Vu le film Evasion sur Commande de Jack Smight (1968) avec Paul Newman Sylva Koscina Tom Bosley Andrew Duggan john Williams Charles Gray Vito Scotti Jacques Roux Werner Peters James Greggory
Harry
Frigg (Paul Newman) est un soldat américain prisonnier dans sa propre armée pendant
la Seconde Guerre mondiale. Il est également connu pour
être un roi de la cavale.
Il est
tellement doué pour s'échapper de n'importe quel stalag que l'armée lui confie la tâche
d'aller en Italie pour organiser une évasion d'officiers alliés.
Le film
Evasion sur commande (titre original : The Secret War of Harry Frigg)
de Jack Smight n’est pas exactement ce qu’on pourrait appeler un classique du
cinéma hollywoodien, ni une œuvre marquante dans la carrière de Paul Newman.
Sorti en 1968, ce long-métrage tente de combiner des éléments de comédie et de
film de guerre, s’inscrivant dans la lignée de productions comme Les 12
Salopards ou La Grande Evasion, mais sans jamais atteindre leur
intensité dramatique ni leur souffle épique.
L’intrigue
repose sur un postulat simple : en 1944, plusieurs généraux américains sont
faits prisonniers par l’armée italienne en Afrique du Nord. Afin de les
libérer, l’armée américaine envoie Harry Frigg (Paul Newman), un simple soldat
réputé pour ses talents d’évasion. L’idée est qu’il se fasse capturer
volontairement pour s’infiltrer dans le stalag et organiser une tentative
d’évasion collective. Ce prémisse prometteur aurait pu donner lieu à une
aventure palpitante et riche en rebondissements, mais le résultat final laisse
malheureusement à désirer.
Le
principal problème du film réside dans son ton indécis. Jack Smight oscille
constamment entre la comédie loufoque et le film d’aventure, sans jamais
réussir à trouver un équilibre satisfaisant. Les situations comiques manquent
souvent de mordant, tandis que les scènes d’évasion, censées apporter du
suspense, semblent être traitées avec une certaine nonchalance. On peine à
croire à la tension dramatique, tant l’ensemble manque de réalisme et de
moyens.
Paul
Newman fait de son mieux avec ce qu’on lui donne, mais son personnage de Harry
Frigg, censé être un soldat un peu farfelu et maladroit, ne lui permet pas de
briller comme dans ses rôles les plus emblématiques. On sent que Newman tente
d’apporter un charme désinvolte à ce héros improbable, mais le scénario ne lui
offre que peu de matériau pour vraiment s’exprimer. Si Steve McQueen avait été
initialement envisagé pour le rôle, on peut supposer que son emploi du temps
chargé l’a empêché de participer à ce projet. Cela dit, il n’est pas certain
que McQueen aurait pu faire beaucoup mieux face à une intrigue aussi légère.
Les
personnages secondaires, notamment les généraux emprisonnés, manquent
cruellement de consistance. Ils sont présents essentiellement pour servir de
faire-valoir aux péripéties de Frigg, mais on aurait aimé qu’ils soient un peu
plus développés. De même, les antagonistes italiens ne sont guère plus qu’une
caricature, privant le film de toute vraisemblance historique ou de subtilité
dans sa représentation des forces ennemies.
La mise
en scène de Jack Smight, bien que correcte, souffre d’un manque flagrant de
moyens. Les décors sont peu variés et donnent l’impression d’une production à
petit budget, loin de la qualité visuelle des grandes fresques de guerre de
l’époque. Le rythme du film est par ailleurs assez inégal, avec plusieurs
longueurs qui viennent alourdir une intrigue déjà peu captivante.
Malgré
ces nombreux défauts, Evasion sur commande n’est pas totalement dépourvu
de charme. Certaines scènes parviennent à être amusantes, grâce notamment au
charisme naturel de Paul Newman, qui apporte une légèreté bienvenue à
l’ensemble. Le film se laisse regarder comme une petite comédie décontractée, à
condition de ne pas en attendre une grande œuvre cinématographique.
Evasion
sur commande de Jack Smight reste une tentative maladroite de mêler comédie
et film de guerre, sans jamais réussir à se hisser au niveau des références du
genre. Malgré les efforts de Paul Newman, le film souffre d’un scénario peu
abouti, d’une réalisation sans ambition et d’un manque flagrant de moyens. Une
curiosité sympathique, mais oubliable, qui ne marquera ni l'histoire du cinéma
ni la carrière de son illustre interprète.
NOTE : 11.90
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Jack Smight
- Scénario : Frank Tarloff
- Musique : Carlo Rustichelli
- Photographie : Russell Metty
- Montage : J. Terry Williams
- Production : Hal E. Chester
- Sociétés de production : Universal Pictures & Albion Film Corp.
- Société de distribution : Universal Pictures
- Pays : États-Unis
- Paul Newman (VF : Marc Cassot) : le soldat Harry Frigg
- Sylva Koscina (VF : Nelly Benedetti) : la Comtesse Francesca De Montefiore
- Andrew Duggan (VF : Robert Party) : le général Newton Armstrong
- Tom Bosley (VF : Jacques Deschamps) : le général Roscoe Pennypacker
- John Williams (VF : Roger Tréville) : le général Francis Mayhew
- Charles Gray (VF : Jean Violette) : le général Adrian Cox-Roberts
- Vito Scotti (VF : Serge Lhorca) : le colonel Enrico Ferrucci
- Jacques Roux (VF : Claude D'Yd) : le général André Rochambeau
- Werner Peters (VF : Henry Djanik) : le major von Steignitz
- James Gregory (VF : Michel Gudin) : le général Homer Prentiss
- Norman Fell (VF : René Berthier) : le capitaine Stanley
- Buck Henry (VF : Philippe Mareuil) : Stockade Commandant
- Johnny Haymer (VF : Gérard Hernandez) : Pozzallo
- Fabrizio Mioni : le lieutenant Rossano
- Horst Ebersberg (VF : Jean-Pierre Duclos) : le lieutenant Gruber