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jeudi 11 août 2016

COURT METRAGE : DESTINO DE WALT DISNEY ET SALVADOR DALI ET MUSIQUE DE PINK FLOYD


Destino » : en choisissant, en 1946, ce titre à leur projet commun, SalvadorDali et Walt Disney ne pouvaient savoir à quel point ils seraient visionnaires, tant le film allait connaître un étrange destin.



Cette année-là, le peintre rencontre le grand Walt lors d'un dîner à Hollywood. Les deux hommes décident de faire un dessin animé ensemble. Dali y croit, se tue à la tâche sur sa table à dessin et produit une petite centaine de croquis, puis parvient à réaliser dix-sept secondes de film animé. Mais, faute de budget, Walt Disney finit par lâcher l'artiste et le projet.

Les esquisses partent alors directement dans les coffres du studio. C'estRoy Disney, neveu de Walt, alors à la tête de la société, qui ressort les dessins du placard en 1999 et décide de relancer le film. Une équipe de 25 personnes œuvre alors, dans le studio d'animation français de Disney à Montreuil (Seine-Saint-Denis), sous la houlette du réalisateur Dominique Monféry (« Kérity, la maison des contes »). En 2003, « Destino », d'une durée de six minutes, est enfin achevé. Il sera montré au Festival du film d'animation d'Annecy, puis dans quelques autres festivals et expositions.

Mais c'est sur Internet que « Destino » connaît une autre vie. Régulièrement, comme ce fut le cas en 2010 ou 2014, le film, visible sur des plates-formes comme YouTube ou Vimeo, refait le buzz : c'est le cas depuis quelques jours, où il fait l'objet de plusieurs publications sur Facebook, sans doute pour fêter ses 70 ans. Mais à propos, que vaut « Destino » ? Muet, et illustré par une chanson mexicaine du même nom, le film mérite le coup d'œil, car il constitue une sorte de petit lexique animé de Dali. Dans cette histoire de Chronos qui tombe amoureux d'une belle mortelle, on croise toutes les obsessions graphiques du peintre : croissants de lune montés sur échasses, montres molles, sculptures aux têtes coupées, coquillages géants, globes oculaires pourvus de bras...

Une charte qui laisse peu de place à l'univers de Disney, encore que... Dans une courte séquence, la jolie héroïne devient comme transparente et se met à voler tout en légèreté, annonçant de façon troublante la Fée Clochette de « Peter Pan » (1953).




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