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dimanche 19 janvier 2025

13.10 - MON AVIS SUR LE FILM LE COMTE DE MONTE CRISTO DE ROBERT VERNAY (1954)


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le film Le Comte de Monte Cristo de Robert Vernay (1954) avec Jean Marais Daniel Ivernel Lia Amanda Roger Pigaut Jacques Castelot Claude Génia Noel Roquevert Louis Seigner Paolo Stoppa Folco Lully Daniel Cauchy Julien Bertheau Jean Pierre Mocky Pierre Richard

Au début du règne de Louis XVIII, un matin de février 1815,  un magnifique trois-mâts battant pavillon de l'armateur Morel entre dans le port de Marseille. C’est le Pharaon parti pour un long voyage commercial et dont on n’avait plus de nouvelles, le croyant disparu en mer au large des côtes Indiennes. Son capitaine étant mort à bord, c’est un jeune marin, le premier maître Edmond Dantès, qui avait pris le commandement du navire marchand, après le refus de l’équipage de choisir le plus ancien, le quartier-maître Caderousse, trop souvent ivre. Ce refus avait provoqué pour l’ancien un sentiment de jalousie vis-à-vis de son jeune rival. 

Le Comte de Monte-Cristo (1954), réalisé par Robert Vernay, est une adaptation en deux parties qui reste l'une des plus marquantes du chef-d'œuvre d'Alexandre Dumas. À travers cette version, Vernay capitalise sur le succès de son film de 1943, tout en bénéficiant des avancées techniques et d’une plus grande liberté narrative pour étoffer les péripéties et enrichir la psyché des personnages. Avec Jean Marais dans le rôle principal, cette relecture s’impose comme un véritable spectacle romanesque.

Marais incarne Edmond Dantès avec une intensité qui mêle grandeur tragique et charme héroïque. Dès les premières scènes, il réussit à capter la naïveté du jeune marin injustement emprisonné, puis sa métamorphose en Comte implacable, animé par une soif de vengeance quasi divine. Ce rôle sied à merveille à l’acteur, connu pour sa capacité à jouer des figures nobles et intrépides. Certes, on peut sourire devant l’apparence impeccable de Marais à sa sortie du Château d’If – galbé et vigoureux malgré des années de captivité –, mais cette licence poétique s’efface devant l’aura mythique qu’il confère au personnage.

La mise en scène de Vernay, plus ample que dans la version de 1943, bénéficie de décors et de costumes fastueux qui ancrent le récit dans une reconstitution historique crédible. La dichotomie entre les espaces sombres du Château d’If et les somptueux salons parisiens reflète le cheminement intérieur de Dantès, de la douleur de l’injustice à la froide détermination de sa vengeance. La photographie, signée Maurice Barry, magnifie chaque décor, tandis que les dialogues, parfois théâtraux, soulignent la grandeur épique de l’histoire.

Le scénario prend des libertés avec le roman, mais celles-ci servent à resserrer l’action et maintenir l’intérêt du spectateur. Les puristes remarqueront des simplifications, notamment dans les intrigues secondaires, mais ces choix n’affaiblissent pas la force du récit principal. Les thèmes essentiels de la trahison, de la vengeance et de la justice sont traités avec une intensité dramatique qui rend hommage à l’œuvre de Dumas.

Autour de Marais, un casting de qualité apporte une profondeur supplémentaire au film. Lia Amanda, dans le rôle de Mercedes, incarne la douleur et les dilemmes moraux avec une sincérité touchante. que le reste des traîtres – Villefort, Danglars – contribue à l’atmosphère de complots et de manipulations. Alexandre Rignault reprend son rôle de l’abbé Faria, apportant une continuité bienvenue avec la version de 1943.

Cette version de 1954, divisée en deux parties (La Trahison et La Vengeance), permet à Vernay de mieux explorer la complexité de l’intrigue. Là où le film de 1943 devait condenser les événements, cette adaptation offre un rythme plus posé, laissant place à des moments de contemplation et à une montée en puissance progressive des tensions dramatiques.

, Le Comte de Monte-Cristo de 1954 s’impose comme une adaptation généreuse et mémorable, où Jean Marais trouve l’un de ses rôles les plus emblématiques. Plus qu’un simple récit d’aventures, le film explore les recoins de l’âme humaine, transcendant son époque pour rester un modèle du cinéma de cape et d’épée. Vernay, avec ce diptyque, signe une fresque captivante qui continue de fasciner des générations de spectateurs.

NOTE ; 13.10

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