Vu le film Pour Cent Briques t’as plus rien de Edouard Molinaro (1982) avec Daniel Auteuil Gérard Jugnot Anémone Isabelle Mergault Georges Geret Jean Pierre Castaldi Elisa Servier François Perrot Daniel Barge Didier Haudepin Darry Cowl Bruno Garcin Patrice Laffont
Paul et Sam partagent le même
appartement. Le premier est au chômage et le second travaille comme serrurier,
mais se fait licencier.
Sans le sou, les deux garçons vivent
d'expédients et Sam arrive à les faire loger chez Caroline, employée dans une
agence de voyages. Lorsqu'elle est fâchée et qu'elle veut les mettre dehors,
Sam paye de sa personne dans des rapports sexuels éreintants et ils restent.
Mais Sam veut trouver de l'argent et
les actualités télévisées vont lui donner une idée : ils vont attaquer une
banque.
Pour cent briques, t’as plus rien...,
réalisé par Édouard Molinaro en 1982, est une comédie typiquement «
franchouillarde » des années 80, pleine d’absurdités et de clichés qui, à
défaut de viser très haut, cherche avant tout à faire sourire. Le film se
centre sur un duo de chômeurs désespérés, Michel et Gérard, joués par Daniel
Auteuil et Gérard Jugnot, qui décident de braquer une banque dans l’espoir de
sortir de la galère. Le scénario, plutôt basique et proche de l’esprit du
café-théâtre, s’appuie largement sur des situations cocasses et des dialogues
colorés, sans prétention de profondeur.
L'humour repose souvent sur un comique
de situation et des répliques faciles qui n'ont peut-être pas la même saveur
aujourd'hui, d'autant plus que certains éléments semblent datés, notamment en
ce qui concerne l'utilisation un peu gratuite de la nudité, assez courante dans
les comédies françaises de cette époque. Ces scènes qui pouvaient être perçues
comme amusantes ou audacieuses à l'époque peuvent aujourd'hui sembler déplacées
ou inutiles, soulignant le décalage culturel entre l’époque et notre sensibilité
actuelle.
Daniel Auteuil, ici dans un registre
comique, montre un certain charme et se prête au jeu avec naturel, mais sa
véritable profondeur d’acteur se révèle davantage dans des rôles dramatiques où
il excelle bien mieux. En revanche, Gérard Jugnot, dans son élément, est le
véritable atout du film : avec son humour bonhomme et son sens du timing
comique, il incarne à merveille cet anti-héros un peu paumé mais attachant. Son
jeu décalé et ses expressions faciales contribuent à rendre son personnage à la
fois drôle et sympathique, une marque de fabrique qui lui permettra de devenir
l’une des figures emblématiques du cinéma comique français.
Le casting est complété par François
Perrot, toujours élégant et subtil dans son rôle de directeur de banque, et
Georges Géret, en faux commissaire Broussard, qui ajoute une touche d'humour
avec une prestation ironique et caricaturale. Les seconds rôles renforcent
cette ambiance décalée, bien que le reste de l'interprétation et les
personnages manquent un peu de relief pour vraiment captiver.
Le film est donc une comédie modeste,
sans prétention, dont l'humour vieillit inégalement. Bien qu'il n'apporte pas
grand-chose sur le plan narratif ou artistique, il fait partie de ces œuvres
légères et éphémères qui visent simplement à divertir sans trop se prendre au
sérieux. À l’image d’une certaine époque du cinéma français, il s’apprécie
surtout pour l’énergie et la folie des acteurs plutôt que pour un scénario
solide. Pour les amateurs de la comédie populaire française des années 80, Pour
cent briques, t’as plus rien... reste un sympathique moment de nostalgie,
même s’il ne s'agit pas du meilleur de son époque.
NOTE : 10.30
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Édouard Molinaro
- Scénario : Jean Cosmos, Michel Leviant, Édouard Molinaro, d'après la pièce de Didier Kaminka
- Dialogues : Didier Kaminka
- Assistant réalisateur : Philippe Leriche, Graziella Molinaro, Philippe Guézel
- Production : Uranium Films, TF1 Films Production.
- Producteurs : Dany Cohen, Yvon Guezel, Georges Glass
- Musique : Murray Head
- Directeur de la photo : Michael Epp
- Monteur : Marie-Josée Audiard
- Décors : Jean-Jacques Caziot
- Son : Daniel Brisseau
- Cascades : Daniel Vérité, Roland Neunreuther
- Régisseur Adj : James Megis
- Daniel Auteuil : Sam
- Gérard Jugnot : Paul
- Anémone : Nicole
- Isabelle Mergault : Ginette
- Élisa Servier : Caroline
- Jean-Pierre Castaldi : Henri
- François Perrot : le directeur de la banque
- Paul Barge : Jean-Louis
- Georges Géret : le commissaire Bouvard
- Darry Cowl : le concierge flic
- Annick Blancheteau : Odette, la caissière de la banque
- Éric Legrand : Hubert
- Bruno Garcin : l'adjoint de Bouvard
- Fernand Berset : Patron Sam
- Stéphanie Fugain : Patricia
- Jean-Claude de Goros : le directeur de la banque où Sam est client
- Pascal Ternisien : Étienne
- Patrice Laffont : le journaliste TV
- Didier Haudepin : le spectateur du premier hold-up
- Guillaume Durand : le journaliste d'Europe 1
- Michel Tugot-Doris : le présentateur du journal TV
- Édouard Molinaro : le vendeur de journaux (caméo)
- Roland Monod : le ministre
- Alain Chevallier : le journaliste
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