J'ai classé le film dans la catégorie Drame, mais j'aurais
pu aussi bien pu le mettre dans une catégorie sociale et politique voire même
Thriller car on est dans les méandres du monde mafieux.
J'aime beaucoup ce cinéma italien qui renaît de ces cendres
pour accompagner les anciens comme Sorrentino ou Bellochio, et Giovannesi signe
pour son 7ème film, un petit bijou indé dans la ligne de la série Gomorra dont
il a réalisé un épisode et après Fiore en 2017.
Le film est adapté du roman éponyme de Robert Saviano déjà
auteur à succès avec Gomorra, sur les bas-fonds des vies autour de la mafia,
ceux qui en vivent, ceux qui vivent à plein les avantages liés aux magouilles
et meurtres quotidien ; Saviano a été inquiété bien sûr par la mafia, devant
certainement être trop près de la vérité, comme Icare trop proche du soleil qui
se brûle les ailes.
Après les adultes dans Gomorra, Saviano et Giovannesi se
sont attaqués à ces adolescents qui errent dans les rues de Naples, pour rendre
service contre un billet, un baiser, une arme pour faire comme les grands et
devenir calife à la place du calife.
Le film est déjà auréolé deux prix important, l'Ours
d'Argent à la Berlinale pour le Scénario et le Prix du Jury du Festival de
Beaune du Film Policier, il pourrait représenter l'Italie aux prochains Oscars.
On va suivre dans les rues tortueuses du vieux Naples,
pauvre au maximum ou la police n'a pas sa place et d'ailleurs si aventure peu,
le jeune Nicola (Francesco di Napoli) et ses amis (sa bande) qui ont entre 10
et 15 ans, ils se déplacent en scooter, ils sont armés et fascinés par la
criminalité. Leurs modèles : les parrains de la Camorra. Leurs valeurs l’argent
et le pouvoir. Leurs règles : fréquenter les bonnes personnes, trafiquer dans
les bons endroits, et occuper la place laissée par les anciens mafieux pour les
quartiers de Naples, maison par maison, quartier par quartier, quel qu'en soit
le prix.
Nicola vit avec sa mère qui tient un magasin et son petit
frère, un jour les mafieux viennent racketter sa mère et prendre leurs oboles
pour garantir la sécurité enfin officiellement car la ville et ses hauts
quartiers ont chacun leurs petites bandes de mafieux et se mêlent les pinceaux entre-deux.
Nicola va décider de prendre la place de ses mafieux avec l'aide de petites
frappes dont Agostino qui n'ont plus de pouvoirs et aimerait bien se venger de
ce qui ont pris leurs places ;
Petit à petit, le groupe va étendre son pouvoir de nuisance
comme une pieuvre, prenant les armes pour des jouets, mais un événement
dramatique qui le concerne va obliger Nicola avec sa bande prendre les armes
pour de vrai.
La peinture de ces bandes d'adolescents dans ce Naples d'aujourd’hui
est d'une extrême précision dans un pays ou un parti populiste est arrivé au
pouvoir, je suis allez à Naples mais il y a 50 ans et j'ai tellement
l'impression que rien n'a changé, mais il certain que les habitants et ceux qui
les dirigent n'ont pas très envie de changer cela.
J'aime beaucoup la façon que le réalisateur nous ballade à
pied ou en scooter dans ces rues étroites poussiéreuses et où chaque pierre
cache des secrets depuis tellement longtemps ;
Outre le scénario et la mise en scène de qualité , le film
tient aussi grâce à la performance de ses ados qui forment la bande de Nicola,
dont aucun n'est comédien et ne se sont même pas présentés au casting, la
production est aller cherchée dans ces rues tortueuses des gamins qui ressemblaient
à leurs personnages, dont Francesco Di Napoli qui illumine avec son air
angélique mais avec froideur dans ses yeux , qui après le tournage est revenu à
son apprentissage en boulangerie.
Alors à la différence de Rome on n’est pas dans la Dolce
Vita, mais il faut défendre chaque centimètre carré de son territoire et de son
pouvoir.
J'aime beaucoup ce film et devrais figurer en outsider dans
mon classement annuel et comme on dit on n’aimerait pas que cela s'arrête.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Claudio Giovannesi, Roberto Saviano et Maurizio Braucci
D'après le roman de : Roberto Saviano
Musique : Andrea Moscianese et Claudio Giovannesi
Production Nicola Serra, Carlo Degli Esposti, Michelle Rossi et Gian Luca Chiaretti
Son : Paolo Amici, Federico Amodio et David Quadroli
Costumes : Olivia Bellini
Casting : Chiara Polizzi
Décors : Daniele Frabetti
Montage : Giuseppe Trepiccioe
Photographie ; Daniele Cipri
Montage Son : Giuseppe d'Amato et Antonio Giannantonio
Maquillage : Valentina Iannuccilli
DISTRIBUTION
- Francesco Di Napoli : Nicola
- Ar Tem : Tyson
- Alfredo Turitto : Biscottino
- Viviana Aprea : Letizia
- Valentina Vannino
- Pasquale Parotta
- Luca Nacarlo
- Carmine Pizzo
- Ciro Pellechia
- Ciro Vecchione
- Pasquale Marotta : Agostino Striano
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