Les premiers épisodes de "Trésors volés" reviennent sur 4 affaires : le vol de cinq toiles de Corot au musée de Semur-en-Auxois en 1984, celui de la statue de Dora Maar dans le square de l'église Saint-Germain-des-Prés en 1999, la disparition pendant 15 ans de la toile de Rembrandt "L’enfant à la bulle de savon", dérobée au musée de Draguignan en 1999, et le vol de grande envergure de toiles de Matisse, Braque, Modigliani, Picasso et Léger en 2010 au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Ces quatre histoires, d'une durée de 40 minutes, réalisées par Guillaume Perez et contées par Olivier Picasso, seront diffusées les jeudis 22 et 29 décembre à 23h10.
L'idée de ces enquêtes dans le monde de l'art est née de la lecture de l'ouvrage "Le Musée invisible" (Ed. du Toucan), un recueil de récits sur les oeuvres d'art volées ou disparues, signé par le journaliste du Monde Nathaniel Herzberg.
Dans le premier épisode intitulé "Où est passée la muse de Picasso ?", les riverains du square de l'Eglise Saint-Germain-des-Prés, à Paris, traumatisés par la disparition du buste en bronze de Dora Maar une nuit de 1999, témoignent de "cette perte collective". Les oeuvres de Picasso sont parmi les plus volées, affirme en riant l'animateur de 54 ans. Il a voulu "équilibrer les choses entre les circonstances du vol, l'enquête de police, évidemment intéressantes, et l'histoire de l'art, l'histoire humaine, l'impact psychologique".
Le fils de Maya Widmaier-Picasso s'est rendu compte que pour les victimes, "la perte affective, le trou sur le mur" était ce qui comptait le plus, "bien au-delà de la valeur" de l'oeuvre dérobée. Des experts du monde de l'art, de l'OCBC (l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels) sont interrogés dans chaque affaire racontée sur le mode "polar".
"J'ai fait en sorte d'avoir accès à des gens qui parlent peu comme la brigade spécialisée sur les trafics de biens culturel ou Interpol", explique encore le petit-fils de Marie-Thérèse Walter et Pablo Picasso. Certains n'avaient jamais voulu s'exprimer.
L'enquête "Cinq chefs-d'oeuvre en péril" raconte la nuit du 19 au 20 mai 2010 quand le Musée d'art moderne de la Ville de Paris a été victime des vols d'un Matisse, un Picasso, un Léger, un Modigliani et un Braque. Les toiles d'une valeur totale de 100 millions d'euros n'ont jamais été retrouvées malgré l'arrestation du voleur et de ses complices.
Pour le conservateur de l'époque Fabrice Hergott, "c'est une horreur". "Il s'exprime pour la première fois, je crois, en guise d'exorcisme", souligne Olivier Picasso. Selon Interpol, le vol d'oeuvres d'art se classe au quatrième rang des trafics mondiaux. Pourtant, l'écoulement d'oeuvres de maître est de plus en plus compliqué.
Toutes sortes de motivations se cachent derrière ces vols, certaines totalement inattendues. L'épisode intitulé "Le voleur amoureux", à découvrir le 29 décembre, retrace le vol de "L'enfant à la bulle de savon", une petite toile de Rembrandt.
L'oeuvre dérobée au Musée de Draguignan a été restituée en 2014 par le voleur qui l'a conservée pendant 15 ans pour son seul plaisir. "Ce quadragénaire est mort une semaine après nous avoir parlé... de mort subite", raconte Olivier Picasso.
l a lui-même été "suspecté", il y a environ 10 ans lorsque, Diana, sa soeur, a été cambriolée dans sa "forteresse du 7e arrondissement". "On soupçonne d'abord la famille, la jalousie, la captation... puis la fraude aux assurances, et le trafic international..."
Les cambrioleurs ont volé deux toiles importantes dont, dit-il, le portrait de "Maya à la poupée et au cheval de bois", "une oeuvre magnifique de 1938, très complexe" parmi ses favorites dans l'héritage de son grand-père. "J'ai aussitôt pensé à la peine de notre mère, c'était la perte d'un souvenir de sa famille." Ce n'est que plus tard qu'il a réalisé que ce vol "représentait des dizaines de millions d'euros". Les oeuvres devaient être retrouvées six mois plus tard et les voleurs arrêtés.
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