12.20 - MON AVIS SUR LE FILM THE SUNCHASER DE MICHAEL CIMINO (1996)

 Vu le film The Sunchaser de Michael Cimino (1996) avec Woody Harrelson Jon Seda Alexandra Tydings Lawrence Pressman Michael O’Neill Richard Bauer Andrea Roth Talisa Soto Bob Minor

Brandon « Blue » Monroe est un jeune métis indien de 16 ans atteint d'un cancer. Il prend en otage le docteur Reynolds, cancérologue de Los Angeles et entame un périple désespéré qui le conduit sur la terre de ses ancêtres. Il pense que sa guérison viendra de sa rencontre avec un sorcier navajo et de la découverte d'un lac sacré.

The Sunchaser (1996), dernier film de Michael Cimino, est un thriller intense et chargé en émotions qui, tout en s'inscrivant dans la lignée des précédents travaux du réalisateur, propose une réflexion introspective sur la quête de rédemption et la confrontation à la mort. Cimino, connu pour ses films puissants comme The Deer Hunter ou Heaven's Gate, revient ici avec un récit qui mêle violence, désespoir et spiritualité.

L'intrigue suit le Dr. Michael Reynolds (interprété par Woody Harrelson), un oncologue brillant mais déconnecté des réalités humaines, qui se retrouve pris en otage par Blue (Jon Seda), un jeune prisonnier amérindien gravement malade atteint d'un cancer en phase terminale. Blue sait qu'il n'a plus rien à perdre, et dans un acte désespéré, il force Reynolds à l'accompagner dans une cavale à travers le désert, à la recherche d'un lieu sacré où il espère trouver une guérison spirituelle.

Cimino excelle à instaurer une tension palpable dès le début du film. Le face-à-face entre Reynolds et Blue est explosif, nourri par un climat de méfiance, de violence latente et d’incompréhension culturelle. L'absence d'empathie ou d'amitié immédiate entre les deux personnages, qui semble initialement sceller leur relation, fait place à une évolution subtile mais marquée. La dynamique entre le docteur et le prisonnier devient une lutte entre deux hommes que tout oppose : l'un représentant la science, la rationalité, et un certain cynisme face à la vie ; l'autre, incarnant un ultime espoir spirituel, la survie et la quête de sens face à une mort imminente.

La tension ne faiblit jamais, et la cavale prend des allures de road movie existentiel, où les paysages désertiques et les montagnes arides deviennent le miroir des tourments intérieurs des deux protagonistes. Cimino, fidèle à son style, utilise le cadre naturel pour accentuer la solitude et la vulnérabilité de ses personnages, tout en insufflant une poésie visuelle qui vient contrebalancer la violence omniprésente.

Woody Harrelson livre une performance intense, campant un homme froid et arrogant, peu à peu confronté à ses propres failles, tandis que Jon Seda incarne Blue avec une énergie désespérée et émouvante, prêt à tout pour tenter de se réapproprier un semblant de contrôle sur sa vie.

La force du film réside dans la manière dont Cimino explore des thèmes profonds : la rédemption, la mort, la confrontation des croyances culturelles, et la quête de sens face à l’inéluctable. The Sunchaser est loin d’offrir des réponses faciles, et il ne cherche pas à résoudre le conflit entre la rationalité scientifique et la spiritualité. Au contraire, il laisse ces questions ouvertes, ajoutant à la tension psychologique du récit.

Cependant, The Sunchaser n'a pas rencontré un grand succès critique ou commercial à sa sortie, ce qui peut s'expliquer par la nature même du film, exigeant et inconfortable, à l’image du parcours de son réalisateur. Mais pour ceux qui apprécient le cinéma de Cimino, ce thriller reste une œuvre marquante, où la violence et la tension servent de toile de fond à une réflexion plus vaste sur la condition humaine.

NOTE : 12.20

FICHE TECHNIQUE

• Réalisation : Michael Cimino
• Scénario : Charles Leavitt
• Décors : Victoria Paul
• Costumes : Christine Peters
• Photographie : Douglas Milsome
• Montage : Joe D'Augustine
• Musique : Maurice Jarre
• Production : Michael Cimino, Judy Goldstein, Arnon Milchan, Larry Spiegel et Joseph S. Vecchio

Producteurs délégués : Joseph M. Caracciolo et Michael G. Nathanson

• Sociétés de production : Appledown Films Inc., Joseph S. Vecchio Entertainment, Monarchy Enterprises B.V., Regency Enterprises, Vecchia
• Société de distribution : Warner Bros. (États-Unis, France)
• Budget : 31 millions de dollars

DISTRIBUTION

• Woody Harrelson (VF : Philippe Vincent) : D^r. Michael Reynolds
• Jon Seda (VF : Lionel Melet) : Brandon « Blue » Monroe
• Alexandra Tydings (VF : Marine Jolivet) et (VF : Barbara Kelsch) (une scène uniquement) : Victoria Reynolds
• Matt Mulhern (VF : William Coryn) : D^r Chip Byrnes
• Lawrence Pressman (VF : Gilbert Levy) : agent Collier
• Michael O'Neill (VF : Georges Caudron) : agent Moreland
• Richard Bauer (VF : Yves Barsacq) : D^r Bradford
• Andrea Roth : l'infirmière en chef
• Talisa Soto (VF : Maïté Monceau) : Navajo Woman
• Bob Minor (VF : Jean-Jacques Nervest) : l'officier Lynch
• Anne Bancroft : D^r Renata Baumbauer
• Brooke Ashley : Calantha Reynolds
• Kirsten Getchell (VF : Maïté Monceau) : Sally Byrnes
• Carmen Dell'Orefice : Arabella
• Victor Aaron : Webster Skyhorse
• Christopher Masterson (VF : Mathias Kozlowski) : Jimmy Reynolds
• Antwon Tanner (VF : José-Philippe Dalmat) : Smokes
• Harry Carey Jr. : Cashier
• Linda M. Duenas : la pulpeuse serveuse mexicaine
• Brett Harrelson : le jeune officier de la patrouille autoroutière
• Robert Downey Sr. : les voix aux téléphones