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mercredi 11 septembre 2024

14.10 - MON AVIS SUR LE FILM HIJACKING DE TOBIS LINDHOLM (2012)


 Vu le film Hijacking de Tobias Lindholm (2012) avec Sorren Malling Pilou Asbaek Gary Skjoldmose Porter Dar Salim Roland Moller Abdihakin Asgar Linda Laursen Ole Dupont

Naviguant sur l'océan Indien, le navire danois MV Rosen est intercepté par des pirates somaliens qui prennent l'équipage en otage. Parmi les captifs figure Mikkel, le cuisinier, marié et père d'une petite fille. La rançon exigée pour sa libération ainsi que celle de ses compagnons est fixée à 15 millions de dollars que le PDG de la compagnie maritime refuse de payer.

Hijacking de Tobias Lindholm est un thriller psychologique intense, inspiré de faits réels, qui plonge le spectateur dans un double huis clos captivant. Le film se déroule sur deux fronts : d’un côté, le bateau pris en otage par des pirates somaliens, où l’équipage tente de survivre en maintenant un équilibre précaire avec les ravisseurs ; de l’autre, les négociations dans les bureaux de l’entreprise, où la direction cherche à minimiser les pertes financières tout en prolongeant la négociation.

La force du film réside dans sa capacité à explorer les dynamiques psychologiques de chaque camp. À bord du bateau, l’équipage doit apprendre à coexister avec ses ravisseurs, mesurant chacun de leurs gestes pour éviter de provoquer une escalade de violence. Cette tension omniprésente est magistralement captée par Lindholm, qui privilégie l’intimité des interactions et la fragilité des moments de calme. On sent le poids de chaque seconde qui passe, avec la mort planant à chaque instant.

Parallèlement, dans les bureaux de la société, les négociateurs, en particulier le PDG joué par Søren Malling, font preuve d'un pragmatisme froid. Loin du danger immédiat, ils sont dans une guerre d’usure psychologique, cherchant à retarder le paiement de la rançon, à réduire son montant, tout en maintenant une façade de contrôle. Ce contraste entre la peur viscérale des otages et le calcul glacial des négociateurs crée un dilemme moral captivant : jusqu’où peut-on aller pour sauver des vies, et à quel prix ?

Le film excelle dans sa simplicité. Il n’y a pas de scènes d’action spectaculaires ou d’effets de manche. Au lieu de cela, Lindholm choisit de s’attarder sur les détails psychologiques, capturant les regards, les silences, et les moments d’attente insupportable. La tension monte à chaque minute, avec une réalisation épurée et efficace qui privilégie la vérité brute des événements.

Ce qui rend Hijacking particulièrement puissant, c’est aussi sa réflexion sur l’égoïsme structurel. Alors que les prisonniers sont confrontés au danger immédiat de la mort, les négociateurs se battent davantage contre le coût financier que pour la vie des otages. Cette dissonance entre les deux mondes est frappante et donne au film une résonance morale dérangeante.

Avec ses 103 minutes, Hijacking parvient à maintenir une tension constante, rendant chaque scène cruciale. Lindholm montre avec maîtrise comment des événements mondiaux, tels que la piraterie somalienne, deviennent un miroir des faiblesses humaines : la peur, l’avidité, et l’instinct de survie. C’est un film puissant, qui ne laisse pas indifférent et qui continue de hanter longtemps après le générique final.

NOTE : 14.10

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