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mercredi 25 septembre 2024

7.30 - MON AVIS SUR LE FILM FESTEN DE THOMAS VINTERBERG (1998)


 Vu le film Festen de Thomas Vinterberg (1998) avec Ulrich Thomsen Henning Moritzen Thomas Bo Larsen Paprika Steen Birth Neumann Bjarne Henriksen Helle Doleris Trine Dyrholm Lars Brygman  Therese Glahn

Il s'agit du premier film du mouvement Dogme95 et a été par la suite adapté de multiples fois en pièce de théâtre à travers le monde.

Helge fête ses 60 ans. À cette occasion, il invite toute sa famille dans une grande maison. Au cours du dîner, le fils aîné, Christian, est invité à dire quelques mots : de nombreuses vérités difficiles à entendre sont révélées.

Festen, réalisé par Thomas Vinterberg en 1998, est souvent salué comme l'un des chefs-d'œuvre du cinéma contemporain et un pilier du mouvement Dogme 95. Pourtant, pour moi ce film peut se révéler insupportable, tant dans son fond que dans sa forme. Festen n'est pas un film facile à digérer, surtout si l'on n'adhère ni à ses choix esthétiques, ni à son sujet.

Sur la forme, le film semble volontairement chaotique. Utilisant les principes du Dogme 95 (caméra à l'épaule, lumière naturelle, absence de musique extra-diégétique), Vinterberg donne l'impression de nous plonger dans une vidéo familiale, capturant une réunion de famille bourgeoise dénuée d'artifices cinématographiques. Cette esthétique brute, censée renforcer l'authenticité et l'immersion, peut vite devenir irritante pour certains spectateurs, surtout si l'on est habitué à un cinéma plus soigné et structuré. Les cadrages tremblants, la mise en scène minimaliste, l'absence de glamour semblent rejeter tout ce que le cinéma traditionnel valorise.

Quant au sujet, cette famille bourgeoise qui se réunit pour célébrer les 60 ans du patriarche, devient rapidement un théâtre de révélations sordides. Il est difficile de ne pas ressentir du dégoût pour ces personnages. Ils sont non seulement ridicules dans leur décadence, mais également profondément dérangeants dans leurs comportements abusifs. Ces bourgeois, souvent froids et détachés, symbolisent une certaine élite conservatrice, voire réactionnaire, que l'on pourrait qualifier de "limite facho". Leur hypocrisie, leur indifférence face à la souffrance des autres et les révélations de plus en plus choquantes sur leur passé peuvent provoquer un rejet viscéral du spectateur.

  Le film ne cherche ni à réconforter, ni à séduire. Au contraire, il met mal à l'aise, plonge dans l'horreur ordinaire et gratte là où ça fait mal. Certains y verront une critique acerbe de la famille et des élites, d'autres, comme moi, un chaos cinématographique insupportable, une expérience presque masochiste.

C'est là toute l'ambiguïté de Festen : c'est un film fait pour déranger. Mais il n'y a pas de honte à ne pas aimer ce type de cinéma qui prend plaisir à provoquer un malaise constant. Pour ceux qui recherchent un cinéma plus narratif, plus esthétique et moins dérangeant, Festen devient effectivement un cauchemar filmique.

 NOTE : 7.30

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

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