Vu Les Nerfs à Vif (Cape Fear) de Martin Scorsese (1991) avec Robert de Niro Nick Nolte Grégory Peck Robert Mitchum Jessica Lange Illeana Douglas Juliette Lewis Joe Don Baker Edgar Allan Poe IV John D.MacDonald Fred Thompson Esther Rolle
Sam Bowden (Nick Nolte)
est un avocat qui
exerce dans la ville tranquille de New Essex en Caroline du Nord.
Max Cady (Robert
De Niro) est un ancien client que Bowden avait
défendu 14 ans plus tôt, en 1977, lorsqu'il était commis d'office à Atlanta.
Cady était alors accusé pour viol et voie de fait sur
une mineure de seize ans. Bowden, révolté par le crime de Cady, avait fait
disparaître un rapport de police constatant les mœurs légères de la victime,
son esprit manipulateur (« ce n'était pas une oie blanche »
reconnut Bowden auprès d'un de ses amis), sa promiscuité
sexuelle qui devaient, en cas de révélation, permettre à
ce dernier de bénéficier des circonstances atténuantes. Le rapport
indiquait aussi que l'agresseur pouvait ignorer qu'elle était mineure. Ce que
Cady découvrit en prison en 1983 six ans après son incarcération. Analphabète au
moment du verdict il apprit à lire en prison et se spécialisa dans le droit.
Remake du film de Jack Lee Thompson avec
En revisitant Les Nerfs à Vif, Martin Scorsese
ne se contente pas de rendre hommage au film de Jack Lee Thompson de 1962. Il
transforme ce thriller classique en une œuvre plus sombre, plus violente, et
profondément dérangeante. Le réalisateur élève ce remake à un autre niveau,
injectant une intensité viscérale qui fait frémir et angoisser du début à la
fin.
Le film suit la famille Bowden, harcelée par Max Cady
(Robert De Niro), un ancien détenu assoiffé de vengeance contre l’avocat Sam
Bowden (Nick Nolte), qu’il estime responsable de sa longue incarcération. Cady
n'est pas un simple criminel, mais un psychopathe effrayant, sans limites ni
morale. Robert De Niro, dans l’un de ses rôles les plus marquants des années
90, incarne ce personnage avec une intensité brutale. Transformé physiquement
pour le rôle, il fait de Max Cady une figure aussi fascinante qu’effrayante.
Ses menaces voilées, ses ricanements glaçants, et son intelligence tordue en
font un antagoniste inoubliable. Scorsese utilise tout le talent de De Niro
pour donner vie à ce monstre, et l’acteur livre une prestation magistrale.
Dans ce jeu du chat et de la souris, la famille
Bowden, avec un père en pleine crise de conscience, une mère (Jessica Lange)
désemparée, et une fille adolescente (Juliette Lewis) vulnérable, se retrouve
prise dans une spirale de terreur psychologique et physique. La violence
latente et la manipulation exercée par Cady plongent les Bowden dans un état de
peur constante, rendant l'atmosphère du film oppressante. La prestation de
Juliette Lewis, alors presque débutante, est particulièrement remarquable. Sa
scène d’interaction avec De Niro dans le théâtre de l’école est l'une des plus
troublantes du film, marquant durablement les esprits.
Scorsese, fidèle à son style, pousse le curseur de la
violence et de l'angoisse bien au-delà de l’original. Là où le film de Thompson
restait relativement sobre dans son traitement, Scorsese fait le choix de
l'excès, amplifiant chaque scène de tension jusqu'à l'insupportable. Les scènes
de violence physique sont intenses, mais c’est surtout la terreur
psychologique, savamment distillée tout au long du film, qui glace le sang.
Scorsese manipule le suspense à la perfection, jouant avec les attentes du spectateur,
toujours à la lisière du supportable.
La présence de deux légendes du cinéma, Grégory Peck
et Robert Mitchum, les stars du film original, est la cerise sur le gâteau pour
les amateurs de cinéma classique. Peck, dans un rôle mineur mais symbolique,
apporte une touche de nostalgie, tandis que Mitchum, qui incarnait Cady dans la
version de 1962, joue un détective avec un charisme intact. Leur présence
ajoute une dimension supplémentaire à ce thriller déjà très riche.
En définitive, Les Nerfs à Vif version
Scorsese est un grand thriller psychologique qui mêle magistralement violence,
tension, et performances d'acteurs hors pair. De Niro, dans un rôle taillé pour
lui, impressionne par son intensité et son audace. Le film est à la fois un
hommage au classique des années 60 et une œuvre profondément ancrée dans le
style unique de Scorsese. Avec des séquences mémorables et une montée en
tension implacable, il figure parmi les thrillers les plus réussis des années
90.
NOTE : 14.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Martin Scorsese
- Scénario : Wesley Strick, d'après le scénario original de James R. Webb et d'après le livre Un monstre à abattre (The Executioners) de John D. MacDonald paru en 1958
- Musique : Bernard Herrmann, ré-orchestrée par Elmer Bernstein
- Photographie : Freddie Francis
- Distribution des rôles : Ellen Lewis (en)
- Décorateur du plateau : Alan Hicks
- Costumes: Rita Ryack (en)
- Décors : Henry Bumstead
- Montage : Thelma Schoonmaker
- Production : Barbara De Fina
- Producteurs délégués : Steven Spielberg, Kathleen Kennedy et Frank Marshall
- Sociétés de production : Amblin Entertainment, Cappa Films et Tribeca Productions
- Distribution : Universal Pictures (États-Unis), United International Pictures (France)
- Budget : 35 000 000 $
- Robert De Niro (VF : Jacques Frantz) : Max Cady
- Nick Nolte (VF : Alain Dorval) : Sam Bowden, avocat
- Jessica Lange (VF : Françoise Dorner) : Leigh Bowden, femme de Sam
- Juliette Lewis (VF : Aurélia Bruno) : Danielle Bowden, fille de Sam et Leigh
- Joe Don Baker (VF : Richard Leblond) : Claude Kersek, détective privé
- Robert Mitchum (VF : Jean-Claude Michel) : Lieutenant Elgart
- Gregory Peck (VF : Jean Lagache) : Lee Heller
- Martin Balsam (VF : Albert Médina) : Juge
- Illeana Douglas (VF : Marie Marczack) : Lori Davis
- Fred Dalton Thompson (VF : Jacques Ferrière) : Tom Broadbent
- Catherine Scorsese (en) : Cliente du stand de fruits
- Charles Scorsese (en) : Client du stand de fruits
- Jackie Davis : Jimmy le docker
- Zully Montero : Graciela
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