"Au cours d’un trop long été, Jimmy, un enfant de 13 ans que les circonstances forcent à devenir trop vite adulte, se cogne aux limites de sa petite ville et de sa vie heurtée, entre une mère à la dérive et un beau-père qui la tient sous sa coupe."
Voici le nouveau film de Philippe Claudel qui se fait trop rare (Avant l'hiver, Tous les soleils, Il y a longtemps que je t'aime, Les âmes grises).
Le film a été tourné à Dombasle , ville d'enfance du réalisateur avec sa mixité sociale fait de maisons bourgeoises et d'HLM social.
Le réalisateur veut faire de Jimmy le personnage principal du film de son Antoine Doisnel ou de Paul Dedalus, en faisant plusieurs films dans les prochaines années avec lui.
Le jeune comédien Alexi Mathieu (vraiment excellent) est de la région comme Pierre Deladonchamps d'ailleurs, et avait été recalé au premier casting car sa coiffure ne convenait pas.
On traverse la ville comme dans les films de Loach ou des frères Dardenne, entre les riches et les pauvres, où il y a des frontières, et ou on aime bien les franchir clandestinement.
Jimmy est confronté au dur réalité de la vie, sa mère alcoolique et droguée (Angelica Sar) ne sert pas à grand chose dans l'éducation de ses enfants Jimmy et Kévin, pas plus que son abruti de nouveau compagnon et pas père de ses enfants Duke (excellent Pierre Deladonchamps, qui confirme que son rôle dans l'Inconnu du Lac n'était pas un hasard) ultra violent envers Pris et de ses deux enfants, n'ayant pas beaucoup de neurones paternels au cerveau.
Hasard de la distribution ou non, au côté de Deladonchamps, on retrouve son mystérieux compagnon du lac Patrick d'Assumçao, professeur dépassé par les événements.
Comme dans les films de Loah et Dardenne, les dialogues et les situations sont violents et peut paraître cliché dans ce type de région et de situation, mais donne une sincérité au propos, et comme les acteurs excellent pour les dires et les jouer, cela donne les frissons de voir la misère qu'il y a à notre porte et pas obligatoirement à des milliers de kilomètres dans le fond d'un désert.
On suit ces deux petits gavroches avec tristesse dans ce qu'ils ont obligés de faire pour faire vivre la famille, ou de l'ennui de Jimmy à travers ces jeux d'enfants.
Un film émouvant et subtil.
Note ; 12.50
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Philippe Claudel
Scénario : Philippe Claudel
Producteur ; Margaret Ménégoz
Montage Son : Stéphane Brunclair
Collaborateur ; Dominique Kucharzewski
Mixage ; Anne Le Campion
Son : Pierre Lenoir
Costumes ; Laurence Esnault
1er Assistant Réalisateur ; Dominique Delany
Directeur de Production : Philippe Saal
Décors : Samuel Deshors
Montage : Isabelle Devinck
Photographie : Denis Lenoir
DISTRIBUTION
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