectateur, malgré une prémisse intrigante.

Dès les premières scènes, on est frappé par un montage parfois désordonné qui altère la fluidité du récit. Les scènes de procès, censées être le cœur du film, manquent de clarté. Plutôt que de plonger dans les enjeux judiciaires ou psychologiques de l'affaire, le film se perd dans des dialogues souvent insignifiants et une mise en scène qui ne parvient pas à créer de tension. Contrairement à des films comme Anatomie d'une chute, qui brillent par la précision des débats et la profondeur des échanges, Les Chambres Rouges s'enlise dans des discussions superficielles qui alourdissent le rythme sans enrichir le propos.

La réalisation, malheureusement, manque de subtilité. Plante semble vouloir explorer la complexité des émotions de son héroïne, Kelly-Anne, mais son portrait reste flou. Son obsession pour le criminel n'est jamais totalement justifiée ni approfondie, ce qui laisse le spectateur dans l'incompréhension face à ses motivations. Est-elle amoureuse ? Cherche-t-elle à comprendre le mal ? Le film ne prend pas vraiment le temps de répondre à ces questions, préférant s'attarder sur des scènes parfois redondantes et sans véritable enjeu narratif.

De plus, le film souffre d'un problème de ton. Il oscille constamment entre un thriller psychologique et un drame de salle d’audience sans jamais trouver son équilibre. Là où Anatomie d'une chute utilise les scènes de procès pour construire une tension palpable et explorer des dynamiques humaines profondes, Les Chambres Rouges échoue à générer un véritable suspense. La lenteur du rythme accentue encore ce sentiment de déconnexion.

Visuellement, le film manque également d'inspiration. Les décors et la photographie sont plutôt ternes, ce qui pourrait coller à l’atmosphère froide et clinique du récit, mais le résultat est surtout monotone. L'absence de contrastes visuels ou de moments de respiration rend le film encore plus pesant, et empêche l’installation d'une ambiance immersive.

Cependant, tout n’est pas à jeter. Juliette Gariépy incarne Kelly-Anne avec une certaine intensité, et on ressent son désarroi face à son obsession malsaine. Malheureusement, son jeu est souvent freiné par la platitude des dialogues et la direction limitée de ses émotions. On aurait aimé que le scénario creuse davantage les méandres de son esprit, explorant les ressorts psychologiques qui la lient à ce criminel au lieu de simplement survoler le sujet.

NOTE : 7.30

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire