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mercredi 23 octobre 2024

14.10 - MON AVIS SUR LE FILM LA TRESSE DE LAETITIA COLOMBANI (2023)


Vu le film La Tresse de Laetitia Colombani (2023) avec Kim Raver Fotoni Peluso Mia Maelzer Sarah Abbott Sarah Camacho Dorian et Adrian Doroslovac Damon Runyan Kenny Wong  Avi Nash Manuella Ventura Sajda Pathan 

C'est l'histoire de trois femmes : Smita, une Indienne intouchable, qui désire sortir sa fille de la misère et la faire rentrer dans une école ; Giulia, une Italienne, qui succède à feu son père pour diriger l'entreprise familiale au bord de la faillite et Sarah, une avocate canadienne, qui apprend qu'elle a un cancer.

La Tresse est un film poignant qui entrelace habilement trois histoires de femmes, chacune vivant dans des contextes sociaux, culturels et géographiques très différents, mais unies par un combat commun : la lutte pour leur dignité et leur survie dans un monde dominé par les hommes. Adapté du roman éponyme de Laetitia Colombani, ce film est une véritable ode à la résilience féminine, porté par une mise en scène émotive et une photographie superbe.

Le premier fil de cette tresse est celui de Smita, une "intouchable" en Inde, luttant contre le système de castes rigide qui l'enferme dans une vie de misère. Le parcours de cette mère est déchirant, car elle tente désespérément d’offrir à sa fille une éducation et une vie meilleure, à l'écart des stigmates sociaux qui l'emprisonnent. Smita symbolise la résistance face aux traditions archaïques et l'injustice systémique, et son histoire expose avec justesse les violences invisibles subies par les femmes dans des sociétés oppressives.

Le deuxième segment nous conduit au Canada, où Sarah, une brillante avocate, se bat contre un ennemi invisible : le cancer. Cette histoire met en lumière les défis des femmes dans le monde professionnel, particulièrement celles qui doivent composer avec la maladie dans des environnements impitoyables. Sarah est un modèle de détermination, prête à tout pour conserver son statut et sa carrière, mais elle est également confrontée à la vulnérabilité de son propre corps, dans un monde où la performance et la perfection sont des exigences constantes. Son combat incarne la pression démesurée à laquelle les femmes sont souvent soumises, devant jongler entre vie professionnelle et personnelle tout en cachant leurs fragilités.

Le dernier fil est celui de Giulia, en Italie, issue d'une famille d'artisans fabricants de perruques. Lorsque son père décède, elle est forcée de reprendre les rênes de l'entreprise familiale, un univers majoritairement masculin. Giulia doit non seulement affronter les difficultés économiques et sociales de la gestion d'une entreprise en péril, mais aussi les préjugés d'une société où les femmes leaders sont encore rares. Son histoire est celle de la transmission et de la reprise de pouvoir, symbolique d'une génération qui tente de faire évoluer les structures patriarcales.

La force du film réside dans la manière dont ces trois récits, tout en étant ancrés dans des réalités différentes, se rejoignent sur un thème universel : le courage des femmes face à l'adversité. La fin, où les trois histoires convergent de manière bouleversante, apporte un sentiment de cohésion et d'unité. C’est un moment fort qui émeut profondément, en soulignant que, malgré la distance et les différences culturelles, ces femmes sont liées par la même quête de liberté et de dignité.

Sur le plan visuel, la photographie du film est magnifique. Chaque décor est filmé avec soin, mettant en valeur l’Inde lumineuse et vibrante, le Canada moderne et glacial, et l’Italie chaleureuse et artisanale. La mise en scène, tout en étant discrète, magnifie les émotions et renforce l’intensité des situations vécues par les trois héroïnes.

Enfin, les performances des actrices principales sont formidables. Chacune d'entre elles incarne son personnage avec une authenticité et une profondeur émotionnelle impressionnantes. Elles rendent hommage à la complexité et à la force des femmes, et leur interprétation est un élément central de la réussite du film.

NOTE : 14.10

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation : Lætitia Colombani
  • Scénario : Lætitia Colombani et Sarah Kaminsky, d'après le roman La Tresse de Lætitia Colombani
  • Musique : Ludovico Einaudi
  • Décors : Dorian Badiou
  • Costumes : Odette Gadoury
  • Photographie : Ronald Plante
  • Son : Claude La Haye
  • Montage : Albertine Lastera
  • Production : Olivier Delbosc (Curiosa Films) et Marc Missonnier (Moana Films)
  • Production déléguée : Christine De Jekel
  • Sociétés de production : Curiosa Films et Moana Films ; France 2 Cinéma (coproduction française) ; Forum Films (Coproduction canadienne), Indigo Film (coproduction italienne), La Compagnie Cinématographique, Panache Productions et Proximus (coproductions belge)
  • Sociétés de distribution : SND (France), Sphère Films (Canada) ; Anga Productions (Belgique), Praesens Film (Suisse romande)
  • Budget : 8,1 millions d'euros

FICHE TECHNIQUE

Canada

 

  • Kim Raver (VF : Juliette Degenne) : Sarah
  • Sarah Abbott (VFB : Jazz Marlier) : Hannah
  • Dorian et Adrian Doroslovac (VFB : James Rolin) : Ethan et Simon
  • Sarah Camacho (VFB : Marie Braam) : Pamela
  • Damon Runyan (VFB : Michelangelo Marchese) : Josh
  • Katharine King So (VFB : Sophie Frison) : Ines
  • Kenny Wong (VFB : Grégory Praet) : Jeffrey
  • Lydia Zadel (VFB : Ludivine Deworst) : Maeva
  • Katherine Adams (VFB : Nathalie Hons) : la juge

Italie

 

  • Fotinì Peluso (VFB : Mélissa Windal) : Giulia
  • Avi Nash (VFB : Issam Messaoudi) : Kamal
  • Manuela Ventura (it) (VFB : Colette Sodoyez) : la mère de Giulia
  • Mimmo Mancini (VFB : Daniel Nicodème) : le père de Giulia
  • Celeste Savino (VF : Marcha Van Boven) : Francesca
  • Francesco Marinelli (VFB : Maxime Van Santfoort) : Gino
  • Guendalina Losito (VFB : Aaricia Dubois) : Adela
  • Lucia Zotti (it) (VFB : Monique Clémont) : Nonna

Inde

 

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