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mardi 15 octobre 2024

7.30 - MON AVIS SUR LE FILM MOTHER LAND DE ALEXANDER AJA (2024)


 Vu le film Mother Land de Alexandre Aja (2024) avec Halle Berry Percy Daggs IV Stéphanie Lavigne Anthony B. Jenkins Cadence Compton Matthew Kevin Anderson 

Une mère et ses fils jumeaux souffrent depuis de nombreuses années de la présence d'un esprit maléfique. Cependant, lorsque l'un des garçons commence à douter de l'existence du Mal, le lien sacré de la famille est rompu. Cela va les mener tous les trois à un dangereux combat pour leur survie

Motherland, réalisé par Alexandre Aja, marque une incursion dans un registre hybride où l’horreur, le fantastique et le drame psychologique s’entremêlent de manière déroutante. Connu pour ses succès dans le genre horrifique, Aja peine ici à maintenir l’équilibre entre ces différents tons, ce qui affaiblit la cohérence narrative du film. On sent que le réalisateur essaie de s’émanciper des codes traditionnels du film d'horreur pour explorer de nouvelles voies, mais ce choix aboutit à une confusion qui nuit à l’immersion du spectateur.

L’intrigue du film semble vouloir se déployer à travers une atmosphère oppressante et des thématiques complexes, mais elle finit par s’embourber dans un récit trop dispersé. Les enjeux, pourtant prometteurs au départ, perdent progressivement en intensité à mesure que le film s’éloigne de sa ligne directrice initiale. Le mélange des genres, qui pourrait en théorie enrichir le propos, devient un obstacle, empêchant le film de trouver son rythme et de capter véritablement l’attention du public.

Là où Motherland brille cependant, c’est sur le plan esthétique. Aja parvient à offrir des paysages majestueux et une photographie particulièrement soignée, presque picturale par moments. Cette dimension visuelle sublime les décors et confère au film une beauté indéniable. Malheureusement, cette beauté formelle ne suffit pas à compenser le manque de cohérence dans l’intrigue ou l’absence d’une tension palpable qui caractérise généralement les œuvres d’Aja.

Un autre point fort réside dans la performance des jeunes acteurs, qui parviennent à insuffler un peu de vie à une intrigue morose. Leur jeu est authentique et touchant, mais leur présence reste relativement anecdotique dans le grand schéma du film. Ces moments plus intimistes et émotionnels auraient mérité d’être davantage exploités pour contrebalancer la froideur de l’ensemble.

En fin de compte, Motherland est un film qui souffre d’un trop-plein d’ambition mal canalisée. Malgré de bonnes idées de départ et une réalisation visuellement remarquable, le mélange des genres désoriente plus qu'il ne captive, rendant difficile l’attachement à l’histoire. C’est une œuvre qui, bien qu'esthétiquement séduisante, ne parvient pas à atteindre les attentes que l’on pourrait avoir d’un réalisateur aussi talentueux qu’Alexandre Aja.

NOTE : 7.30

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation : Alexandre Aja
  • Scénario : Kevin Coughlin et Ryan Grassby
  • Musique : Robin Coudert
  • Décors : Jeremy Stanbridge
  • Costumes : Carla Hetland
  • Photographie : Maxime Alexandre
  • Montage : Elliot Greenberg
  • Production : Alexandre Aja, Dan Cohen, Dan Levine et Shawn Levy
    • Production déléguée : Halle Berry, Dan Clarke, Connor DiGregorio, Holly Jeter, Emily Morris et Christopher Woodrow
  • Sociétés de production : 21 Laps Entertainment et Media Capital Technologies
  • Sociétés de distribution : Lionsgate (États-Unis) ; Cineplex Pictures (Québec)3Metropolitan Filmexport (France

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