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samedi 19 juillet 2025

15.90 - MON AVIS SUR LE FILM LA ROUTE SAUVAGE DE ANDREW HAIGH (2017)


 Vu le Film La Route Sauvage de Andrew Haigh (2017) avec Charlie Plummer Steve Buscemi Chloe Sevigny Travis Simmel Steve Zahn Amy Seimetz Lewis Pullman Julia Prud'homme Frank Gallegos 

A 15 ans, Charley Thompson n'a pas vraiment connu sa mère et ne peux compter sur son père. Dès qu'il arrive dans l'Oregon, il est embauché chez Del, un entraîneur de chevaux. Quand il rencontre Lean on Pete, l'un des pur-sang de Del, il s'attache très vite à l'animal. Bonnie, qui travaille également avec lui, lui conseille de ne pas s'impliquer autant ; Leon on Pete étant en fin de carrière et ne gagnant plus de courses, Del veut s'en séparer. 

La Route Sauvage (Lean on Pete, 2017) d’Andrew Haigh est juste et profonde un film d’apprentissage à hauteur d’adolescent, filmé avec une pudeur rare, et qui avance au rythme du jeune Charley, solitaire, observateur, un peu paumé mais profondément attachant. 

Andrew Haigh, habitué aux récits intimes (Week-end, 45 ans), choisit ici un cadre a priori éloigné de ses films précédents : les grands espaces américains, le monde des courses hippiques de seconde zone, la précarité sociale. Mais en réalité, il reste fidèle à lui-même : ce qui l’intéresse, ce sont les fêlures humaines, les attachements fragiles, la manière dont le lien se tisse ou se défait dans le silence ou l’abandon. Haigh prend son temps, et c’est justement ce temps qui permet au spectateur de s’immerger dans l’intériorité de Charley. 

Charlie Plummer a ce quelque chose de River Phoenix – cette mélancolie douce, ce regard triste, cette grâce juvénile un peu sauvage. Il incarne Charley avec une retenue bouleversante, sans jamais forcer l’émotion. Il est constamment juste, que ce soit dans ses silences, ses élans de tendresse envers le cheval Lean on Pete, ou dans ses errances à travers une Amérique dure, sans filet, où les adultes sont souvent absents, cassés ou défaillants. 

La Route Sauvage parle aussi de la misère sociale. Le film ne tombe jamais dans le misérabilisme, mais il dépeint sans fard une Amérique oubliée, où l’on survit plus qu’on ne vit, où la violence économique laisse les plus fragiles sur le bord du chemin. Charley traverse ces paysages comme un fantôme lucide, toujours en quête d’un foyer, d’un peu de chaleur humaine – parfois il la trouve, souvent non. 

Visuellement, les grands espaces sont magnifiquement filmés, mais jamais pour faire carte postale. La beauté du paysage est souvent contrebalancée par l’hostilité du monde. C’est une nature immense, libre, mais aussi indifférente. Un reflet parfait de ce que vit le jeune héros. 

En somme, La Route Sauvage est un film bouleversant, d’une pudeur rare, porté par un comédien exceptionnel. Une œuvre qui fait mal, oui, mais qui fait aussi du bien parce qu’elle croit encore en une forme de tendresse, même fugitive, entre un adolescent paumé et un cheval condamné. Un très beau film sur la solitude, la perte et la résilience. 

Et la bande Musicale qui sublime chaque moment 

NOTE : 15.90

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation : Andrew Haigh
  • Scénario : Andrew Haigh, d'après le roman de Willy Vlautin
  • Musique : James Edward Barker
  • Montage : Jonathan Alberts
  • Photographie : Magnus Joenck
  • Production : Tristan Golighter
  • Sociétés de production : The Bureau, Film4 Productions et British Film Council
  • Sociétés de distribution : Curzon Artificial Eye et A24 Films

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