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mardi 19 janvier 2016

CAROL de TODD HAYNES ( Une passion non policée)

CAROL de Todd Haynes est un Drame Sentimental américain , qui a été présenté au Festival de Cannes 2015, ou l'actrice Rooney Mara a emporter le Prix d'interprétation Féminine.

Carol c'est aussi un film de réalisateur, Todd Haynes qui a une filmographie formidable de son premier Poison en 1991, puis Safe ou Velvet Goldmine qui avait obtenu un prix à Cannes en 1998, sur le début du Glam Rock, puis du magnifique et peu récompensé "Loin du Paradis" en 2002 avec le meilleure rôle de Dennis Quaid, Loin du Paradis qui pourrait être le pendant homme de Carol, réalisateur ouvertement gay, adapte ici un roman de Patricia Highsmith, écrit juste après "L'inconnu de l'Orient Express", qui elle même était Lesbienne. Mais même avec ces deux films , Todd Haynes n'est pas un militant de la cause homosexuel, il ne met en lumière que des films qui lui perle au quotidien.

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" Carol (Cate Blanchett) n'est pas heureuse dans son couple, sans oser se l'avouer. Dans le New York grand bourgeois des années 50, on ne divorce pas si facilement. Et puis elle a une petite fille qu'elle adore. Pas sûr que son banquier de mari (Kyle Chandler) accepte de la laisser partir avec sa mère. Un jour, dans un grand magasin, Carol croise une jeune vendeuse, Thérèse (Rooney Mara). Celle-ci mène une petite vie paisible et n'envisage pas avec plaisir le mariage que lui propose son boy friend impétueux. Thérèse est fascinée d'emblée par la distinction et la beauté de Carol et celle-ci est amusée par l'innocence de la jeune vendeuse."

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Le roman avait été un grand succès de librairie à sa sortie même sous couvert d'anonymat et très apprécié par la communauté lesbienne américaine. Il sortait pourtant dans une période contraire à des valeurs propres à la société américaine (comme Loin du Paradis).

Les deux femmes n'en font pas un combat militant, ce qui correspond bien à l'univers de Haynes, mais vivent une histoire d'amour (à défaut de grande) à l'encontre de leurs proches et des préjugés.

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Carol ne comprenant pas toujours que Thérèse pourrait avoir des difficultés, sans se rendre compte que dans ce monde masculin, son mari va utiliser sa déviance à des fins ordurières par moment, la scène ou les deux amantes apprennent cette trahison avec envoi de photos par un détective privé est assez pénible pour elle.

Le réalisateur a l'intelligence et le talent de ne pas nous emmener vers des sommets larmoyants  et nous éviter les pleurs, sauf peut être les gouttes de pluies sur les vitres.

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Les vitres et les glaces sont un élément important du film surtout pour Carol, qui épie, admire ou surveille sa nouvelle passion.

Je ne vais pas faire de la psychanalyse de bas étages, ne connaissant pas le sujet et ne considérant pas cela comme une transgression, je le vois que comme une histoire d'amour moderne finalement, car les fils sont toujours d'actualité aujourd'hui, voir la récente interview de Helen Page récemment qui rappelait qu'encore aujourd'hui il y avait des états aux Etats-Unis ou l'Homosexualité était un délit.

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On a vraiment de la chance en ce début d'année, avec les films présent aux Oscars, chaque film qui sortent et nominés provoquent une émotion certaine en moi.

Tout comme dans Loin du Paradis, Todd Haynes a mis un point sérieux à nous faire croire à l'époque avec des décors, costumes et photographie de haut niveau, et ne pas vouloir l'adapter à notre époque est une bonne idée.

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Dans cette histoire d'amour interdit, Todd Haynes reste d'une élégance intransigeante.

Un très beau film sans scénario à tiroirs avec suspens inutile pour ceux qui sont en manque, une histoire de tous les jours finalement.

Note ; 16.50

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ANALYSE DU SCÉNARIO (Par le site Le BLOG DU CINEMA)


Photo du film CAROL


La magnifique scène d’introduction présente déjà les enjeux de chaque parti : ceux du spectateur, des personnages, du réalisateur.
On suit ainsi un homme dans les rues de New York, puis à l’intérieur d’un élégant bâtiment. Le score deCarter Burwell (compositeur attitré des COEN) impose dès cette première minute, un thème puissant – très mélodramatique, mais ultra-percutant. Un certain académisme se dégage de cette musique, immédiatement contre-balancé dès l’instant où l’homme s’immiscera dans une conversation entre deux femmes dans un restaurant.
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Un moment décisif ou l’on prend conscience de notre irruption au sein de quelque chose d’extrêmement intime, quoique jamais exprimé autrement que par des regards pleins d’un sens indéchiffrable. On comprend alors qu’il ne s’agira pas que d’un mélodrame classique, mais bien d’un film où la suggestion et la subtilité définissent les interactions, et par extensions les personnages eux-mêmes.
Todd Haynes précise également dès cette introduction, qu’il s’agira d’un regard d’homme sur une histoire de femmes… Mais loin d’une observation voyeuriste de l’homosexualité, il s’agira de décoder ce sentiment puissant caché dans le non-dit ; de comprendre ce que sont ces deux femmes l’une pour l’autre.
C’est donc avec une logique narrative d’emblée justifiée, que l’on revient au tout début de leur histoire.
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Là, le second vecteur d’empathie prend pleinement vie : l’immersion dans leur quotidien. Successivement, Todd Haynes nous les présente via une reconstitution contextuelle proprement hallucinante. Ce n’est pas qu’une question de décors ; De l’historique fouillé mais pas explicite, aux attitudes, dialogues, ambiances, costumes, maquillages… La direction artistique est ultra-précise et composée sur chaque aspect, avec un soin maniaque, fétichiste.  
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Une fois ce décor et cette ambiance placés, coule de source le contexte : une société radicalisant la relation amoureuse. Todd Haynes a clairement compris que l’environnement de ces femmes façonne autant leurs personnalités et leur relation que leurs propres sentiments ; Carol et Therese n’ont pas le droit de s’aimer. Ni légalement, ni moralement, ni d’une quelconque autre manière. Cela n’empêche évidemment pas leur amour de s’installer, à la fois en marge et à l’intérieur de ce contexte ; D’homosexualité, il s’agit… Mais en accord total avec les moeurs, conventions et tabous de l’époque, d’homosexualité il ne sera jamais ouvertement question. Un fait que Carol, Therese mais également TOUS les autres personnages ont parfaitement intégré, empêchant ou s’empêchant toute expression sentimentale contre-indiquée. D’où l’importance d’enfouir ses émotions, et de communiquer exclusivement par le non-dit 
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Les actrices (et accessoirement, les acteurs), dirigées avec une précision inouïe, font monter en nous l’émotion par leur jeu parfait, leurs interaction à la fois taiseuses et expressives.
Cate Blanchett compose ainsi un personnage proche, dans ses attitudes distinguées, de la Blue Jasmine de Woody Allen.

Mais point d’outrance ici, point de folie. Carol est une femme qui doit masquer ses émotions, si fortes soient-elles. Son drame est d’aimer les femmes – mais également sa famille, d’en être consciente, et surtout de savoir exactement quelles seront les conséquences de chacune de ses décisions. Face à elle, Rooney Mara est Therese, jeune, mais pas naïve ni ingénue, charismatique par ses silences, séductrice plus fine qu’elle n’en à l’air. Au début du film, elle paraît « victime »… Mais en réalité, chaque personnage est pleinement conscient de son impact sur ceux qui l’entourent. La tragédie se construit parallèlement à l’amour, dans cette volonté de contrôle que recherche l’homme sur la femme, et dans la recherche antagonique, d’une liberté impossible.
Tout cela, bien sûr, porté par un non-dit toujours aussi ravageur. On apprécie d’ailleurs, de retrouver Kyle Chandler dans un nouveau rôle d’émotion rentrée (après Bloodline)
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Au final, CAROL est une oeuvre totale, où chaque aspect fait preuve d’une maîtrise exceptionnelle.
Toutefois, cette maîtrise ne serait rien sans un sujet fort. Il s’agit ici, d’une belle histoire d’amour, puis d’un discours intemporel sur la femme et ses aspirations à une libération du joug masculin.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Todd Haynes
Scénario : Phyllis Nagy
D'après l'oeuvre de : Patricia Highsmith
Musique ; Carter Burwell
Production ; Elizabeth Karlsen, Tessa Ross, Christine Vachon et Stephen Woolley
Photographie ; Edward Lachman
Montage : Affonso Goncalves
Directeur Artistique : Jesse Rosenthal
Décors : Judy Becket et Heather Loeffler
Casting : Laure Rosenthal
Costumes ; Sandy Powell
Maquillage : Jerry DeCarlo et Patricia Regan

DISTRIBUTION



Cate Blanchett

Rôle : Carol Aird

Rooney Mara

Rôle : Therese Belivet

Kyle Chandler

Rôle : Harge Aird

Sarah Paulson

Rôle : Abby

Carrie Brownstein

Rôle : Genevieve Cantrell

Jake Lacy

Rôle : Richard

Cory Michael Smith

Rôle : Tommy Tucker

John Magaro

Rôle : Dannie

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